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Une timide, bien trop timide, réaction pontificale contre la loi sur les unions civiles en Italie

La  tension, à quelques jours du débat et du vote au parlement, sur la loi Cirinnà concernant le mariage homosexuel, l’adoption et la location de l’utérus, nommé GPA pour moins choqué, monte en Italie.

Ces derniers mois, on pouvait craindre un épiscopat italien tout dévoué à rester silencieux sur la question à cause particulièrement de Monseigneur Nunzio Galantino, secrétaire de la Conférence épiscopale d’Italie, et nommé à ce poste par François, dont la position se veut conciliante, le fameux  oui aux unions et non aux adoptions, oui aux droits patrimoniaux non aux droits matrimoniaux :

« Parmi les catholiques il y a des positions différentes, mais aucun de nous n’espère une loi, qui, pour garantir les droits des individus et pour répondre à une situation réelle, risque de déformer la réalité. Or la réalité est celle d’une société italienne qui peut et veut compter sur le bien inestimable de la famille composée d’un père, d’une mère et d’enfants même si cette même société connaît aussi la présence croissante d’unions différentes » auxquelles l’État « a le devoir de donner une réponse » a-t-il dit récemment dans une interview accordée au Corriere della Sera en exprimant ce souhait :« Pourquoi ne pas comprendre que la Stepchild adoption ne doit pas être nécessairement liée au thème de l’union civile et qu’elle doit être traitée dans une autre séance. » Aussi a-t-il souligné, en s’appuyant sur certaines paroles de François, « les chrétiens conscients n’ont pas besoin d’évêques-pilotes », que les évêques italiens « pourront participer au Family Day mais ils ne pourront prétendre que tous les autres évêques y participent. » 

Façon claire et nette de se démarquer du cardinal Bagnasco, le président de la Conférence épiscopale italienne qui vient dernièrement de prendre une position ferme pour le Family Day et contre la loi Cirinnà dans son intégralité. Déclaration qui lui avait valu d’être rayé de l’agenda pontifical de la semaine dernière. Le père Lombardi a bien essayé de calmer la polémique en expliquant que le pape François avait eu d’autres rendez-vous de dernières minutes, il n’a guère convaincu. Vatican Insider, le journal vaticaniste de référence, et son journaliste Tornielli, celui qui vient d’écrire un livre avec le pape sur la miséricorde, titrait il y a deux jours : « Family Day, le pape en dehors de la mêlée » pour continuer ainsi :

« Le pape a parlé différentes fois des menaces sur la famille, mais il ne souhaite pas être impliqué dans les décisions qui dépendent des conférences épiscopales ou dans des manifestation de place contre le dessein de loi qui sont de la responsabilité des laïcs. » et « On ne peut pas ne pas exclure que le Pontife, (…), ne souhaite pas être présenté comme le sponsor du Family Day. » 

Le pape n’est-il pas évêque de Rome ? Et comme tête de la Sainte Église n’est-ce pas à lui de défendre, en tout premier, avec fermeté et convictions, publiquement la doctrine et la morale catholiques? Si on comprend Tornielli, il semble bien que ce ne soient plus ces prérogatives que l’actuel occupant de la chaire de Pierre désire assumer !

Cependant, l’Italie étant, du Nord au Sud, divisée sur la question, le débat se faisant tous les jours plus public et vif, des manifestation Lgbt étant prévues pour contrer le Family Day,  le cardinal Bagnasco bénissant cette révolte du peuple catholique italien qui se rendra en masse le 30 janvier clamer son opposition au mariage pour tous, François a bien du dire un mot, si petit soit-il, dans le débat. Recevant en audience, vendredi 22 janvier 2016, le Tribunal de la Rote, (c’est-à-dire le Tribunal qui s’occupe des mariages) à l’occasion de l’inauguration de l’Année Judiciaire, il a rappelé cette évidence : « Il ne peut pas y avoir de confusion entre la famille voulue par Dieu et d’autres types d’unions. » 

Voilà. Pas plus. Pas moins. Pas grand chose en somme. Tous les opposants à la loi Cirinnà, n’ayant rien d’autre de plus consistant à se mettre sous la dent, devront se contenter de ces quelques paroles pontificales comme soutien.  Il n’y a pas à dire, nous aurions aimé entendre, venant du pape, des paroles plus fermes, le rappel de la doctrine sur toutes les formes de concubinage et du catéchisme sur le péché d’homosexualité. Bien au contraire, en parlant « d’autres types d’unions » transparaît plutôt l’acceptation du péché de concubinage, entre personnes de même sexe y compris. 

Face à une si pauvre résistance intellectuelle, doctrinale, morale, venant de l’autorité la plus haute, les partisans, parmi lesquels se rangent bien des catholiques, du mariage pour tous,  de l’adoption et de la GPA ont de beaux jours devant eux, non seulement en Italie mais dans le monde entier,  pour faire avancer leurs revendications.

Ce n’est pas au-dessus de la mêlée que se range le pape François mais en-dessous !

Francesca de Villasmundo

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