Comme il a déjà été écrit sur ce media, l’Italie est soumise à une forte pression du monde LGBT soutenu par les politiques de la gauche et de la droite molle pour que soient reconnues prochainement, grâce à la loi Cirinnà, les unions civiles homosexuelles.
Comme en France, différents comités et collectifs de défense de la famille traditionnelle et des enfants, se sont montés pour combattre cette loi et toutes les dérives qui vont avec. Malheureusement, comme en France, avec le premier collectif Manif pour Tous emmené par Frigide Barjot, la lutte de certains de ces défenseurs de la famille n’est pas ancré dans la loi morale ce qui, immanquablement, entraîne un glissement dangereux concernant la priorité des problématiques soulevées.
Ainsi, en Italie, certains opposants, ecclésiastiques et laïcs, à la loi Cirinnà ne le sont pas tant à cause de la reconnaissance des unions civiles qui présuppose l’homosexualité reconnue et assumée socialement mais plutôt parce qu’ils sont contraires à l’adoption et à la GPA pour les couples homosexuels. Le non-respect par les couples homosexuels de la loi naturelle et de la loi morale et chrétienne qui a prévalue depuis 2000 ans n’a pas spécialement d’impact dans leur engagement.
Même, ces étranges défenseurs de la famille vous expliqueront que chacun peut vivre comme il veut, sans tabous ni règles, la liberté pour tous, mais qu’en revanche un enfant a besoin d’un papa et d’une maman ainsi que d’une filiation. C’est pourquoi ils s’opposent à la loi Cirinnà. Un exemple frappant en est le sociologue catholique italien, Massimo Introvigne, défini comme un conservateur, défenseur du rite extraordinaire de la sainte messe, proche des mouvements traditionnels, président du mouvement Si alla famiglia, qui dans une lettre envoyée l’an dernier aux parlementaires italiens concernant la loi Cirinnà sur les unions civiles de personnes de même sexe écrivait :
« Pour rejoindre l’objectif commun d’une société respectueuse et ouverte envers les personnes homosexuelles l’instrument le plus adéquat est un texte unique qui définit les droits et les devoirs qui dérivent de la cohabitation concernant les visites à l’hôpital, en prison, locations et autres. La proposition Cirinnà sur les unions civiles propose en revanche une institution substantiellement égale à celle de mariage, déjà ouvert à l’adoption. »
Plus récemment, sur Vatican Insider du 7 janvier 2016, le cardinal Edoardo Menichelli a soutenu un peu la même opinion :
« Les unions civiles ne me semblent pas être la priorité. Vous voyez, si l’Italie était un pays où on soutient les familles (…) alors ce serait plus facile de discuter de comment venir à la rencontre d’exigences déterminées concernant les droits individuels des personnes. Tout cela sans identifier d’autres formes de cohabitation au mariage…(…)
Nous croyons et répétons que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, ouverte à la procréation des enfants.(…) Cela ne signifie pas qu’on ne peut pas trouver le moyen de répondre à certaines exigences des personnes, concernant l’assistance sanitaire, les problèmes patrimoniaux, etc. Beaucoup de réponses sont déjà dans notre droit civil. On peut en repérer d’autres, élaborer un texte unique, mais sans équivalences qui même sans les nommer rendent certaines formes d’unions égales au mariage.(…)
Nous devons avoir toujours une attention particulière aux plus faibles, c’est-à-dire aux enfants.(…) Eh bien, à partir de ce critère et de cette préoccupation vient notre Non aux adoptions pour les couples homosexuels.
Pas tous les désirs sont des droits, pas toutes les formes de cohabitation peuvent être comparées de fait au mariage. Cela ne signifie pas discriminer les personnes homosexuelles : chaque personne, indépendamment de sa propre tendance sexuelle, doit être respectée et accueillie. Et on peut trouver des moyens pour venir à la rencontre de certaines exigences concernant ceux qui vivent ce type d’union. »
Voilà bien un cardinal gêné qui veut à la fois défendre les enfants et le mariage traditionnel, ce qui est une bonne chose, mais tout en témoignant de son ouverture d’esprit envers les unions homosexuelles définies suavement de « type d’union » ou « forme de cohabitation » qui méritent d’avoir des droits légaux !
En somme, c’est ce fameux Oui à une certaine reconnaissance des unions civiles homosexuelles, mais non à une équivalence avec le mariage, non aux droits matrimoniaux mais oui aux droits patrimoniaux que soutient la Commission épiscopale italienne !
Or, aujourd’hui l’ennemi à combattre sont les unions civiles de personnes de même sexe, sous n’importe quelle forme. Si l’adoption et la GPA sont graves et méritent que l’on s’y oppose, si ces deux thèmes ont certainement un impact plus important sur l’opinion publique, le combat pour la famille traditionnelle et les enfants est perdu d’avance si les unions civiles sont reconnues. Le problème de l’adoption et de la GPA sont donc des faux problèmes car ils ne sont que des conséquences. Si les unions homosexuelles obtiennent une forme légale, tout le reste suivra, ce sera seulement une question de temps. L’exemple de la France est là pour le démontrer : du PACS, on est passé au mariage gay, ensuite à l’adoption autorisée pour les couples de même sexe. Reste l’interdiction de la GPA qui finira bien elle-aussi par être acceptée légalement.
Aussi pour que cette bataille en défense de la famille et des enfants soit porteuse il faut, au plus vite, revenir à la loi naturelle et morale codifiée par l’Église catholique comme premier principe du combat.
En un mot il faut revenir au message intégral de l’Évangile qui condamne l’homosexualité sous toutes ses formes. La défense de la famille dépend de cette intégrité.
Francesca de Villasmundo
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