Du gaz sarin en Syrie ? L'ONU fait marche arrière

Alors que les charniers autour de la ville de Palmyre, qui a été occupée par les islamistes, n’en finissent plus d’être découverts depuis que l’armée syrienne à l’aide de l’aviation russe l’a libérée, les traces d’horreurs et de tortures que révèlent les cadavres dépassent toute imagination. Dans le même temps la Syrie tente d’identifier les dizaines de milliers de cadavres de djihadistes abattus, qui appartiennent à de multiples nationalités, dont la France.

Le président du Comité suprême d’expertise médico-légale de Syrie, Hussein Nofal a déclaré devant le Conseil de Sécurité de l’ONU:

« Nous avons réussi à identifier des dizaines de milliers de djihadistes abattus, qui étaient citoyens de France, de Turquie, d’Irak, d’Arabie saoudite, de Jordanie, du Liban et d’autres pays arabes. Mais il nous reste encore 30.000 cadavres non-identifiés ».

A propos des charniers: 

« Lorsque nous trouvons des fosses communes dans les localités libérées, le plus souvent nous ne réussissons qu’à établir la cause du décès, beaucoup trop de temps s’étant écoulé depuis le moment de la mort. Très souvent, nous découvrons que les habitants tués ont été torturés, battus, blessés, ou ont subi des injections de fuel et d’huile dans le sang. Certains cadavres féminins contenaient des objets étrangers introduits du vivant des femmes ».

Il ajoute que 60% des violences perpétrées en Syrie ont visé des enfants qui subissent de plus en plus des sévices corporelles et sexuelles, tout comme les femmes. 

La Syrie accuse la France

La France, notamment, refuse de coopérer avec les services syriens pour identifier ses ressortissants islamistes abattus et refuse de récupérer leurs cadavres. Dans le même temps à l’ONU la Syrie a accusé la France d’avoir lancé une attaque au gaz sarin dans la région de Damas en 2013 qui aurait fait 1500 morts civiles. C’est le journal britannique  The Independent qui rapporte les propos du représentant de la Syrie:

« L’utilisation d’armes chimiques dans la région de Damas a été conçue pour empêcher le Dr Ake Sellström [enquêteur de l’ONU] d’aller à Alep, car [la France] savait qui avait utilisé des armes chimiques à Alep. Ils voulaient empêcher par tout les moyens, le Dr Sellström d’atteindre Alep  et par conséquent, ils ont utilisé des armes chimiques à Damas avec la participation des services secrets français. » explique Bashar al-Jaafari, représentant permanent de la Syrie à l’Organisation des Nations Unies.

Selon les accusations syriennes, cette nouvelle attaque au gaz en 2013, alors que l’ONU enquêtait pour déterminer l’origine de précédentes attaques chimiques, est venue renforcer les accusations internationales contre la Syrie, alors qu’il était évident que la Syrie avait toutes les raisons de ne pas les faire, puisqu’elle était en train de tenter de convaincre les enquêteurs de son innocence. Mais, contre toute raison, cette nouvelle attaque au gaz a renforcé les attaques internationale contre Bachar-el Assad et dressé l’opinion contre son gouvernement,  accuse la Syrie.

Le Printemps arabe de Syrie, suscité par les USA, avait engendré de graves contestations du régime de Bachar-el-Assad de la part de rebelles qualifiés de « modérés » par l’Occident,  mais pourtant armés, en particulier par ordre de François Hollande. Des rebelles en réalité pas modérés du tout, mais vrais islamistes armés qui s’en prenaient aux chrétiens en les massacrant et les terrorisant, ce qui a entrainé les répressions du pouvoir. Les médias internationaux et les puissances occidentales se contentaient de rapporter les répressions du pouvoir syrien, sans montrer les exactions qui en étaient la cause,  commises par leurs amis islamistes prétendus modérés. 

Gaz sarin et propagandes mensongères

Naturellement, les accusations du représentant syrien ont été balayées avec mépris par la France, pourtant elles correspondent bien aux accusations hystériques qui étaient diffusées sur tous les médias en France et partout en Occident, sans pourtant qu’aucune preuve de l’implication syrienne n’ait été apportée, et bien au contraire les expertises ont montré que les attaques provenaient très probablement des positions des rebelles islamistes. Carla del Ponte, ancien procureur du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), avait déclaré à la radio suisse italienne, à l’encontre de l’hystérie générale, en mai 2013: « Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin ». Un pavé dans la marre de campagnes médiatiques hystériques qui n’étaient pas sans rappeler celles qui avaient été orchestrées contre l’Irak accusé de produire des armes nucléaires à coup de faux documents entièrement inventés, comme cela a été démontré:

En janvier 2014, Richard Lloyd, ancien inspecteur de l’ONU spécialiste des missiles, et Theodore Postol, professeur àl’Institut de technologie du Massachussett, publieront un rapport de 23 pages selon lequel le régime syrien ne peut être tenu responsable du massacre. rapporte Le Point.  Après étude (…)  ils attribueront la paternité de l’attaque aux rebelles, tout point situé à deux kilomètres des impacts se trouvant de fait en territoire rebelle.

De faux documents exhibés comme vrais devant l’opinion publique pour la convaincre de la nécessité d’envahir l’Irak. Une agression gratuite qui a eu pour conséquence la création des groupes islamistes avec des conflits horribles qui n’en finissent plus. La campagne de propagande mensongère destinée à justifier l’invasion de l’Irak est le même procédé que celui dont la Syrie accuse le renseignement français aujourd’hui à propos d’attaque au gaz sarin en 2013, des procédés typiques de la pratique US, or l’armée française a été mise sous le commandement américain de l’OTAN par Nicolas Sarkozy, tutelle renforcée par François Hollande ensuite.

Le délégué de Syrie à l’ONU a également accusé les USA d’être responsables de la mort de centaines de personnes en raison de sa campagne aérienne, il a dit qu’une «guerre terroriste» a été «imposée» à la Syrie.

Trêve à Alep ?

Matthew Rycroft, représentant permanent de la Grande-Bretagne à l’ONU, a dit qu’un petit garçon extirpé en sang de sa maison fumante était «devenue le visage humain du conflit syrien pour des millions de personnes du monde entier ». Il a évoqué des rapports qui suggèrent qu’ « il y a une recrudescence des attaques de gaz de chlore à Idlib et à Alep »,  laissant entendre que l’armée syrienne en est responsable alors que l’utilisation de ces gaz provient vraisemblablement du camp islamiste soutenu à Alep par l’Occident. Il en a profité, pour appeler à une trêve de 48 heures pour mettre fin aux attaques menées sans discrimination par toutes les parties en conflit, et a de nouveau condamné l’usage « odieux » d’armes chimiques par le régime syrien, Isis et les rebelles.

« Après la destruction par la Syrie de ses stocks d’armes chimiques, les rapports suggèrent maintenant qu’il y a une recrudescence des attaques de gaz de chlore à Idlib et à Alep, » a-t-il ajouté. « Y a-t-il une façon plus écœurante pour marquer le troisième anniversaire de l’attaque au gaz chimique  dans la région de Ghouta [Damas]? » a-t-il insisté.

Stephen O’Brien, Sous-Secrétaire général de l’ONU pour les affaires humanitaires, a déclaré aux délégués qu’il était «très en colère» de la situation actuelle, avec des centaines de milliers de personnes mortes et des millions d’autres piégées ou déplacées. précisant: « Ce carnage impitoyable en Syrie a depuis longtemps dépassé le cynisme. Donc, s’il vous plaît: c’est maintenant le moment, de mettre de côté les différences, de se réunir, et d’arrêter cette honte humanitaire qui, retombe sur nous tous, une fois pour toutes. »

A chaque fois que la Syrie a accordé une trêve dans le conflit, les rebelles islamistes en ont profité pour renforcer leurs positions. Or la Russie avec l’armée syrienne ont organisé des couloirs humanitaires destinés à évacuer les populations civiles et à permettre aux islamistes de déposer leurs armes sans représailles. Mais les islamistes les retiennent et s’en servent de boucliers humains. Les pays arabes, la Turquie et l’Occident fournissent des armes aux islamistes, de façon directe ou indirecte, et leur envoient des renforts en hommes, et tout cela perpétue un conflit dont l’un des buts principaux est d’éliminer Bachar el-Assad au mépris des souffrances et des morts qu’il génère. 

Si la Grande-Bretagne, la France et le sous-secrétaire général de l’ONU désirent vraiment que la guerre s’achève il leur suffit de cesser de soutenir les islamistes qui ne résistent à Alep que grâce à l’ aide de la coalition arabo-israélo-occidentale, dirigée par les USA. 

emiliedefresne@medias-presse.info

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