Quand on sait que la France est depuis quatre ans dans les mains d’un individu aussi dangereux que l’actuel hôte de l’Elysée on reste étonné qu’il n’y ait pas encore davantage de dégâts, davantage d’attentats. Il est vrai que nous sommes loin d’avoir éclusé le potentiel explosif de sa politique étrangère aux ordres et de sa politique immigrationniste et vice-versa.

A ce sujet voici, avec quelques commentaires complémentaires, les principaux extraits de l’ excellente synthèse de Catherine Galactéros dans « le Point » daté d’hier 20 avril 2016; article sur l’absurdité abyssale des propos de François Hollande sur la Syrie lors de son intervention dans Dialogues citoyens le 14 avril sur France 2. 

« Vers la fin [de l’intervention de François Hollande], en quelques phrases ahurissantes, une transgression démocratique ultime, une perte de contact définitive d’avec la réalité, un découplage fatidique lorsque la journaliste Léa Salamé interroge François Hollande sur le rôle de la France dans le conflit syrien :

« Léa Salamé : La Syrie, cinq ans de guerre civile, 250 000 morts… Les Russes sont-ils en train de gagner là où les Occidentaux ont raté, là où nous avons montré notre impuissance à arrêter les massacres ? Est-ce que vous dites merci à monsieur Poutine ?

François Hollande : Vous pensez que conforter le régime, écraser l’opposition, ce sera la solution pour la Syrie ? Je l’ai dit à monsieur Poutine. Ça ne pourra pas être la solution. Pourquoi ceux qui se sont mis contre le régime, contre Bachar el-Assad, qui ont été bombardés continûment, qui ont été chassés de leur pays, pourraient trouver la solution avec celui qui a été leur bourreau ? Non. Alors, ce que nous faisons avec la Russie, c’est de chercher une solution politique.

Léa Salamé : Sans Bachar el-Assad ?

François Hollande : Sans que Bachar el-Assad soit la solution à la fin. Ça, c’est sûr.

Léa Salamé : Mais pour l’instant, il est une partie de la solution ?

François Hollande : Non, il n’est pas la solution. Il est en ce moment dans une partie du territoire qu’il contrôle, un tiers du territoire, et donc nous devons avoir une négociation. Et en ce moment, elle se fait. Puisque vous me parlez de la Syrie, vous ne pouvez pas douter de ce qu’a été la position de la France. Depuis 2012, la France, elle est aux côtés des démocrates syriens. La France, elle a soutenu l’opposition syrienne. La France, elle a combattu Daech et tout ce qui…

Léa Salamé : La France a voulu intervenir et vous avez été lâché par monsieur Obama !

François Hollande : Et c’est notre honneur !

Léa Salamé : D’avoir été lâché par monsieur Obama ?

François Hollande : … d’avoir voulu intervenir quand il y a eu l’utilisation des armes chimiques. Et vous devriez dire : Oui, c’est la France qui a eu raison de vouloir punir le régime. Puisqu’en 2013, comme on n’a rien fait quand il y a eu l’utilisation des armes chimiques, ça a été au bénéfice de Daech et de toutes ses alliances avec les djihadistes parce qu’une partie de la population a considéré que nous n’avions pas fait notre devoir. La France, elle a été exemplaire dans le dossier syrien, et vous devriez sur le plan de la politique internationale qui doit tous nous unir considérer que c’est la France qui a eu raison depuis 2012 jusqu’à aujourd’hui parce qu’aujourd’hui c’est la France, qui, avec les autres partenaires, permet qu’il y ait une négociation politique. » Sic.

Consternation

Le président français est un homme très informé. Très renseigné. Il ne peut ignorer la course machiavélique des puissances sunnites pour le dépècement de la Syrie avant et depuis 2011. Il sait la dynamique bien peu spontanée des Printemps arabes, l’exploitation politique des revendications populaires montantes par les Frères musulmans, la rivalité entre l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie pour faire prévaloir chacun leur vision du fondamentalisme islamique qui mine nos sociétés et surtout briser la réémergence iranienne et celle de ses alliés libanais, syrien et irakien.

Alors, de qui se moque-t-on ? Quid de ces déclarations rengorgées, de ce vocabulaire ridicule sur « le bourreau » et « la punition » ? On vacille, on hésite entre la consternation devant l’ampleur de la déformation du réel et l’écœurement devant un tel cynisme. L’enfermement de la diplomatie française depuis 2011 dans une posture diplomatique manichéenne, son soutien ouvert au renversement du régime syrien et à la mainmise de l’islamisme salafiste le plus violent, qui n’a strictement rien de démocratique, sur ce pays, son parti pris ahurissant pour le camp de la déstabilisation par des puissances extérieures du dernier grand État nationaliste laïc arabe ne peuvent plus être niés. Paris a pris un pari et l’a perdu. (…) en Syrie aussi, il faut ouvrir les yeux : ne nous en déplaise, la Russie a fait bouger les lignes sanglantes tracées par ceux qui voulaient voir démantelé ce grand et précieux pays. Moscou a réussi ce qu’aucune puissance occidentale n’a su réussir, et pour cause : aucune ne l’a voulu !

La version présidentielle de la geste française dans cette affaire est l’archétype d’une désinformation entêtée de l’opinion publique afin qu’elle ne réalise pas l’ampleur de notre suivisme et notre renoncement à compter sur la scène mondiale. La France effectivement était prête à intervenir contre le régime en août 2013, après le bombardement au gaz sarin de la ville de la Ghouta. Elle avait même hâte d’en découdre. Pourquoi un tel empressement à sauter à pieds joints dans le gouffre ? Cela reste un mystère. Elle en fut in extremis empêchée par le renoncement américain . (…) Rappelons en effet qu’en décembre 2013, le journaliste d’investigation Seymour Hersh révélera que l’administration américaine, pour mieux soutenir ses accusations contre le régime de Bachar el-Assad, aurait volontairement dissimulé lors de ces événements que le groupe djihadiste Front Al-Nosra disposait de gaz sarin. (…)

Quelques précisions sur la raison réelle pour laquelle le président américain, Barack Obama renonça subitement à poursuivre son agression, à peine amorcée, contre la Syrie:

Lorsque Obama fort du blanc seing du Congrès en 2013, a lancé l’offensive contre la Syrie, il a été forcé d’y renoncer presque simultanément, parce que l’empire le plus puissant de la terre s’est fait doubler sur la technologie de l’armement par la Russie:  » La guerre américaine contre la Syrie a commencé dès le tir de deux missiles balistiques en Méditerranée et elle s’est achevée au même moment. les deux missiles (…) ont été tirés par les États-Unis depuis une base de l’Otan en Espagne. et les radars russes les ont détectés immédiatement et ce sont les systèmes de défense anti-missile russes qui ont intercepté et détruit l’un d’entre eux en plein air et ont dévié l’autre de sa trajectoire de façon à ce qu’il s’abime en mer »   (Citation: Frenchold)

Gaz sarin, prétexte de l’agression contre la Syrie? 

En janvier 2014, Richard Lloyd, ancien inspecteur de l’ONU spécialiste des missiles, et Theodore Postol, professeur au MIT, publieront un rapport de 23 pages selon lequel le régime syrien ne peut être tenu responsable du massacre. Poursuit Catherine Galactéros.  Après étude (…)  ils attribueront la paternité de l’attaque aux rebelles [les gentils démocrates de Hollande, ndMPI], tout point situé à deux kilomètres des impacts se trouvant de fait en territoire rebelle. (…) 

Quant aux « démocrates syriens » évoqués par le chef de l’Etat:

La France aux côtés des « démocrates syriens » ? Mais de qui parle-t-on ? Que représentent politiquement ces quelques personnalités sunnites exilées que l’on prétend « modérées » et que l’on cherche à imposer ? Elles sont au pire la face émergée de l’offensive ultra-violente des groupes sunnites avatars d’Al-Qaïda et de Daech et au mieux débordées par la noria de groupes rebelles islamistes forcenés qui ne promettent que massacres et chaos aux minorités syriennes. Entre un islamiste « modéré » et un radical, seul le mode d’action immédiat diffère. (Source Le Point)

En fait hier encore les Américains venaient au secours du Front Al Nosra (qui fait « du bon boulot » selon Laurent Fabius) pour demander aux Russes de faire cesser les attaques de l’armée syrienne à Alep contre leurs protégés islamistes. Or « les sources américaines qui évoquent le prochain assaut d’Alep par les forces gouvernementales syriennes sont tout simplement fausses, il ne peut tout simplement pas être question d’assaut des forces syriennes sur Alep car la majeure partie de la ville (le centre et les quartiers de l’ouest, du sud-ouest et du sud) est contrôlée par l’armée syrienne et n’a jamais été rendue à l’adversaire. », selon Sputnik . 

Le calamiteux ministre des Affaires Etrangères qu’a été Laurent Fabius, vient d’être remplacé par Jean-Marc Ayrault. Mais avec François Hollande à la tête du pays, il reste peu d’espoir que la politique de l’obnubilation islamophile cesse, d’autant plus que l’électorat musulman reste l’atout clef pour que la Parti Socialiste puisse espérer remporter les élections présidentielles de l’année prochaine.

Le président Bachar-el-Assad, qui vient de remporter les élections législatives, ne contrôlerait, selon Hollande, qu’ « un tiers du territoire » de la Syrie ?

Un tel énoncé laisse penser que la Syrie serait un territoire vide, presque vierge, explique le Point, offert au plus martial, au plus brutal, au plus tenace, un territoire où « rebelles » et armée du régime auraient une légitimité politique équivalente, alors que le régime syrien défend (…) l’État syrien légal, et que « ce tiers » géographique est aussi celui qui concentre la très grande majorité de la population du pays (plus de 60 %, selon Le Monde, qu’on ne saurait suspecter de « bacharophilie ») réfugiée massivement dans les zones contrôlées par le régime! Présenter ainsi la situation n’est ni honnête ni habile.

Enfin, il faudrait encore, après cinq ans de drames et d’impasse, « punir » « le bourreau » syrien ? Et l’on prétend avec ce vocabulaire de cour d’école être une partie prenante utile et sérieuse au très complexe processus de négociations en cours sous la double tutelle russo-américaine ? Il faut se réveiller et, sur ce sujet comme sur les autres pans de notre politique étrangère, recommencer à penser et à agir en fonction de nos intérêts nationaux, pas en remorque d’acteurs dont nous sommes les jouets désarticulés.

Et de quels acteurs les autorités françaises seraient-elles donc les jouets ? Sinon de l’Arabie saoudite, du Qatar, de la Turquie et des USA ? Sous le joug mondialiste, Angela Merkel vend la France à travers l’Union à la Turquie et François Hollande brade le reste aux arabes les plus radicaux. Il sont donc solidairement responsables des désastres de l’islamisme que connaît notre pays.

Emilie Defresne

emiliedefresne@medias-presse.info

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