La loi sur les unions civiles, la stepchild adoption et l’utérus en location, après avoir été contestée fortement et fermement dans la rue par de nombreux Italiens attachés à la famille traditionnelle, aux valeurs morales et catholiques, au bon sens tout simplement, est entrain de s’enliser dans les boues fétides des manœuvres politiques d’où elle est sortie. L’accouchement est laborieux et risque de donner le jour à un enfant difforme pour le plus grand malheur des homosexuels qui s’insurgent contre tous changements à la loi Cirinnà.

Cacophonie, retournement d’alliances, perte de soutiens, le parti Démocrate au pouvoir est bousculé, et inquiet. Faute d’avoir une majorité certaine, il a repoussé, par des entourloupes procédurières dont ces démocrates de chambre ont le secret, le vote qui devait avoir lieu la semaine dernière au Sénat à mercredi prochain. Temps nécessaire pour refaire ses forces, retrouver une entente avec les partis qui soutiennent le gouvernement à certaines conditions. Partis eux-mêmes divisés sur la stepchild adoption et l’utérus en location. « Il faut donner des droits aux couples gays, mais on n’y mêle pas les enfants et il n’y a pas d’égalité avec le mariage » a précisé le ministre de l’Intérieur, Alfano, par ailleurs leader du Nouveau Centre Droit.

Matteo Renzi, le chef du gouvernement, est décidé coûte que coûte à faire passer le texte quitte à faire quelques aménagements nécessaires à l’entente, dont celui de supprimer l’adoption pour les couples de même sexe et la gestation pour autrui. Hypocrisie de tartuffe puisque, dans les faits, et il le sait, certains juges, en Italie, ont déjà permis la reconnaissance d’enfants conçus par GPA à l’étranger et la stepchild adoption par diverses jurisprudences reconnues par la Cour Constitutionnelle.

Quoiqu’il en soit, même sans adoption, cette loi est une vraie révolution anthropologique qu’aucun homme politique qui se dit catholique peut accepter et voter. Malheureusement, faute d’avoir un soutien sans faille et sans ambiguïté de la part de la hiérarchie ecclésiastique et du pape lui-même, le monde catholique-libéral, relativiste et beni-oui-oui, si ce n’est indifférent aux combats sociétaux ou favorable à certains changements, risque bien de se trouver satisfait de ce compromis, qui est un pas de plus conséquent accompli dans l’effondrement moral de la société occidentale. 

Francesca de Villasmundo

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