Mgr Nunzio Galantino, secrétaire de la Conférence épiscopale italienne (CEI)
Mgr Nunzio Galantino, secrétaire de la Conférence épiscopale italienne (CEI)

Officiellement, depuis la prise de position publique plus ferme affichée par le président de la Conférence Épiscopale Italienne, le cardinal Bagnasco, l’Église en Italie est contre le mariage pour tous en discussion actuellement au parlement tout en acceptant de reconnaître certains droits aux couples de mêmes sexes. Position d’ailleurs plutôt conciliante par rapport à la doctrine traditionnelle de l’Église catholique qui interdit l’homosexualité et les unions hors mariage.  Position qui devrait donc remporter plus facilement l’unanimité au sein des ecclésiastiques d’aujourd’hui pétris d’idées nouvelles et soumis à la pression de la modernité.

Mais nous sommes à l’ère de l’Église conciliaire, de la liberté de conscience sans repères, du sentimentalisme larmoyant, et surtout du personnalisme chrétien qui affirme le primat de la personne et la bonté de toute action dans la mesure où elle respecte la personne humaine et contribue à son épanouissement. Ce n’est plus Dieu la fin ultime des actions humaines mais l’épanouissement de l’homme !

La position du cardinal Bagnasco est donc loin de faire le consensus parmi les évêques et prêtres italiens. Bien pire, les évêques se disputent sur cette question, ce qui ne peut que laisser pantois tout catholique fidèle à la doctrine traditionnelle de l’Église. Le secrétaire de la CEI, Nunzio Galantino, qui n’a jamais vraiment été en phase avec la fermeté du cardinal Bagnasco, prend ses distances vis-à-vis des dernières déclarations du président de la CEI qui souhaite un vote secret au Parlement italien.

Parmi les prêtres, même désunion, même absence de repères doctrinaux vraiment catholiques. Le voyage du quotidien La Stampa dans les églises de Turin est plus que révélateur : « dans l’ensemble les prêtres sont plus ouvert que l’Église officielle ».

Contradictions du prêtre salésien qui reconnaît, auprès du jeune homosexuel qui veut se marier et qui l’interroge,  que « l’homosexualité est une déviance », que « le mariage est toujours entre un homme et une femme » tout en affirmant que « Si tu désires un fils, je ne me sens pas de te dire non » et que le manque de figure maternelle est un problème qui « se dépasse. Et puis il y a toujours les grands-mères. »

Démission du curé qui admet honnêtement que l’Église est divisée : « Chaque prêtre te dira une chose diverse. Ce que je te dis moi c’est : ne décident ni les évêques ni les politiciens, c’est toi et ton compagnon devant Dieu. »

Incohérences d’un autre qui ne reconnaît pas l’homosexualité comme une maladie, affirme qu’on peut être homosexuel et catholique si on ne vit pas « l’homosexualité dans le péché. » Pour ensuite expliquer : « Je suis favorable à cette loi. Le mariage est chose bien différente, mais c’est juste d’étendre les droits et les devoirs. En revanche chaque enfant a besoin d’un  pape et d’une maman. » 

Affabilité de ce prêtre ancien qui se dit favorable aux unions civiles : « Même, il faudrait appeler les choses par leur nom : mariage homosexuel. Mon conseil cependant est de bien y réfléchir avant. C’est le même conseil que je donne aux couples hétérosexuels. »

Embarras du jeune religieux qui répond : « Tu dois affronter ton chemin de foi, je ne peux te dire autre chose. Même le pape ne peut décider de ce qui est moral et de ce qui ne l’est pas. »

Un seul ose parler fermement : « L’homosexualité est une dépravation. Tu te trompes en acceptant ta condition, tu dois réagir. Tu es jeune, je suis sur que tu pourrais guérir. »

Mais de quel poids sera-t-il face au tout jeune prêtre pour qui  « Il y en a qui dressent des murs, et d’autres qui construisent des ponts, moi je choisis les ponts. » en paraphrasant le pape François. Et de continuer « Je ne peux pas dire que l’amour soit seulement entre un homme et une femme parce que je sais que ce n’est pas ainsi. L’Église est lente, mais elle y arrivera. »

L’Église conciliaire, véritable auberge espagnole où toutes les options semblent permises et acceptables, y arrivera peut-être.

Mais comme l’a dit le jeune prêtre, « même le pape ne peut décider de ce qui est moral ou pas », la doctrine traditionnelle de l’Église catholique sur le « mariage » homosexuel, elle, ne changera pas ! Et c’est Non !

Francesca de Villasmundo

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