Pendant que dans les territoires occupés palestiniens l’intifada ne perd pas de son intensité et que la répression israélienne pèse durement sur les malheureuses populations palestiniennes, pendant que rabbins et évêques organisent la XXe journée pour le dialogue entre catholiques et juifs, l’accord historique entre le Saint-Siège et l’État palestinien signé le 26 juin dernier est entré en vigueur en ce début d’année 2016. La salle de pesse du Vatican a fait savoir que « le Saint-Siège et l’État palestinien ont notifié réciproquement l’accomplissement des procédures demandées pour son entrée en vigueur. »
Cette entente est arrivée 15 ans après l’accord de base entre le Saint-Siège et l’Organisation pour la Libération de la Palestine (l’OLP) qui avait été signé le 15 février 2000 et qui a constitué le point de départ des négociations.
Composé d’un préambule et de 32 articles, l’accord concerne les aspects essentiels de la vie et des activités de l’Église en Palestine. Le document « réaffirme en outre le soutien pour une solution négociée et pacifique du conflit dans la région » a souligné le Saint-Siège. Ainsi une partie importante de l’accord concerne la tutelle des lieux saints à partir du régime du « Satut quo ». Est reconnu aussi à l’Église locale, qui a participé activement aux négociations pour cet accord, le droit d’œuvrer dans les domaines éducatif, social, d’assistance et de communication.
L’ouverture auprès du Saint-Siège d’une ambassade de l’État palestinien est également envisagée pour le futur ainsi que l’avait annoncé, il y a quelques mois, le ministre palestinien des affaires extérieures, Riyad al-Maliki. Mais cette perspective pourrait créer de nouvelles tensions avec Israël qui, lors de la signature cet accord global en juin dernier, avait critiqué vivement la reconnaissance faite par le Vatican de l’État palestinien : « Cette mesure précipitée nuit à la perspective de faire avancer un accord de paix et porte atteinte aux efforts internationaux visant à convaincre l’Autorité palestinienne de revenir à des négociations directes avec Israël » avait indiqué Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministre israélien des Affaires étrangères
En effet, dans le texte de l’accord maintenant en vigueur est exprimé « le souhait pour une solution de la question palestinienne et du conflit entre israéliens et palestiniens dans le cadre de la Two-State Solution » avait expliqué à l‘Observatore Romano monseigneur Antoine Camilleri, sous-secrétaire pour les Rapports avec les États. « Ce serait positif, avait-il souligné, que l’accord trouvé puisse d’une certaine manière aider les Palestiniens à obtenir la reconnaissance d’un État de Palestine indépendant, souverain et démocratique, qui vit en paix et en sécurité avec Israël et ses voisins, tout en encourageant pareillement la communauté internationale, en particulier les principaux intéressés, à entreprendre une action plus efficace pour contribuer à la réalisation d’une paix durable et à une souhaitable solution pour les deux états. »
Vu les derniers événements au Proche-Orient, l’escalade de violence en Arabie Saoudite et les régions avoisinantes, la menace de guerre entre l’Iran et les Saoudiens, les chaos syrien et irakien, vivre en paix et en sécurité avec Israël et ses voisins est, là encore, un vœu pieux de plus en plus irréalisable…
Francesca de Villasmundo
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