Nostra Aetate a vraiment ouvert une nouvelle ère dans les rapports entre juifs et catholiques. Tous les gestes théoriques et pratiques pour témoigner de c e dialogue entre catholiques et juifs instauré par cette nouvelle Eglise issue du concile Vatican II sont ainsi à l’honneur depuis 50 ans. Les résultats ont été condensés il y a moins d’un mois dans un document innovant, publié pour fêter le demi-siècle de Nostra Aetate : il y est explicitement écrit que, contrairement à toute la tradition bimillénaire de l’Église catholique, il n’y a plus aujourd’hui de nécessité de convertir le peuple hébreu. Qui, mystérieusement, se sauvera en-dehors du Christ !

Dans cette logique de dialogue qui est bien plutôt un abandon de la doctrine catholique traditionnelle qui considère l’Église comme l’unique et seule arche de salut pour les hommes, le 17 janvier prochain, « sera célébrée » (selon les termes utilisés par Radio Vatican, sic),  la XXe journée pour l’approfondissement et le développement du dialogue entre catholiques et juifs.

En fait ce dialogue, c’est plutôt comment amener les catholiques a toujours mieux penser et agir selon la mentalité messianique des juifs !

Le couronnement de cette journée sera la visite du pape François à la synagogue de Rome : cette visite au Temple Majeur adviendra exactement 6 ans après celle de Benoît XVI, ce qui suffit en soi-même à démontrer que l’actuel souverain pontife n’est pas un innovateur en la matière mais le digne fils de son prédécesseur.

Afin de présenter cette célébration catho-juive, la Commission Épiscopale Italienne (CEI) et les Rabbins d’Italie ont publié, le 4 janvier 2016, un message conjoint où ils soulignent que « mus par un désir commun et par un sincère espoir d’interpréter droitement dans nos actions les enseignements de l’Éternel, nous retenons nécessaire d’insister avec convictions à nos communautés et à tous les hommes riches de sensibilité et de sagesse » (sous-entendu ceux qui ne partagent pas ces convictions ne sont ni sages ni sensibles !) l’urgence de poursuivre le chemin du dialogue que nous avons voulu commencer il y a 20 ans. »

Le thème de la journée portera sur une réflexion commune juive et chrétienne sur un des dix commandements : « Tu ne désireras pas la maison de ton prochain. Tu ne désireras pas la femme de ton prochain, ni son esclave, ni son bien ni son âne, ni quoi que ce soit qui appartienne à ton prochain. »

« Ce texte nous enseigne à purifier nos désirs, à les orienter vers le dessein de Dieu » écrivent ensemble dans le message de présentation, monseigneur Bruno Forte, président de la Commission pour l’œcuménisme et le dialogue inter religieux de la CEI, et le Rabbin Joseph Momigliano.

Ils continuent sur cette lancée en précisant que« nous vivons avec angoisse les événements présents, qui sont chargés de souffrance et d’inquiétantes perspectives pour le futur, nous assistons effrayés à des gestes terribles qui profanent le Nom de l’Éternel, (…) nous saisissons avec préoccupation des signes toujours plus fréquents d’une humanité en désarrois, déçue par tellement de fausses idolâtries qui ont conduit leurs fidèles dans des parcours plein de ravins et sans futur, nous percevons la fatigue de l’homme pour concevoir des projets d’avenir,  à sauvegarder les biens du créé pour les générations futures… » Aussi les deux religieux écrivent-ils encore  » pendant que nous renouvelons notre fidélité aux principes et aux préceptes qui,(…), caractérisent nos fois, nous sentons l’urgente nécessité de réaffirmer la confiance que, issu du dialogue fécond entrepris par nous, dans la recherche de valeurs morales et spirituelles partagées dans lesquelles opérer en harmonie, peut jaillir un témoignage positif de foi, une foi susceptible de redonner espoir et de tourner à nouveau les cœurs de beaucoup vers l’Éternel… »

Et, parce que ce dialogue relativiste, où Jésus-Christ est le grand absent pour ne pas changer !,  est le fruit logique du décret conciliaire Nostra Aetate, ce rabbin et cet évèque ne pouvaient pas ne pas y faire allusion avec emphase :

« Ce parcours nous apparaît comme la réalisation concrète de ce « fraternel dialogue » dont  parlait Nostra Aetate (n°4), sur le dialogue avec les non-chrétiens approuvé en 1965 par le concile Vatican II, qui a été une pierre miliaire dans l’événement d’une nouvelle époque, ayant souhaité un dialogue entre frères, entre peuples et individus qui désirent grandir dans la connaissance et la consolation de cette fraternité : une fraternité trop longtemps cachée et entravée de manière inhumaine, une fraternité que nous n’avons pas encore fini de redécouvrir, une fraternité qui cependant se manifeste toujours plus dans son indispensable et providentielle actualité. »

Toujours cette même illusion que le dialogue inter-religieux,  poussé à son paroxysme avec les juifs, est la seule solution aux maux dont souffre l’humanité. Illusion mortifère d’une fraternité, fondée sur des idéaux maçonniques et messianiques, idolisée par ces papes et de ces ecclésiastiques conciliaires qui ont oublié les sublimes paroles adressées au peuple juif par l’apôtre Saint Pierre, le juif converti et le premier pape  :

«Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël: c’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là devant vous, guéri. Ce Jésus, il est la pierre que vous aviez rejetée, vous les bâtisseurs, et il est devenu la pierre d’angle. En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Et son nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver.» (Actes des Apôtres, 4, 8-12)

Mais c’était un autre temps, une autre époque, démodée, incorrecte, obscurantiste, révolue, aux esprits insensibles et ignorants…

Nous voici dans la nouvelle ère conciliaire post-Vatican II : les guerres religieuses se multiplient, une décadence morale diabolique dévaste le monde, l’apostasie pousse les âmes dans le chaudron infernal, la grande civilisation chrétienne est attaquée de toute part, la dictature intellectuelle nous encercle...mais demain sera toujours meilleur pour ces idéologues de l’œcuménisme et du dialogue inter-religieux !

Francesca de Villasmundo

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