Témoignage/Vidéo posthume du terroriste islamiste: Amédy Coulibaly, le tueur de Montrouge.
Emilie Defresne
Amedy Coulibaly revendique dans une vidéo posthume, postée le dimanche 11 janvier, l’attaque de Montrouge au nom de l’État islamique, donc deux jour après le jour de son exécution par la police, vendredi dernier. (illustrations: captures d’écran de la vidéo.)
Ceci prouve une complicité supplémentaire au moins. Il serait intéressant de savoir d’où cette vidéo a été postée et diffusée sur Internet deux jours après les faits ? Est-ce de France ou du Moyen-Orient, où, paraît-il, la femme d’Amedy Coulibaly se trouverait depuis le 2 janvier. Mais est-ce encore le cas?
Son ancien avocat, Me Damien Brossier, confirme que l’homme qui s’exprime sur ces images est bien Amedy Coulibaly.
La vidéo a été tournée après les attentats de Montrouge et contre Charlie Hebdo, les enquêteurs recherchent les complicités. Ces images sont en cours d’analyse. Il semblerait que la diffusion de ces images ait cessé…
Cette vidéo a été authentifiée au Figaro par la police. Cette vidéo posthume a été montée sous forme d’interview, avec des questions posées sous forme d’inserts.
L’homme qui s’exprime face à la caméra dit être « sorti contre la police », tandis qu’un texte incrusté dans le montage l’identifie comme Amedy Coulibaly; il précise qu’il a notamment tué une policière à Montrouge et commis vendredi l’attaque de la supérette cacher porte de Vincennes.
« Les frères de notre équipe divisée en deux, ils ont fait Charlie Hebdo, moi je suis sorti un petit peu aussi contre la police », dit Coulibaly dans la vidéo mise en ligne dimanche. « On arrive à se synchroniser pour sortir en même temps, avec les frères Kouachi, précise-t-il. On a fait les choses un petit peu ensemble, un petit peu séparés pour que ça ait plus d’impact. »
Dans ces images, il revendique son appartenance à l’Etat islamique devant un drap blanc sur lequel est accroché un drapeau de l’EI. Puis il détaille son affiliation avec les frères Kouachi vêtu d’un gilet pare-balles, manipulant apparemment la caméra lui-même. En fond sonore, on peut entendre la voix d’une présentatrice de télévision ou de radio.
Coulibaly explique par la suite ses actions par la participation de la France à la campagne de bombardements menée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique. « Vous attaquez le califat, on vous attaque », indique-t-il. Il pose alors assis contre un mur blanc, en blouson de cuir, un pistolet automatique à ses côtés. Il se change une quatrième fois pour enjoindre aux musulmans français d’« agir ». Ce que n’ont pas manqué de faire, déjà, plusieurs loups (apparemment) solitaires en France et ailleurs.
Il affirme aussi avoir donné des «milliers d’euros» à l’un des frères Kouachi, auteur de la tuerie de Charlie Hebdo, pour «acheter» ce dont ils avaient besoin pour leur opération. «Ce qu’on fait est tout à fait légitime vu ce qu’ils font», dit-il, «c’est amplement mérité depuis le temps». «Vous attaquez le califat, on vous attaque», indique-t-il.
Les révélations de l’ « hommage » posthume qui apparaît à la fin de la vidéo.
Le travail d’édition de la vidéo, dans laquelle est mentionnée sa prise d’otages de la porte de Vincennes (écrit sur un fond noir), paraît avoir été effectué après la mort de Coulibaly, vendredi soir, au terme de sa prise d’otages au supermarché casher de la porte de Vincennes, à Paris.
A noter que l’auteur du « carton » noir attribue la mort de 5 Juifs à Coulibaly… Alors que seulement 3 ou 4 otages du supermarché Carcher ont été mentionnés par les médias et que la jeune policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, n’est pas juive de toute évidence…. S’agit-il d’amalgame comme le font couramment les Musulmans avec les Français de souche chrétienne qu’ils assimilent volontiers avec des Juifs? Ou bien les chiffres diffusés seraient-ils approximatifs ? Et qu’en est-il de la mort annoncée d’un policier lors de la fusillade qui a précédé la prise d’otages ? Alors que la vidéo intégrale et non-censurée, de l’assaut des forces de police à Vincennes montrent clairement deux policiers gravement atteints ?
Le « carton » noir de la vidéo mentionne aussi la revendication, au nom de Coulibaly, d’un attentat à l’explosif sur une voiture dans une rue de Paris. Celui-ci a-t-il fait des victimes ? De toute évidence les autorités sont loin de dévoiler la gravité de la situation. En effet, jeudi soir, une voiture a explosé à Villejuif mais les sources policières avaient expliqué qu’il n’y avait «pas de lien» avec les frères Kouachi ou la fusillade de Montrouge.
Amedy Coulibaly avait déjà annoncé tous ces éléments (à l’exception de l’argent donné aux frères Kouachi) dans une interview à BFM-TV, qu’il avait contactée, selon la chaîne, deux heures avant l’intervention policière dans laquelle il a été tué. Mais la chaîne, qui avait également interviewé Chérif Kouachi, n’a diffusé que de très courts extraits de ces interviews.
Dernière minute:
Coulibaly serait impliqué dans une autre agression qui a eu lieu mercredi. Une connexion a été effectuée entre la prise d’otages dans l’hypermarché casher de l’Est de Paris et l’agression d’un joggeur mercredi soir à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), a annoncé dimanche le parquet de Paris.
Ce lien a été fait entre les étuis percutés découverts à Fontenay-aux-Roses et le pistolet Tokarev retrouvé dans le magasin de vendredi. Le joggeur, âgé de 32 ans, a été grièvement blessé par balles mercredi soir alors qu’il faisait son jogging sur la promenade de la coulée verte de Fontenay-aux-Roses. Touché à une jambe et dans le dos par plusieurs tirs d’arme automatique, son pronostic vital demeurait engagé dimanche.
Compte tenu de ce lien, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête sur l’agression du joggeur, qui est notamment ouverte pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». L’enquête était jusqu’alors conduite par le parquet de Nanterre. Source: Le Figaro
La vidéo est en cours d’analyse afin de la dater précisément et d’en déterminer l’origine exacte. Le montage de la vidéo est soigné et quasi-professionnel. Les enquêteurs cherchent à savoir notamment si Hayat Boumeddiene, sa femme, semble-t-il partie en Syrie, avait des capacités de cinéaste.