La coalition islamo-Américaine à laquelle participe le porte-avions Charles de Gaulle, à bombardé, par « erreur » l’armée syrienne régulière au lieu de l’État islamique…

Une « erreur », terme employé par Washington pour qualifier le bombardement de l’armée syrienne à l’Ouest de Deir Ezzor dans le Nord-Est du pays. Alors que les positions de l’Etat islamique se situaient deux kilomètres plus loin.

Une « erreur » qui a coûté la vie à quatre soldats de l’armée syrienne et a fait 13 blessés parmi les défenseurs de la Syrie. Les positions de l’Armée syrienne sont pourtant clairement définies. Il s’agit en l’occurrence de positions fortifiées tenues par des éléments de la 104e brigade aéroportée de la Garde républicaine, de la 137e brigade d’artillerie au Sud du village d’Ayash, (proche de Deir Ezzor) où les forces loyalistes se battent avec un courage exemplaire depuis plusieurs années, alors qu’elles y sont encerclées.

Après l’avion russe abattu par un chasseur F16 turc à la demande du président Erdogan, -dont le pilote a été abattu dans sa descente en parachute aux cris de « Allah akbar »-, la coalition s’en prend cette fois-ci  à l’armée loyaliste syrienne sans qu’on sache précisément si les auteurs de l’attaque étaient turcs, saoudiens ou américains. Quoiqu’il en soit il s’agit de la coalition sous haut-commandement américain.

Bachar el-Assad dans son entretien au Sunday-times

Suite à cette « erreur », une unité de l’État islamique a attaqué la position syrienne, comme si les frappes aériennes visant les troupes syriennes loyalistes avaient été coordonnées avec les troupes islamistes au sol.  Surtout avec le précédent de l’avion russe abattu par la Turquie laquelle Obama n’a rien trouvé à redire. De quoi laisser perplexe n’importe quel observateur.

Comment penser que cette coalition puisse loyalement combattre les islamistes sunnites alors qu’elle compte dans ses rangs La Turquie et l’Arabie Saoudite qui soutiennent de facto les islamistes. Et comment croire dans les subtils distinguos occidentaux entre islamistes occidentalo–compatibles et islamistes occidentalo-incompatibles ? Alors que la connivence des Américains avec les islamistes, comme supplétifs guerriers  dans ses visées hégémoniques,  remonte à la guerre en Afghanistan et a été grandement utilisée en Tchétchénie, en Yougoslavie, en Irak… et depuis son échec d’une attaque directe contre la Syrie, dans ce pays aussi. 

Compte-rendu d’une interview du Président syrien:

Dans une interview au Sunday Times publiée le 6 décembre le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé les frappes aériennes menées depuis jeudi par le Royaume-Uni contre l’État islamique en Syrie. Elles sont « illégales » et vont être « un soutien au terrorisme ». Plus généralement il estime que l’action de la coalition menée par les Américains pose problème et rend plus difficile la situation sur le terrain. 

https://twitter.com/thesundaytimes/status/673446929238507520/photo/1?ref_src=twsrc^tfw

Avant même « l’erreur » de la coalition américaine qui a coûté la vie à quatre soldats syriens, le président Bachar el-Assad a dénoncé dans son interview au Sunday-times, la coalition internationale américaine comme étant une «agression flagrante».

Il a qualifié de « préjudiciables » et « illégales » les frappes aériennes occidentales. « Cela va être préjudiciable et illégal et représenter un soutien au terrorisme », a-t-il affirmé en évoquant ces frappes autorisées par le Parlement britannique. « Vous ne pouvez pas  battre les (islamistes) avec seulement des frappes aériennes. Vous ne pouvez pas les battre sans coopérer avec des troupes au sol. Vous ne pouvez pas les battre si vous n’avez pas l’approbation du peuple et du gouvernement« , a-t-il précisé. selon lui, certains pays comme la Grande-Bretagne et la France ne pourront pas parvenir à battre les islamistes tant qu’aucune alliance avec le gouvernement syrien ne sera effective, ce qui impliquerait une coopération au sol avec l’armée syrienne.

Il a ironisé sur les « 70.000 combattants syriens modérés » évoqués par David Cameron sur lesquels la coalition pourrait s’appuyer au sol. « Il n’y en a pas 70.000. Il n’y en a pas 7.000 », a-t-il affirmé. le président syrien a souligné à ce sujet le risque de dissocier, hormis les combattants kurdes, des groupes dont l’idéologie est la même que celle qu’il est question de combattre comme n’étant qu’ «une sombre dérive du wahhabisme».

Cependant, Bachar el-Assad n’a pas fermé la porte à une coopération avec les pays occidentaux, s’ils sont « vraiment prêts à nous aider à combattre le terrorisme ». « S’ils sont prêts, nous les accueillerons », « Nous sommes pragmatiques. Au final, nous voulons régler la situation en Syrie et éviter davantage d’effusion de sang ». Répondant ainsi indirectement à la France et aux USA qui récemment ont déclaré par la voix de Fabius et celle de John Kerry, qu’elles ne faisaient plus du départ préalable de Bachar el-Assad une exigence avant toute coopération avec les troupes syriennes au sol. Mais l’« erreur » difficilement explicable, qui a coûté, hier,  la vie à quatre soldats syriens ne plaide pas dans ce sens.

« Les Russes protègent aujourd’hui l’Europe »

Laurent Fabius avait dit qu’il fallait entreprendre un processus politique en Syrie au bout duquel des élections libres pour élire un président seraient organisées. Les Américains étant sur la même ligne. Bachar el-Assad a été interrogé sur ce qu’il compterait faire  dans ce cas; il a répondu : « Si un accord est trouvé sur un tel processus, je suis, comme tout autre Syrien, en droit de me présenter. Ma décision sera alors basée sur ma capacité à agir et (dépendra du fait de savoir) si j’ai le soutien du peuple syrien. »

Après avoir critiqué la coalition occidentale qu’il accuse de soutenir le terrorisme, Bachar el-Assad s’est félicité de l’intervention russe « légale » car répondant à « une demande » de sa part.

«Regardez les Russes, quand ils ont voulu faire cette alliance contre le terrorisme, la première chose qu’ils ont fait a été d’entamer des discussions avec le gouvernement syrien avant tout le monde. Puis, ils ont commencé à discuter de la même question avec d’autres gouvernements et ensuite ils sont intervenus. Donc, ceci est la voie légale pour lutter contre tous les terroristes à travers le monde».

« Combien y a-t-il de cellules extrémistes maintenant en Europe ? Combien d’extrémistes avez-vous exportés de l’Europe à la Syrie ? Le danger, c’est l’incubateur. Les Russes l’ont bien compris. Ils veulent protéger la Syrie, l’Irak, la région et même l’Europe. Je n’exagère pas en disant qu’ils protègent aujourd’hui l’Europe », a-t-il ajouté. 

emiliedefresne@medias-presse.info

 

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