les forces kurdes continuent aujourd’hui lundi de se battre contre les troupes de l’Etat Islamique qui encerclent la ville syrienne de Kobané. Le général Dominique Trinquand a dit sur BFMTV que les Kurdes sont mal équipés uniquement avec des armes légères tandis que les troupes de l’Etat Islamique disposent d’armes lourdes. Mais où sont donc passées les armes fourrnies par la France et le reste de la coalition, peut-on se demander ?
Les combattants kurdes ont repoussé cette nuit un assaut après de violents combats qui ont fait 19 morts côté kurde et 27 parmi les jihadistes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les bruits de la bataille sont entendus et vus par les journalistes de l’autre côté de la frontière turque, à quelques kilomètres de Kobané. L’enjeu est de taille parce que si les djihadistes parvenaient à prendre cette ville qu’ils assaillent depuis trois semaines, ils s’assureraient le contrôle sans discontinuer de la frontière syro-turque sur une large bande de territoire, d’où leur persévérance.
Dimanche, une jeune combattante des YPG kurde a attaqué les positions de l’EI par un attentat suicide « qui a fait des morts » selon l’OSDH, alors que les frappes aériennes conduites par les américano-arabes ces derniers jours, ont à peine freiné la progression des djihadistes. Mais il faudrait à présent, selon le général Trinquand,  une opération au sol que la Turquie serait toute indiquée à mener maintenant qu’elle a rejoint la coalition.

En effet, la Turquie est concernée à plusieurs titres dans cette guerre: l’offensive des jihadistes dans cette région a fait des centaines de morts dans les deux camps depuis le 16 septembre et provoqué la fuite de 300.000 habitants, dont 180.000 ont trouvé refuge en Turquie. Ce sont ces réfugiés qui toute la journée de dimanche et encore ce  lundi matin ont tenté de rejoindre la ville de Kobané pour prêter main forte aux peschmergas, mais ils ont été systématiquement repoussés par l’armée Kurde postée à la frontière, à coup de canons à eau et de gaz lacrymogènes.

Pourquoi, dans ce cas,  la Turquie qui a rejoint la coalition, reste-t-elle inerte à observer les opérations ?  Alors qu’elle devrait intervenir au sol ? C’est que les djihadistes sont les alliés naturels de la Turquie, répond  le général Trinquand, ceux qu’elle a contribué à armer contre le régime de Bachar al Assad. L’armée turque observe donc sans bouger malgré les obus tirés de Syrie qui atteignent son territoire où la population frontalière a du être évacuée.

Des responsables kurdes ont dénoncé cette passivité de la Turquie, qui s’explique pourtant, non seulement parce que l’Etat Islamique lui fait son travail face à Bachar el Assad, mais en plus parce que le Parti de l’Union démocratique kurde (PYD) – dont les YPG sont le bras armé, est la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le parti séparatiste communiste kurde qui est considéré par Ankara comme un parti terroriste. En effet le PKK milite pour l’indépendance du Kurdistan. Le Kurdistan qui regrouperait les kurdes de Turquie, d’Irak et de Syrie.

En réalité la coalition rencontre les plus grandes difficultés à s’organiser en raison de la complexité ethnique et rebelle du terrain qui génère autant d’intérêts contradictoires qui s’entrecroisent. Complexité que les Américains et leurs alliés occidentaux n’ont fait qu’aggraver. Et sont bien décidés à aggraver encore, semble-t-il, puisqu’ils forment dans des camps, notamment en Arabie, des milliers d' »opposants modérés » à Bachar el Assad, ainsi que nous l’avions évoqué.

Pendant ce temps les jours de l’otage américain, Peter Kassig, « successeur » sur la vidéo de l’assassinat d’Allan Henning, sont comptés.

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