Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a confirmé que le second pilote du Su-24 abattu dans le ciel de la Syrie a été sauvé par les unités spéciales russes et l’armée syrienne lors d’une opération qui a duré 12 heures, il a actuellement regagné la base.
L’un des deux pilotes russes dont on ignorait le sort, a donc échappé aux rafales de tirs des islamistes, « modérés » comme on voit, et grands partenaires de la coalition islamo-américaine. Des islamistes qui attendent que les Français avec l’OTAN fassent assassiner Bachar-el-Assad pour accéder à sa place. Ceci afin que règne enfin une vraie démocratie soucieuse des Droits de l’homme, du roi d’Arabie, et des fous d’Allah, en Syrie.
L’ancien commandant des forces de l’Otan en Europe Wesley Clark, libéré de ses obligations de réserve a confirmé à CNN, malgré quelques précautions de langage, les accusations portées hier par Vladimir Poutine concernant la complicité de la Turquie avec l’Etat islamique:
« Il faut être conscient que l’EI n’est pas qu’un groupe terroriste, c’est un groupe terroriste sunnite. Ce qui veut dire qu’il attaque les chiites et sert les intérêts de la Turquie et de l’Arabie saoudite, même s’il les menace », « J’ai toujours eu l’impression qu’Ankara soutenait l’EI d’une façon ou d’une autre », « Le fait est que ni la Turquie, ni l’Arabie saoudite ne veulent qu’un « pont » soit créé par l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban qui isolerait la Turquie et l’Arabie saoudite. Voilà le contexte stratégique de la situation », a ajouté le général à la retraite, qui a précisé que la Turquie faisait transiter le pétrole de l’Etat islamique sur son sol.
Par ailleurs, un interlocuteur haut placé dans les structures de l’État a confié au quotidien Kommersant que le pouvoir russe réfléchit aux mesures de rétorsions à prendre vis-à-vis de la Turquie. Selon cet interlocuteur, les mesures prises à l’encontre d’Ankara seront rigoureuses et influenceront sérieusement les relations des deux États, notamment le projet Turkish Stream risque fort d’être remis en question. Il s’agit du gazoduc sous-marin d’une capacité de 63 milliards de m³ de gaz par an, reliant la Russie à la Turquie qui devait déboucher sur la frontière turco-grecque pour alimenter une partie de l’Europe. Ce nouveau gazoduc aurait conféré un rôle stratégique à la Turquie dans le domaine énergétique.
Par ailleurs, la construction par Rosatom de la centrale nucléaire à Akkuyu, la première en Turquie risque de ne jamais voir le jour. Le contrat est estimé à 22 milliards de dollars.
Les relations pourraient se tendre également du côté turc: la Turquie pourrait limiter le passage des navires russes via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, compliquant le ravitaillement de la base aérienne de Lattaquié et de la base navale de Tartous en Syrie. Cependant, selon la Convention de Montreux (1936), il faudrait que la Turquie soit en guerre déclarée avec la Russie pour pouvoir mettre cette mesure en action.
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