Cinq mois après le début de l’opération Sangaris, l’intervention franco-africaine va donc prendre une nouvelle dimension après le récent lancement de l’opération Eufor-RCA, opération qui n’est certainement pas à la hauteur de l’ambition européenne. En effet cette dernière est composée à moitié de Français, i-e qu’on a repris les mêmes. Mais c’est surtout insuffisant. Comme nous l’écrivions récemment, la situation évolue dangereusement en Centrafrique, au lieu de s’améliorer.
C’est sans doute cela qui a poussé l’ONU à agir et ce à grande échelle. L’organe exécutif des Nations unies a adopté hier une résolution prévoyant l’envoi en Centrafrique de 10 000 soldats et 1 800 policiers pour y rétablir l’ordre et la sécurité. La résolution était présentée par la France, comme on peut logiquement s’en douter. Cette mission portera le nom de Minusca. De même, les quelques 6000 soldats africains de la Misca vont passer sous mandat de l’ONU. Dans l’immédiat, seule la composante civile de la Minusca (génie, moyens de transport, administrateurs, ingénieurs, juristes), à même d’apporter un soutien logistique, sera déployée.Le mandat de l’ONU va être appelé à évoluer puisqu’il se concentrera dans un premier temps sur la protection des civils, l’appui au désarmement des combattants, le soutien au processus de transition politique. La prochaine étape sera la reconstruction de l’état.
Mais que de temps perdu ! En juillet 2013, des experts avaient mis en garde François Hollande, quant à la situation en Centrafrique après le coup d’état de Bozizé en mars. On a tardé à intervenir pour ne lancer l’opération Sangaris qu’en décembre, le président assurant qu’elle serait rapide:« Cette intervention sera rapide, elle n’a pas vocation à durer. Et je suis sûr de son succès. » Au fur et à mesure des semaines, devant la situation, une mission européenne s’est profilée et maintenant l’ONU qui ne déploiera ses troupes qu’en septembre. Les élections présidentielles sont prévues pour février 2015, si tout va bien. Autant dire que dans un an, nos troupes seront toujours en Centrafrique. Il n’y a plus qu’à espérer que cette intervention internationale ne va pas attirer un peu plus le terrorisme, qui y trouverait une occasion de s’en prendre aux Occidentaux.
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