L’offensive de la très progressiste Eglise d’Allemagne prend un tour institutionnel et donc d’autant plus irréversible. C’est dans un document officiel, publié en plusieurs langues, que la conférence des évêques d’Allemagne a publié sur son site Internet. Emmené par son président, le cardinal Marx, l’instance dite « catholique » confirme une fois de plus sa volonté de modifier jusqu’au dogme :
Il est suggéré en outre que l’échec d’un mariage soit repensé en droit canon, au plan dogmatique et pastoral, et de développer de nouvelles formes de liturgie dans lesquelles la
douleur de la séparation et les lamentations sur les blessures ou humiliations, mais aussi l’espoir d’un nouveau départ soient articulés devant Dieu.
Le passage le plus grave constitue celui concernant les homosexuels. Sa clarté nous dispense d’en faire le commentaire !
[Question n° 40 : « Comment la communauté chrétienne accorde-t-elle son attention pastorale aux familles qui ont en leur sein des personnes ayant une tendance homosexuelle ? En évitant toute discrimination injuste, de quelle façon est-il possible de prendre soin, à la lumière de l’Évangile, des personnes qui se trouvent dans ces situations ? Comment leur proposer les exigences de la volonté de Dieu en ce qui concerne leur situation ? »].
En Allemagne, les partenariats homosexuels ont un statut différent de celui du mariage (il s’agit de « partenariats enregistrés). Leur reconnaissance repose sur un vaste consensus sociétal lequel, comme l’ont montré entre autres les réponses au premier questionnaire préparatoire du synode extraordinaire, est également assumé par la majorité des catholiques.
Les croyants attendent foncièrement que chaque personne, indépendamment de son orientation sexuelle, soit acceptée dans l’Église comme elle l’est dans la société, et que soit promu dans la paroisse un climat d’appréciation de chaque personne. Presque toutes les réponses reconnaissent le point de vue, défendu par les sciences humaines (médecine, psychologie), selon lequel l’orientation sexuelle est une disposition que l’individu n’a pas choisie et qui est immuable. Par conséquent, l’emploi de l’expression « tendances homosexuelles » dans le questionnaire a irrité et été perçu comme discriminatoire.
Seules quelques voix isolées refusent foncièrement les relations homosexuelles qu’elles jugent gravement pécheresses. La grande majorité attend de l’Église une évaluation nuancée en théologie de la morale, qui tienne compte des expériences pastorales et des éléments de connaissance acquis par les sciences humaines. Les catholiques acceptent en majorité les relations homosexuelles à condition que les partenaires vivent les valeurs que sont l’amour, la fidélité, la responsabilité et la fiabilité réciproques, sans toutefois placer les partenariats homosexuels et le mariage sur un pied d’égalité. C’est d’une appréciation qu’il s’agit et en même temps d’une accentuation de la différence. Certaines prises de position s’expriment aussi en faveur d’une bénédiction de ces partenariats, mais distinct e de la bénédiction du mariage.
Une pastorale qui accepte les personnes homosexuelles requiert de perfectionner la morale de l’Église sur la sexualité pour qu’elle y inclue les acquis assez récents des sciences humaines, de l’anthropologie, de l’exégèse et de la théologie morale.
Ces textes et déclarations récurrentes ne trouvent aucune sanction de Rome et du pape François. Devant une telle destruction de la morale naturelle par ces hommes qui occupent les postes les plus élevés dans l’Eglise, il convient de revenir à l’essentiel pour ne pas se laisser troubler :
« Le lien formel, ce lien artificiel, ce lien qui serait un simulacre avec la Rome nouvelle n’est rien devant la préservation et la profession de la foi catholique. Celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Nous ne pouvons mieux, disait Mgr Lefebvre, et nous pouvons le dire encore aujourd’hui, nous ne pouvons mieux aider le successeur de Pierre qu’en exigeant de lui la profession intégrale de la foi catholique. Nous ne pouvons mieux aider le successeur de Pierre qu’en transmettant la foi catholique, en la proclamant à temps et à contre-temps, par un sacerdoce doctrinal, un sacerdoce saint, un sacerdoce combattif, un sacerdoce missionnaire, et un sacerdoce marial, dédié à la Très sainte Vierge Marie, à son apostolat et à son règne. » Mgr Tissier de Mallerais, Lourdes le 27 octobre 2014
Le simple bon sens en somme.
Xavier Celtillos
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