La marée humaine, 300 mille selon les autorités, 2 millions selon les organisateurs, qui a investi le Cirque Massimo à Rome samedi 30 janvier 2016 oblige le gouvernement italien à revoir sa copie au sujet de la loi sur le mariage pour tous, l’adoption, la GPA.
Les banderoles avec l’inscription « Renzi nous nous souviendrons », sonne comme une menace pour le président du Conseil qui admet auprès de ses collaborateurs : « notre devoir est d’essayer de trouver un point de rencontre. »
Le texte qui va être débattu cette semaine, texte qui était déclaré inchangeable, va donc certainement connaître une réécriture avec des modifications qui tiendront compte des sensibilités exprimées au cœur de la capitale samedi. Le chef de groupe au Sénat de l’actuel parti au pouvoir, le Parti Démocrate, Luigi Zanda, l’a annoncé : « Nous sommes ouverts aux modifications du moment qu’elles ne bouleversent pas le texte et seulement pour l’améliorer; », « si la place demande que l’on travaille pour améliorer la loi c’est un impératif que nous devons suivre. Mais si en revanche on veut l’archiver et la jeter à la poubelle, nous trahirions notre serment laïc de parlementaire. » En clair, le gouvernement est prêt à faire un pas en arrière sans perdre la face.
Le cardinal Camillo Riuni, ex-cardinal vicaire de Rome, hostile à la loi Cirinnà telle qu’écrite actuellement, a développé sensiblement une même ligne de pensée pour trouver un compromis : « Je dirais que c’est possible, ou au moins que ce serait possible un vrai accord, si outre à supprimer les adoptions on enlève les nombreuses références au droit matrimonial et au droit de la famille. Autrement on ouvre la porte à l’égalité, à travers les décisions de la magistrature. » « Aujourd’hui l’engagement et l’espoir sont d’éviter que soit faite une mauvaise loi et que soit en revanche approuvée une loi équilibrée et largement partagée par les parlementaires et par la sensibilité commune. » « Il faut des modifications profondes, en reconnaissant les droits des personnes qui forment les couples mais pas au couple comme tel, pour éviter une égalité avec le mariage. »
Si le Family Day a renforcé l’espoir du monde catholique de réussir à modifier la loi sur le mariage pour tous, et ce malgré les réticences du pape à l’intervention des évêques dans le débat, ses ouvertures délétères au monde Lgbt, son refus de condamner du haut de la chaire de Pierre toutes ces déviances sexuelles, sa parole d’hier à l’Angélus contre « les parrains », qui a été considérée comme une allusion furtive aux évêques présents samedi dans la foule des défenseurs de la famille, la morale catholique ne sort pourtant pas victorieuse de cette journée de liesse et de lutte.
Si l’on comprend bien ce qu’affirme la cardinal Riuni, et d’autres ecclésiastiques avec lui présents au Cirque Massimo, ils militent pour une réécriture de la loi et non pas pour son abrogation pure et simple. Dans tous leurs discours pas une seule fois ils n’annoncent la vérité de l’évangile qui est une condamnation ferme du péché d’homosexualité et par voie de conséquence de toutes les unions homosexuelles ni ne rappellent le catéchisme de l’Église catholique sur le sujet. Bien au contraire, en travaillant afin d’obtenir un compromis et des modifications de la loi Cirinnà, afin que le mariage reste l’apanage des hétérosexuels sans interdire d’autres types d’unions dont ils souhaitent la reconnaissance légale, ils acceptent dans les faits, et contrairement à la morale et doctrine catholiques, comme normal et naturel l’existence de couples de mêmes sexe.
Ces cardinaux et évêques conciliaires, par leurs discours tout en demi-teintes et enveloppés de considérations sentimentalistes et respectablement correct, par leur recherche d’un compromis à propos d’un sujet sur lequel il ne peut pas y avoir de compromis catholiquement correct, apportent ainsi leur contribution, qu’ils en soient conscients ou nom, à la décadence morale de nos sociétés et un soutien à la culture de mort promue par les mouvements Lgbt. Nous l’avions déjà écrit sur MPI, la défense de la famille passe par l’expression intégrale de la doctrine catholique : combattre toute reconnaissance légale des unions d’invertis et des droits spécifiques aux personnes homosexuelles. Autrement les victoires épisodiques des défenseurs de la famille traditionnelle ne seront qu’éphémères. Mais pire encore elles deviennent un cheval de droit de la pensée Lgbt dans le monde catholique afin de lui faire accepter la normalité de l’homosexualité.
Alors, ce Family Day en Italie, est-ce vraiment une victoire authentiquement catholique ?
Francesca de Villasmundo
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