Loin de faire l’unanimité au sein de la famille LR, l’appel à voter Macron indigne nombre d’élus et d’électeurs Républicains. les électeurs de Sens Commun se sentent trahis après avoir soutenu de bout en bout François Fillon dans ses pires moments. Sens commun n’a toutefois pas donné de consigne de vote, il s’est prononcé pour le « ni-ni », mais « les ponts entre l’extrême-droite et la droite traditionaliste sont tels qu’on peut imaginer facilement les membres de cette organisation construite à partir de la Manif pour tous venir apporter leur soutien à Marine Le Pen. » explique LCI. Quant à la Manif pour tous, elle a appelé à voter contre Macron… autrement dit pour Marine Le pen!
Beaucoup d’élus s’indignent aussi du revirement de casaque qui leur avait échappée, mais que pourtant François Fillon avait dévoilée en cours de campagne électorale, disant qu’il était prêt à coopérer avec Valls et Macron, ainsi que nous l’avions révélé sur MPI.
Ainsi, Nadine Morano avec son franc-parler n’entend pas apporter sa voix à « Emmanuel Hollande », ne serait-ce que pour ses positions anti-françaises.
Nadine Morano (@nadine__morano) "n’appelle pas à voter 'Emmanuel Hollande'", refuse le front républicain https://t.co/hFKRXzgN6G pic.twitter.com/bmztG7J1rn
— LORACTU (@LORACTU) April 24, 2017
« Je ne peux pas comprendre cette incohérence qui consiste à appeler à voter Emmanuel Hollande, comme l’appelait François Fillon. (…) Il est hors de question pour moi de donner des consignes de vote aux Français qui sont suffisamment natures pour être libres de leur choix. Ca me paraît complètement déconnecté de la réalité, ça veut dire que lui-même qui condamnait et parlait de ce cabinet noir appellerait à voter pour ce cabinet noir ? » dit-elle.
« Moi, je ne suis pas Macroniste »
De son côté Georges Fenech, le député du Rhône « Les Républicains » demande la démission des dirigeants de son parti qui se rallient aujourd’hui à Emmanuel Macron. Une décision « suicidaire » dans la perspective des législatives, selon lui. Il est intervenu sur toutes les chaines de télévision ce lundi pour ameuter ses collègues députés contre le danger d’explosion définitive de son parti si la consigne de vote ne change pas. Une réunion est prévue ce soir au siège à Paris pour décider de la position qui sera tenue. Une réunion qui en définitive n’a rien donnée puisque Fillon démissionnaire, ce parti n’a plus de chef. Gérard Larcher a même pu évoquer un risque d’implosion. Aucun vote n’a été possible en fin de compte.
Georges Fénech a dénoncé, ce lundi sur BFMTV, « l’aveuglement » des cadres de son parti au lendemain du premier tour de la présidentielle et de l’élimination de François Fillon. « Nous, Républicains, risquons de disparaître de l’Assemblée nationale dans un mois », s’est inquiété le député LR du Rhône, estimant que l’appel à voter pour Emmanuel Macron afin de faire barrage au FN est « suicidaire ».
Catastrophé par le spectacle des ralliements à Emmanuel Macron dans son propre camp, le député du Rhône voit là une attitude doublement suicidaire dans la perspective des législatives . »C’est l’acte du décès du parti » , estime -t-il. « Je suis profondément consterné qu’on s’en remette à un candidat que nous avons combattu. Moi, je ne suis pas Macroniste » . Indigné par la tournure de cette soirée électorale il se dit prêt à rassembler les frondeurs de son parti pour le cas où l’appel à voter Macron serait maintenu .
Ce lundi sur BFMTV et sur LCI, le député LR qui dit avoir battu la campagne et rencontré les Français sur le terrain, affirme qu’aucun d’entre eux, dans la perspective d’un second tour Macron/Le Pen ne s’est dit prêt à voter pour Macron, les uns préférant s’abstenir, d’autres étant décidés à voter Le Pen. D’ores et déja, son collègue Jacques Myard le rejoint qui penche pour le « ni-ni ». Le très médiatique avocat de fillon contre le cabinet noir, Gilles-William Goldanel il déclare:
Comme mon ami Georges Fenech, je n’ai aucune leçon de morale politique particulière à recevoir de François Fillon.(…) je ne me jetterai pas dans le vide sidéral et sidérant du trou noir macronien. » » la macromania médiatique me révulse(…) en premier l’instrumentalisation cynique de l’antiracisme dévoyé. » « Personne ne m’empêchera de penser ni d’écrire que l’instrumentalisation éhontée du racisme est à des fins bassement électorales. »
« Place de la Bastille à Paris, des soi-disant antifascistes d’extrême gauche organisaient une Nuit des barricades. Parmi les slogans scandés joyeusement : « tout le monde déteste la police » et encore : « si t’es fier d’être fiché S, tape dans tes mains »… Et les militants anti-lepénistes effectivement d’applaudir en cadence… S’indigne Goldnadel
Gorges Fénech tout comme Nadine Morano et d’autres voient dans le ralliement au candidat des banques la déconfiture définitive de leur parti et de leurs carrières, alors qu’ils espèrent encore pouvoir gagner les législatives et gouverner dans un régime de cohabitation.
« Emmanuel Macron jamais! »
Françoise Hostalier, coordinatrice de François Fillon dans le Nord, et secrétaire d’Etat à l’Enseignement scolaire d’Alain Juppé en 1995, a annoncé dans La Voix du Nord qu’elle voterait Marine Le Pen pour « faire battre Macron », qu’elle ne juge « pas digne de la fonction suprême », en raison notamment de ses propos sur la colonisation de l’Algérie et sa confusion sur « l’île de Guyane ». L’idée de cette ex-élue est de remporter les législatives avec Les Républicains et d’imposer ensuite un Premier ministre à Marine Le Pen:
Françoise Hostalier, secrétaire d’Etat du gouvernement Juppé en 1995, a déclaré lundi à l’AFP qu’elle voterait pour Marine Le Pen et non pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle car « entre la peste et le choléra, il faut choisir ». « Ce n’est pas mon choix préféré, mais entre la peste et le choléra, il faut choisir », a affirmé l’ancienne députée du Nord, soutien de François Fillon, confirmant des propos à La Voix du Nord.
Pour autant, elle assure n’être « d’accord avec pratiquement rien » du programme de Mme Le Pen. M. Macron « est quelqu’un que je ne respecte pas », a dit Mme Hostalier. Il est « le représentant d’une mouvance qui a détruit un homme qui était pour moi le meilleur: François Fillon ». Cette mouvance, a-t-elle précisé, c’est « un mélange de grande finance internationale, de médias qui sont inféodés et instrumentalisés, de la gauche caviar, bobo ».
Si Mme Le Pen est élue, a-t-elle argué, « je pense que c’est nous (la droite républicaine, NDLR) qui gagnerons les législatives, il y aura une cohabitation avec un Premier ministre venu de nos rangs, donc on pourra empêcher Marine Le Pen d’appliquer les mesures extrêmes de son programme ».
Christine Boutin
Ellle jugeait « possible » de voter pour Le Pen si elle s’engageait sur « des points fondamentaux ».
Lundi matin peu avant 11 heures, Christine Boutin, ex-candidate à la présidentielle et ex-ministre de Nicolas Sarkozy, a tweeté son appel à contrer Emmanuel Macron. Et en d’autres termes à voter pour Marine Le Pen.
« Je ne peux pas dire que Marine Le Pen, ce soit ma tasse de thé, mais Emmanuel Macron, jamais! Lui, c’est la peste et le choléra », affirmait hier l’ancienne présidente du Parti chrétien démocrate (PCD). (Source)
Christine Boutin avant le 2eme tour appelle à un rassemblement #TouscontreMacron
Avant le 2eme tour J'appelle à un rassemblement #TouscontreMacron
— christine Boutinن (@christineboutin) April 24, 2017
L’ex-patronne du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin, ancienne ministre du Logement avait annoncé dimanche attendre que Marine Le Pen « s’engage sur trois points fondamentaux : la préoccupation vis-à-vis de la personne humaine et des plus fragiles en particulier, l’abrogation de la loi Taubira (sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels) et une Europe renouvelée. » Ce Lundi, elle a sauté le pas en appelant sur Twitter à un rassemblement contre Emmanuel Macron.
Le souverainiste, catholique Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, a expliqué en février tout le bien qu’il pensait de Marine Le Pen, en mars il a twitter depuis l’Espagne qu’il la soutenait. Marion Maréchal-Le Pen considère que le soutien du Vendéen, « est largement acquis ». Philippe de Villiers s’est depuis fort longtemps engagé pour faire barrage à l’Islam. Philippe de Villiers s’est dit souhaiter concrétiser son soutien à Marine Le Pen lors d’un grand meeting de la candidate. Pour l’instant, aucune date n’a été fixée. Il avait régalement rapporté son soutien à la candidate frontiste dans un article du Figaro.
Nicolas Dupont-Aignan et son parti Debout la France n’ont pas donné de consigne de vote, dimanche 23 avril. Le candidat souverainiste a annoncé que son parti prendrait une décision qu’il ferait connaître jeudi. Favorable à la sortie de l’euro, contempteur d’un Emmanuel Macron « candidat des banquiers », Nicolas Dupont-Aignan a eu des mots très durs à l’égard du numéro 1 du premier tour le long de la campagne et il ne serait pas surprenant qu’il ne lui apporte pas son soutien. (LCI)
Plutôt qu’appeler à voter Macron, il serait plus logique en effet, étant donné ses positions, que Nicolas Dupont-Aignan appelle à voter pour Marine Le Pen qui l’a appelé à la rejoindre au 20 heures de France 2 ce lundi.
Jean Frédéric Poisson, candidat du PCD à la primaire de la droite n’appellera pas à voter Emmanuel Macron, tout comme sa formation politique, tout comme Eric Ciotti, Laurent Wauquiez, Pierre Lelouche, Yves Guaino qui ne voit de fascistes nulle part et manifestement préfèrerait voter pour Marine Le Pen, …
En quinze jours de campagne il n’est pas impossible que les lignes bougent profondément, puisqu’elle commencent à bouger. Selon les sondages de second tour il manque une dizaine de points à Marine Le Pen pour remporter l’élection, elle juge que c’est tout-à-fait possible. Jean-Luc Mélenchon refuse toujours de donner de consigne de vote et son électorat devrait se partager entre les abstentionnistes, les ralliements à Macron et le vote FN. Mais c’est François Hollande qui a fait très fort en appelant à voter Macron pour faire barrage au FN. Est-ce le baiser de la mort du président le plus honni de l’histoire de France à celui qu’il appelait son « fils » ? En tout cas, ainsi les choses seront plus claires pour les électeurs qui ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.
emiliedefresne@medias-presse.info
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