Le cheikh chiite Nimr al-Nimr, opposant, au régime saoudien soutenu par François Hollande, a été exécuté aujourd’hui ainsi que 46 autres personnes: 44 Saoudiens, un Égyptien, un Tchadien. Le calendrier musulman ne correspond pas au calendrier chrétien, néanmoins il est symptomatique que ces exécutions massives dans 

Le cheikh Nimr al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été la figure de proue d’un mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011 dans l’est de l’Arabie où vit l’essentiel de la minorité chiite.

Cette communauté, qui se concentre dans la Province orientale, se plaint d’être marginalisée dans ce pays majoritairement sunnite.

Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour « sédition », « désobéissance au souverain » et « port d’armes » par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme. Son arrestation en juillet 2012 s’était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu’elle avait provoquées.

L’Iran, puissance chiite dont les relations sont tendues avec l’Arabie saoudite, a mis en garde à plusieurs reprises Ryad contre l’exécution du dignitaire chiite. (Source)

Cette éxécution ne va pas améliorer les relations de ce pays avec l’Iran et va un peu plus fragiliser le régime saoudien tenu à bout de bras par Israël et par les USA. 

L’Iran qui n’a pas tardé à réagir par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hossein Jaber Ansari, cité par l’agence Irna. Il a expliqué que:
« le gouvernement saoudien soutient d’un côté les mouvements terroristes et extrémistes et, dans le même temps, utilise le langage de la répression et la peine de mort contre ses opposants intérieurs (…), il paiera un prix élevé pour ces politiques ». 
« Cette action provoquera la colère des jeunes » chiites en Arabie saoudite, a averti Mohammed al-Nimr, le frère du supplicié, tout en appelant à manifester dans le calme : « J’espère qu’il y aura un mouvement de protestation pacifique. »

Ce royaume ultra-conservateur, de rite officiel wahabhite avait mis à mort 153 personnes l’année dernière, selon un décompte de l’AFP. Selon Amnesty international, le royaume saoudien figure parmi les pays qui exécutent le plus grand nombre de personnes avec la Chine, l’Iran et les Etats-Unis. Remarquons toutefois que l’Arabie saoudite est de très loin le pays le moins peuplé des quatre.

Dans un communiqué, Amnesty s’était inquiété de l’imminence de l’exécution de plus de 50 prisonniers en Arabie, dont le cheikh Nimr, « condamnés lors de procès iniques ».

L’exécution de Cheikh Nimr pourrait provoquer de vives réactions dans cette région, selon des spécialistes de l’Arabie saoudite. Il avait été condamné à mort en octobre 2014 pour « sédition », « désobéissance au souverain » et « port d’armes » par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme. Son arrestation en juillet 2012 s’était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu’elle avait provoquées. (Source)

Un chef d’Al-Qaïda en Arabie saoudite, arrêté en août 2004 figure dans la liste des exécutés,  Fares al-Shuwail.

En 2011, les autorités saoudiennes avaient mis en place des tribunaux spéciaux pour juger des dizaines de Saoudiens et d’étrangers accusés d’appartenir à Al-Qaïda et d’avoir participé à une vague d’attentats sanglants (plus de 150 morts) dans le royaume entre 2003 et 2006. C’est l’actuel prince héritier Mohammed ben Nayef qui avait supervisé la répression contre Al-Qaïda et il avait lui-même réchappé à un attentat.

Le 1er décembre, la branche d’Al-Qaïda au Yémen avait menacé de faire « couler le sang » si les autorités saoudiennes décidaient de mettre à mort des jihadistes détenus en Arabie. « Nous entendons parler d’exécutions que le gouvernement des Al-Saoud a l’intention de pratiquer contre des frères moudjahidine actuellement détenus. Nous faisons le serment de sacrifier notre propre sang pour sauver le leur », avait affirmé Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). (Source)

Les conflits religieux en Orient n’ont rien de simple, puisque par ailleurs l’Arabie saoudite fournit des armes aux islamistes en Syrie, dont les diverses organisations (al Qaïda et Etat islamique notamment) font souvent front commun face à la coalition syro-russe, tandis qu’au Yemen les Saoud font la guerre aux chiites mais également aux sunnites d’ Al Qaïda. 

Fin du cessez-le-feu au Yémen.
Une trève entrée en vigueur le 15 décembre a pris fin officiellement samedi à 14H00 selon la coalition arabe qui soutient le gouvernement yéménite contre des rebelles musulmans chiites que sont les Houthis.  Les partisans de Abdul-Malik al-Houthi, soutenus par l’Iran, tentent toujours de renverser le président Abd Rabbo Mansour Hadi, imposé avec l’appui de l’Arabie saoudite à la place du président Ali Abdallah Saleh, qui avait été également renversé à la suite de la révolution yéménite en 2011.
Riyad mène des frappes aériennes et des opérations terrestres contre les Houthis qui se sont emparés de larges pans du territoire yéménite, et qui tiennent en particulier la capitale Sanaa. L’Arabie est soutenue dans cette opération par Bahreïn, le Maroc, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, l’Egypte et le Soudan.

L’Arabie est un des pays au régime islamiste parmi les plus radicaux où la charia est la règle commune. Il est d’autant plus incohérent que le régime de Hollande en France entretienne des relations privilégiées avec le roi d’Arabie, tout en donnant des leçons de démocratie à la Syrie de Bachar el-Assad après avoir provoqué la guerre en Libye sous le même prétexte démocratique contre Kadafi. Une guerre qui a engendré les organisations islamiques qui ravagent une bonne partie de l’Afrique, du Moyen-Orient et s’étend en France désormais. 

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