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Zemmour : pas d’union avec le RN, 550 candidats investis

Reconquête, le parti que Zemmour a fondé à partir de personnes rejetées du RN et de LR principalement, mais aussi d’éternels piliers de l’évanescente « droite hors les murs » et autres carriéristes girouettes (Peltier, Pilard, etc.) continue son objectif d’être le semeur de division dans le camp national, quitte à se torpiller soi-même.

En effet, faute d’accord avec le RN auquel ses caciques ont appelé juste après qu’Eric Zemmour ait consciencieusement pilonné Marine le Pen, ce qui n’encourage guère aux négociations, Reconquête va présenter 550 candidats préinvestis depuis des semaines, et lancer sa campagne vers le 20 mai.

L’essayiste Julien Rochedy, soutien de Zemmour, essaie bien de renverser la charge de la preuve : « le RN est tenu par l’équipe du Nord, laquelle n’a pas besoin d’alliances pour se faire élire. Elle se moque littéralement du reste de la France. L’important pour elle est de faire des voix (argent) et ça l’arrange plutôt qu’il n’y ait pas trop d’élus ». Il vise par ses propos Steeve Briois, maire à Hénin-Beaumont, et Bruno Bilde notamment, député du Pas-de-Calais.

Néanmoins, dans l’ensemble de la France – exception faite de la circonscription des français de l’étranger qui englobe Israël, et où Zemmour songe à se présenter lui-même, assez cocasse après avoir vilipendé le vote communautaire musulman – dont la réalité reste encore à prouver, il n’y a pas une circonscription où Reconquête dépasse RN. De plus, certaines petites formations de droite vont elles-mêmes présenter des candidats, et rogner les espoirs de Zemmour, notamment les Patriotes (Philippot).

Certains cadres ont déjà tiré les conséquences et sont partis, dont la directrice de la communication, un des porte-paroles principaux et Jean Messiha, qui retourne à ses activités de think-tank. D’autres renoncent à être candidat par peur de faire moins de 5% – et le budget va être nettement réduit, avec notamment un meeting unique pour toute la campagne.

L’avenir des militants – qui sont nombreux à avoir quitté le RN et LR pour rejoindre Zemmour, semble s’écrire en pointillés. « Certes, le coeur de LR semble l’avoir quitté, soit vers En Marche, soit vers nous, mais objectivement, LR a plus de chances d’avoir des députés, qu’ils signent un accord avec En Marche ou pas. Nous, si on va de défaites en défaites, nos militants vont finir par nous quitter. Ils sont déjà assez nombreux à nous dire qu’on a suscité les mêmes espoirs et réalisé le même flop que Pasqua, De Villiers ou Mégret« , confie un cadre de Reconquête un brin désabusé, dans l’ouest parisien.

Néanmoins, Reconquête aura réussi à faire basculer vers la droite nationale les voix d’une partie de la bourgeoisie riche des villes et de la côte, et susciter un certain engouement chez la jeunesse de droite, deux familles politiques qui votent respectivement LR (voire LREM) et RN. Les verra-t-on rentrer au bercail lors des législatives ou rester fidèle à Reconquête ? Répondre à cette question permettra de savoir si Zemmour a un avenir politique… ou pas?

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