Des nationalistes aux communistes, les Turcs sont de plus en plus nombreux à manifester leur hostilité à la présence militaire américaine sur leur territoire.
Ces images ont fait le tour de la presse turque : une grande banderole « Yankee Go Home » déployée par le TKP (parti communiste turc) le long de la façade d’un bâtiment public, pendant des manifestations en rues avec le même slogan.
« Les ports de notre pays ne peuvent pas être des points d’approvisionnement et de logistique pour les meurtriers », expliquent les manifestants qui ne digèrent pas l’amarrage de l’USS Wasp.
« Nous ne voulons pas du navire américain qui apporte la guerre et la mort à la Palestine à Izmir »
Marines attaqués en rue
Quelques jours auparavant, des Marines avaient été attaqués en pleine rue dans la ville.
Deux soldats américains en civil ont été pris à partie par une quinzaine de Turcs membres d’un groupe de jeunesse nationaliste, à Izmir, dans l’ouest du pays, le 2 septembre. Cette agression est le signe d’une hostilité grandissante en Turquie à l’égard de la politique américaine, notamment pour son soutien inconditionnel à Israël.
Les deux Marines agressés servaient sur le navire USS “Wasp”. Alors qu’ils profitaient d’une permission et se baladaient en civil, ils ont été pris à partie par une quinzaine de personnes. Aux cris de “Yankee go home !”, les nationalistes ont ceinturé les deux soldats avant de leur enfiler un sac sur la tête. Des coups ont été échangés avec d’autres militaires américains venus secourir leurs camarades avant que la police turque n’intervienne.
L’ambassade américaine a confirmé sur le réseau social X qu’un incident avait eu lieu, tout en précisant que les deux militaires de l’USS Wasp étaient sains et saufs. L’action a été immédiatement revendiquée par l’Union de jeunesse de Turquie (TGB), une organisation rattachée au Parti patriote (Vatan Partisi), petit parti turc nationaliste et kémaliste bien implanté au sein des forces de sécurité. La TGB a même partagé une vidéo de l’échauffourée sur X.
Membre historique de l’OTAN depuis 1952, la Turquie, qui vient d’ouvrir la porte à une candidature aux BRICS, est plus que jamais à la croisée des chemins.
Léo Kersauzie
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