Pendant que la bien-pensance tourne son regard vertueux vers le « massacre » de Boutcha abusivement associé aux Russes avant tout enquête sérieuse, d’autres informations d’importance émergent au milieu de toute cette propagande de guerre. Il en est une particulièrement qui éclaire le jeu dangereux de Zelensky, et sa responsabilité dans l’invasion actuelle que subit son pays.

La persécution des minorités ethniques dans le Dombass est une des raisons invoquée par Poutine lors du lancement de l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine. L’expansion de l’OTAN à l’Est en est une autre.

Or la chancellerie allemande était consciente depuis longtemps que cet élargissement du Traité atlantique vers les frontières russes par l’adhésion de l’Ukraine pouvait générer un conflit ouvert avec la Russie. D’où son opposition à l’entrée de l’Ukraine ce qui généra des désaccords entre Kiev et Berlin dès 2008.

Pour Zelensky, toujours prompt à se poser en accusateur, la « politique d’échec » de Frau Merkel a été la graine qui a conduit au massacre de Boutcha. L’ancienne chancelière a répondu hier lundi 4 avril aux critiques en assumant « ses décisions du sommet de l’Otan de 2008 à Bucarest » et ravive les désaccords entre les deux pays. L’un dépendant du gaz de Moscou, l’autre en guerre avec Poutine depuis 2014.

C’est pourquoi le rejet d’un accord destiné à rassurer Poutine, révélé par le Wall Street Journal, que Zelensky aurait présenté à Scholz cinq jours avant l’invasion russe de l’Ukraine n’est pas surprenant.

L’opération militaire spéciale de l’époque ne figurait que dans les rapports de la CIA et des services de renseignement britanniques, mais les dirigeants des pays forts de l’UE, à savoir la France et l’Allemagne, faisaient déjà des allers-retours avec la Russie pour convaincre Poutine d’éviter une confrontation ouverte. 

Selon le journal britannique, après un premier voyage aux États-Unis et un second en Russie, Scholz a proposé à Zelensky de déclarer publiquement la renonciation de l’Ukraine à l’adhésion à l’OTAN et d’accepter la demande de neutralité de Moscou. Le 19 février pourtant, le « serviteur du peuple », l’acteur devenu président, aurait refusé sur le champ. Et ce malgré le fait que le chancelier allemand avait imaginé une neutralité garantie par un large accord sur la paix de la région européenne :

« L’accord – écrit le WSJ – aurait été signé par Poutine et Biden, qui ensemble auraient garanti la sécurité de Ukraine ».

Le « non » de Zelensky aurait été dicté par le manque de confiance en Poutine, et plus probablement par les Etats-Unis enclins à empêcher constamment tout rapprochement entre l’Europe et la Russie, voire à affaiblir le Vieux Continent, et quoi de mieux pour cela qu’une guerre sur son sol et des sanctions économiques qui font plus de mal aux pays européens qu’à la Russie. Par ailleurs, le président ukrainien semble avoir été convaincu que « la majorité des Ukrainiens étaient favorables à l’adhésion à l’OTAN ». « Sa réponse a laissé les responsables allemands inquiets que les chances de paix s’estompent », écrit le WSJ. Et en effet, c’est ce qui s’est passé.

Le 24 février, Poutine prononce un discours à la nation, lance l’opération spéciale pour protéger le Dombass, – sur lequel le gouvernement ukrainien, toujours en violation des accords de Minsk, a intensifié les bombardements depuis le 16 février et où il masse des forces armées considérables ce qui fait craindre une épuration de la population russophone (et cela explique comment Biden pouvait affirmer en février que Poutine allait entrer en Ukraine)-, « dénazifier » et « démilitariser » l’Ukraine. 

La suite nous la connaissons. Bombes, missiles, l’avancée dans le Sud et l’Est du pays des Russes en Ukraine. Et puis les négociations, sur lesquelles il faut noter une chose : après des jours de bombardements, la Russie et l’Ukraine semblent avoir trouvé une possibilité d’accord grâce à la médiation d’Erdogan. Que prévoit-il ? Le renoncement à l’OTAN par Kiev, que Zelensky a admis en dénonçant sa « déception » face au manque de soutien aérien de l’Alliance atlantique pour créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. Et puis la neutralité : selon Vladimir Medinski, négociateur en chef russe, les parties se sont entendues pour renoncer à la prolifération nucléaire de Kiev, à sa neutralité non alignée, à l’interdiction des bases étrangères sur le sol national, à l’engagement de ne pas héberger de missiles offensifs et ainsi de suite. Tout cela, accompagné d’un système de « garanties de sécurité internationales » qui, en plus de la Russie, inclurait également certains pays de l’UE. 

En pratique les mêmes conditions que l’accord proposé par Scholz, seulement après des milliers de morts.

Francesca de Villasmundo

  

  

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