En 2002 sous Chirac, le Pr Jean-François Mattei, ministre de la santé, fait une proposition intéressante. Arriver à la création d’un dossier médical personnel informatisé pour chacun d’entre nous. 85 % des Français approuvent cette idée séduisante. Il s’agissait de collationner au fur et à mesure toutes nos données médicales sur un fichier internet dont seul le malade aura le code (ou le double) et qu’il fera ouvrir par les divers praticiens lors de ses pérégrinations d’un endroit à un autre et au fur et à mesure des besoins. Avantage par exemple, éviter de répéter des radiographies ou des examens effectués ailleurs. Mais surtout pouvoir faire un suivi des maladies et des antécédents médicaux dont la plupart du temps le patient a une vision partielle voire fausse ou nulle. J’ai vu souvent des personnes me dire qu’elles avaient été opérées de l’abdomen, mais incapables de dire de quel organe.
Deux ans plus tard, le nouveau ministre de la santé Douste-Blazy fait voter le principe de la réalisation de ce dossier appelé DPM. C’est l’enthousiasme ; il affirmera sans rire que ce dossier permettra à la Sécurité Sociale de faire 3 milliards et demi d’économies.
Seulement personne n’avait mesuré l’impact financier d’une telle mesure ; ni surtout comment l’organiser en raison d’une idée peu claire sur ce qu’il y avait à faire.
En 2007, Bachelot voit que rien n’avance. « Le DPM est au point mort, mais je vais le relancer très vite ! » lance-t-elle. Elle ne relancera rien du tout. Mais comme sa connaissance du milieu médical et sa compétence se borne à la représentation de médicaments, elle ne fait rien. Elle est plus intéressée par la promotion de l’homosexualité. Toutefois elle l’annonce pour 2011.
En 2010 arrive Xavier Bertrand qui réalise que l’affaire n’est pas si simple. Il eut cette idée géniale car inhabituelle de partir de l‘expérience des médecins et de leur demander leur avis ; plutôt que de s’adresser aux administratifs qui n’y connaissent rien. Malheureusement, dans notre pays c’est la bureau-technocratie coupée des réalités qui fait la politique et les lois. Le dossier démarre très lentement. En juin 2014 seulement 470. 000 dossiers ont été ouverts. Ils ont coûté 500.000 millions d’euros, soit 1.000 euros par dossier. Rapporté à l’ensemble de la population, il n’y aurait plus de Sécurité Sociale ; en effet c’est cet organisme qui a payé les frais.
Marisol Touraine, ce grand esprit détesté des médecins a donc décidé de tout reprendre à zéro. Elle abandonne tout. Le dossier médical personnel est mort. Rassurons- nous ! Elle veut mettre au point une nouvelle usine à gaz qui ne concernera au début que les maladies chroniques. Comme déjà ce mot ne veut rien dire – une verrue plantaire c’est chronique et ça revient, le sida aussi-, une fois de plus nous sommes mal partis. On pourra ajouter cela à la liste des promesses non tenues de Hollande. Cela fera diversion. Une seule chose est certaine : « A vos poches mes gens ! ».
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