Le Parlement européen a approuvé le 14 février dernier les nouveaux objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 pour les voitures et les camionnettes neuves : zéro émission de CO2 en 2035. Au passage, notons que les hyper-riches ne sont pas concernés. Comme l’indique le communiqué du Parlement européen, « les constructeurs qui immatriculent moins de 1.000 véhicules neufs par an continueront d’être exemptés ». Les milliardaires amateurs de bolides de luxe ne devront toujours pas partager les soucis de la plèbe… Pour atteindre les objectifs zéro carbone, les institutions de l’Union Européenne misent sur les voitures électriques. Or les problèmes s’accumulent : manque d’infrastructures de recharge électrique, explosion du coût de l’électricité et… probabilité de piratage en pagaille.

Car les voitures électriques regorgent de systèmes connectés, bien plus que les voitures à essence. C’est sur ce spectre du piratage des voitures électriques ainsi que des bornes de recharge que nous nous arrêterons aujourd’hui. Le Wall Street Journal a publié une intéressante enquête sur le sujet. Et propose quelques exemples de piratages récents à grande échelle.

« En février dernier, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les chargeurs pour voitures électriques installés sur une autoroute russe se sont éteints et leurs écrans ont affiché des messages pro-Kiev. »

« En avril dernier, les chargeurs de l’île de Wight ont subitement diffusé des films pornographiques. »

Ce ne sont là que des exemples qui démontrent que les voitures électriques sont une cible privilégiée pour les cyberattaques. Pour comprendre pourquoi, il faut savoir qu’une voiture de luxe à essence contient environ 150 puces électroniques alors qu’une voiture électrique en contient près de 3.000, parce que tout est électronique dans une voiture électrique. Et tout peut donc être piraté à distance, la direction, le freinage, les accélérations… Il est même possible de créer des départs d’incendie.

Et les bornes de recharge ont également des connexions Internet cellulaires. L’un des risques est que des pirates parviennent à infecter une voiture avec un certain type de logiciel qui pourrait ensuite infecter la borne de rechargement puis l’ensemble du réseau de charge via les ordinateurs reliés aux bornes centrales de recharge publiques. De la sorte, le pirate entrerait dans l’ensemble du système d’un grand nombre de voitures électriques. Un autre risque majeur est lié aux mises à jour électroniques envoyées par les constructeurs automobiles à leurs véhicules électriques. Par ce vecteur, des cyberpirates pourraient introduire des logiciels malveillants dans des milliers voire des millions de véhicules électriques.

« Les pirates pourraient ensuite prendre le réseau en otage et demander une rançon, ou l’utiliser pour attaquer le réseau électrique. », explique le Wall Street Journal.

Pour couronner le tout, ajoutons que les voitures électriques sont aussi les plus faciles à voler, sans effraction, via un simple boîtier électronique.

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