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Vladimir Poutine démasque la désinformation contre la Russie: « Si nous étions soumis, nous plairions à tout le monde »

Russie PoutineParmi de nombreuses autres questions exaltant le patriotisme russe, inimaginable aujourd’hui en France, Vladimir Poutine a été interrogé par le blogueur Sergeï Kolyasnikov de Sverdlovsk, qui s’inquiète de la guerre de l’information qui est systématiquement menée contre la Russie à travers son Président par les médias occidentaux: « Les initiatives fédérales et  internationales de la Russie subissent un discrédit constant dans le but de donner  une image négative de la Russie aux yeux de la communauté mondiale, » s’est-il alarmé. Vladimir Poutine qui s’exprimait au cours de la session plénière du Forum du Front populaire « pour l’action des Régions « , lui répond:

« Je n’arrive tout simplement pas à m’habituer à cette information de la confrontation. Vous ne vous souvenez peut-être pas de tout, mais moi je me rappelle. Lors des tragiques événements survenus dans le Caucase [Tchétchénie], j’ai tout vu et tout entendu sur moi-même, en sorte que plus rien ne peut me surprendre venant de là-bas aujourd’hui. Vous avez raison, bien sûr, Sergeï, sur le fait que c’est la réaction de nos adversaires – appelons-les ainsi – face à une Russie devenue plus puissante. Les gens n’ont pas besoin d’un concurrent indépendant, souverain, très efficace, qui connaît sa valeur, qui défend ses intérêts propres, et qui est capable de faire reconnaître ces intérêts. Ils essaient de remettre un tel concurrent à sa place, et de le harceler, de l’assiéger. »

« Si nous acceptions de baisser la tête et de rester inertes seulement en nous contentant de hocher la tête en signe d’accord, nous plairions à tout le monde, mais nous perdrions progressivement de notre importance. Une fois que nous aurions perdu notre importance, cela nous amènerait alors à perdre notre souveraineté et nos perspectives d’avenir, et ce serait une perte irréparable. Nous ne permettrons jamais cela. Cela doit être bien entendu », a-t-il, asséné.

« Après tout, nous ne cherchons pas autre chose que ce qui nous appartient. Nous sommes prêts à rechercher des compromis. Nous comprenons qu’il n’y a pas que nos seuls intérêts dans le monde. D’autres pays ont aussi leurs intérêts. Si nous voulons vivre en harmonie dans ce monde, nous devons prendre en considération les intérêts de nos partenaires, mais ils doivent en faire autant pour nous. Au cours de ces 15-20 dernières années, ils ont oublié que nous avions des intérêts, et quand ils nous ont vus prendre position, revendiquant nos intérêts et les défendre avec fermeté, ils ont commencé à chercher les moyens de nous attaquer. »

« La Russie a une communauté très diversifiée et véritablement talentueuse de journalistes. Nos adversaires sont très inquiets quand ils voient que nous sommes très unis ici. Je ne serais pas surpris si, après avoir vu l’événement du Régiment immortel, ils essaient de planifier une attaque pour le 9 mai [commémoration de la Grande guerre patriotique -1945], sachant que cela constitue une époustouflante démonstration de l’unité de notre pays multi-ethnique, puis ils vont essayer de penser à quelque chose pour les élections à la Douma [Parlement], et plus tard pour l’élection présidentielle aussi. Nous n’avons pas besoin d’une boule de cristal pour prévoir cela. Mais la valeur des gens tels que vous-même et d’autres personnes qui partagent le point-de-vue russe est que vous êtes complètement indépendant de l’État. »

« Nous allons soutenir les personnes bienveillantes qui partagent ces points de vue en travaillant à renforcer notre État, notre économie et notre secteur social. Mais ce travail est beaucoup plus efficace et productif quand il est fait par des groupes indépendants, tant de la part des organismes publics que des journalistes indépendants. »

« Nos adversaires sont également inquiets quand ils voient l’efficacité d’une partie importante de notre communauté médiatique. Ils ont commencé à mener une lutte contre nos médias aujourd’hui. (Voir encadré ci-dessous) Ils disent que ce que nous produisons est de la propagande, alors que tout ce qu’ils produisent est du journalisme libre. Ils disent que tout ce que nos journalistes font pour défendre nos intérêts nationaux est tout simplement de la propagande du Kremlin. » 

Ces deux poids, deux mesures ont trouvé leur aboutissement ici maintenant. Cela est d’autant moins surprenant que c’est dans dans la logique de la défense de leurs intérêts. Cela n’a rien de surprenant, mais il y a néanmoins des lignes rouges qu’il ne faut pas franchir. Nous avons déjà montré cela tout récemment.  » (Source: Le Kremlin – Traduct. E. Defresne)

Communiqué de Presse de Dominique Bilde, députée FN au Parlement Européen.

« La commission culture du Parlement européen prépare actuellement un avis sur la « communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers ». Tout est dans le titre! Le rapporteur, convaincu que le résultat du dernier référendum au Pays-Bas est le fruit d’une propagande russe à l’encontre de l’Union européenne, appelle Bruxelles à agir contre toute opinion anti-européenne qui ne peut relever que de la désinformation.

Les médias « indépendants » devront ainsi être formés par des « bonnes pratiques », tandis que, dans les écoles, les élèves devront apprendre à distinguer le bon grain de l’ivraie. On attend avec impatience la prochaine étape qui prendra probablement la forme d’un organe de presse officiel, dans un contexte qui n’est pas sans rappeler celui de la Guerre froide.

En effet, ce texte fait explicitement référence à la Russie comme premier agent d’influence qui tenterait par tous les moyens de déstabiliser l’Union Européenne en muselant la liberté d’expression. Étrangement, le rapporteur n’a pas jugé bon de mettre en cause son nouvel allié Turc, lequel n’est pourtant pas réputé pour être un ardent défenseur du pluralisme d’opinions : rappelons que, rien que sur ce dernier mois, la Turquie a refusé l’entrée sur son territoire à un correspondant de la télévision allemande ARD ; que le gouvernement d’Erdogan a souhaité bloqué l’antenne locale de l’organe de presse russe « Sputnik » ; ou encore, que la Commission européenne a dû retirer une subvention à un orchestre allemand ayant eu l’outrecuidance de présenter un spectacle sur le génocide arménien.

Il semblerait que ceux qui souhaitent encore porter une voix dissidente au sein de l’Union européenne n’aient plus qu’à apprendre le turc. « 

emiliedefresne@medias-presse.info

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