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Bujumbura, la capitale du Burundi a été secouée ce dimanche 25 avril 2015 par des violences suite à la désignation du président Pierre Nkurunziza comme candidat de son parti à la présidentielle de juin prochain contrairement aux accords d’Arusha.

En effet, après sept ans de guerre civile ayant saccagée le tissu socio- économique du Burundi, les belligérants avaient signé les accords d’Arusha en 2000 et l’une des dispositions de cet accord stipule : « le chef de l’État est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois » et le préambule de la Constitution réaffirme la nécessaire conformité de celle-ci avec Arusha tandis que la Constitution précise, dans son article 96 : « au suffrage universel direct »… spécifie Didace Kiganahe, spécialiste en droit constitutionnel.

Selon la société civile du Burundi et l’opposition, la candidature de l’actuel président est inopportune.
« La campagne contre le troisième mandat appelle également les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école et les magasins à fermer toute la journée, en signe de solidarité mais aussi pour éviter qu’ils ne soient victimes des policiers burundais qui tirent aveuglement sur la foule », rapporte Vital Nshimirimana président du forum pour le renforcement de la société civile à l’AFP.

Au sein même du parti présidentiel, le Conseil national pour la défense de la démocratie-forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), des voix se sont opposées à cette candidature. En effet, des hauts cadres lui ont demandé le 20 mars de « tenir compte des préoccupations d’une immense majorité des militants du CNDD-FDD en renonçant à se porter candidat au poste de président de la République pour la prochaine élection présidentielle ». Léonidas Hatungimana, porte-parole du président de la République, Onésime Nduwimana et Geneviève Kanyange, respectivement porte-parole et présidente de la Ligue des femmes du parti, sont parmi les 18 hauts cadres ayant signé cette correspondance.

« Nous, les militants du CNDD-FDD chargés de diverses responsabilités au sein du parti et de la nation, nous nous sommes sentis interpellés pour sortir de notre silence, pour déclarer que nous nous alignons sur la position des membres du Conseil des Sages du CNDD-FDD, qui s’est inscrit en faux récemment contre un autre mandat présidentiel pour vous en 2015 », rapporte la même source.

Les heurts du 26 avril ont conduit la police à faire usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau projetant du liquide teinté de bleu afin de marquer les manifestants et même des balles, bilan : deux opposants tués.

Elu en 2005 par le premier Parlement post-transition, le président estime n’avoir été élu qu’une seule fois au suffrage universel, en 2010, et qu’il peut donc se représenter cette année encore.
Cette position n’est pas du tout partagée non seulement par la classe politique locale, mais par la communauté internationale.

Le 8 avril dernier, Samantha Power, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, a déclaré au sortir de l’audience avec le président burundais  : «Nous encourageons le respect de la Constitution et de l’État de droit ».

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