La Chambre des Représentants – l’équivalent de notre parlement – a voté le 13 mars un projet de loi interdisant les avortements à partir de 20 semaines de grossesse (soit quatre mois et une semaine). Le vote a été acquis par 242 voix contre 184. Comme d’habitude les Républicains ont voté pour, les démocrates contre avec quatre transfuges des deux côtés. Ce projet de loi doit passer ensuite devant le Sénat où les Républicains sont majoritaires. En revanche Obama a menacé de mettre son véto. Il a été voté conjointement le principe que tout enfant né prématurément avait droit à la vie et être pris en charge par les structures de soins adéquates.
Un député du nom d’Anthony Levatino a détaillé la véritable boucherie qu’étaient les avortements tardifs. La déclaration du Dr Maureen Condic, professeur agrégé de neurobiologie et professeur de pédiatrie à l’Université de l’Utah School of Medicine a fait l’effet d’une bombe. Elle a témoigné que l’enfant à naître est capable de réagir à la douleur dès 8-10 semaines. Elle a témoigné du fait qu’à partir de dix semaines de la grossesse, les enfants dans le sein de leur mère éprouvaient une souffrance intense lors de leur mise à mort. Plusieurs spécialistes mandatés par le ministère de la santé pour étudier la question sont allés dans le même sens avec des précisions techniques minutieuses concernant les structures neurologiques de ces enfants. L’un d’entre eux a même expliqué qu’à partir de huit semaines et demie l’enfant pouvait pleurer.
Il est bon de savoir que 84 % des Américains estiment que l’avortement doit être limité et restreint et que l’enfant à naître doit être protégé. Plusieurs sondages montrent que les deux tiers de la population estiment que l’avortement est moralement répréhensible et doit dans tous les cas être limité à 20 semaines.
Donc le vote se situe largement en phase avec ce courant de pensée majoritaire. Or Hillary Clinton qui est candidate à la candidature de la présidence des Etats-Unis a immédiatement critiqué ce projet de loi. Elle a un passé impressionnant de lutte en faveur de l’avortement tant sur le plan national qu’international. Quand elle a lancé sa candidature, elle fait de l’avortement libre et gratuite jusqu’à la fin de la grossesse son cheval de bataille.
Il est évident que si Obama pose son véto au texte de loi qui vient d’être voté et si Hillary Clinton continue sur ce ton, tous les deux vont mettre en difficulté le Parti Démocrate ; en écho une telle attitude incitera les Américains à voter en faveur d’un candidat pro-vie ; tant au moment des primaires dans les partis que lors du scrutin présidentiel. Ceci en remettant au premier plan la question de l’avortement alors qu’actuellement 52 % des Américains sont désormais opposés à cette pratique.
Dr Jean-Pierre Dickès
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