La messe dite de Saint Pie V est l’objet de nouvelles attaques de la part du Vatican bergoglien. Deux nouvelles, une officielle, une officieuse, se croisent. Les deux annoncent des nouvelles restrictions concernant la messe dite de Saint Pie V. François voudrait-il en finir avec l’ancien rite ? Les dernières informations venant de Rome suggèrent que oui.
Les évêques doivent obtenir l’autorisation du Saint-Siège avant d’accorder des églises paroissiales et de permettre l’éventuelle création de paroisses personnelles pour les groupes célébrant selon le missel de 1962
Officiellement, un rescrit dont MPI s’est fait l’écho oblige tous les évêques à obtenir l’autorisation du Saint-Siège, plus précisément du cardinal Roche, préfet du dicastère pour le culte divin, avant d’accorder des églises paroissiales et de permettre l’éventuelle création de paroisses personnelles pour les groupes célébrant selon le missel de 1962.
Officieusement pour l’instant, mais cela pourrait devenir officiel dans quelques semaines, des rumeurs émanant des entrailles de Sainte Marthe laissent entendre que de nouvelles restrictions sont en cours d’élaboration, l’objectif, explique le vaticaniste Aldo Maria Valli sur son blog Duc in Altum « serait d’affirmer que la seule liturgie officielle de rite latin est le Novus Ordo et de réglementer de manière restrictive les communautés ex-Ecclesia Dei ». Un futur document serait en vue, continue Aldo Valli, afin « d’élargir et de renforcer la portée de son motu proprio Traditionis custodes de 2021 ».
Ces rumeurs sont-elles infondées ? Difficile de croire cela car le document que serait en train d’examiner François depuis un mois s’insère dans la ligne idéologique bergoglienne du rescrit d’aujourd’hui.
Le texte en question, précise Valli, « prendrait la forme d’une constitution apostolique. La provenance est le dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, présidé par le cardinal Arthur Roche », encore lui, le cardinal auquel les évêques doivent s‘adresser avant, rappelons-le, « d’accorder des églises paroissiales et de permettre l’éventuelle création de paroisses personnelles pour les groupes célébrant selon le missel de 1962. »
Un nouveau document en préparation affirmerait que la seule liturgie officielle de rite latin est le Novus Ordo et porterait un coup sévère aux anciennes communautés Ecclesia Dei
Sur Duc in Altum, nous lisons quelques informations supplémentaires et intéressantes :
« Rédigée par des fonctionnaires du dicastère sous la direction du secrétaire, Mgr Vittorio Francesco Viola, la future constitution apostolique porterait un coup sévère aux anciennes communautés Ecclesia Dei. En effet, elle interdirait les ordinations diaconales et sacerdotales dans le Vetus Ordo, ainsi que l’administration des sacrements aux fidèles. Elle pourrait aussi aller jusqu’à interdire la célébration des messes du Vetus Ordo le dimanche. […]
« Le « saut qualitatif » est évident : si Traditionis custodes veut contrer la croissance de la messe apostolique parmi le clergé diocésain, le nouveau document vise plutôt à frapper les anciennes communautés Ecclesia Dei. »
Cependant, il y a un autre projet sur la table du pape : « apparemment moins dur dans la forme mais en fait plus radical dans le fond » souligne Valli, parce qu’il pourrait « démolir définitivement la possibilité de célébrer la liturgie traditionnelle » :
« La caractéristique de ce second projet serait de ne jamais mentionner le Vetus Ordo mais de célébrer le cinquante-quatrième anniversaire de la constitution apostolique Missale Romanum (3 avril 1969) de Paul VI, avec laquelle le Missel romain renouvelé a été promulgué « par ordre du Second Concile Vatican ».
« Le nouveau document, qui pour célébrer l’anniversaire serait publié le lundi de la prochaine semaine sainte (le 3 avril, en fait), mettrait en évidence les « bénédictions » obtenues avec la réforme liturgique de Paul VI et les « fruits abondants » produits dans l’Église par le Missel Romanum, avec la proposition de « couronner et compléter » la réforme. »
« Comment ? s’interroge Valli. Simple : en déclarant que le seul rite officiel de l’Église catholique latine est précisément celui envisagé par le Missel romain de Paul VI et qu’aucune alternative au Novus Ordo n’est possible. » :
« Ce second projet conduirait à appliquer tout ce qui est contenu dans le premier, mais de manière plus subtile, en évitant de viser explicitement la messe apostolique. De cette manière, les évêques hostiles à la liturgie traditionnelle et ceux qui, sans être hostiles en principe, sont prêts à la sacrifier pour ce qui est considéré comme un plus grand bien, auraient à leur disposition l’instrument juridique pour éradiquer la Messe Vetus Ordo dans leurs diocèses. »
Serait-ce la fin de Summorum pontificum ? Et des communautés ex-Ecclesia Dei ?
Serait-ce la fin de Summurum pontificum ? Probablement et assez logiquement d’ailleurs : Benoit XVI, -qui n’a jamais déjugé son engagement progressiste lors du concile Vatican II, mais l’a défendu en essayant de lier la Tradition à sa pensée moderniste en développant la doctrine de l’herméneutique de la continuité-, avec son Motu Proprio Summurum pontificum n’avait fait que panser une plaie puante sans la désinfecter en profondeur : dans ce Motu proprio, rappelait Mgr Carlo Maria Viganò dans son homélie à l’occasion de la mort du Pape Benoît XVI « on ne peut manquer de remarquer la structure précaire adoptée par l’éminent théologien Ratzinger : la thèse de l’orthodoxie catholique (et de la Messe traditionnelle), l’antithèse de l’hérésie moderniste (et de la messe montinienne) et la synthèse de Vatican II (et de la coexistence de deux formes d’un même rite). Les delicta juventutis (les fautes de jeunesse) n’ont malheureusement jamais été formellement répudiées, même si les horreurs de ces dix dernières années les ont presque éclipsées. »
Ainsi, il n’aura pas fallu longtemps pour que les vautours bergogliens et conciliaires se déchainent à nouveau contre la messe tridentine, et par voie de conséquences, contre les communautés ex-Ecclesia Dei, quelques semaines après l’enterrement de Benoit XVI : son Motu proprio Summurum pontificum semble sur le point d’être enterré lui-aussi, ad vitam eternanm, par la volonté de François.
Francesca de Villasmundo
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