L’image avait frappé les esprits par sa symbolique : le chaviste Nicolas Maduro, président de la République Bolivarienne du Venezuela, béni par le pape François lors de leur rencontre privée en 2016, en pleine crise politique, sociale et économique vénézuélienne. El papa argentin, qui s’affaire depuis qu’il est sur le trône pétrinien pour jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale, autre moyen de révolutionner le monde et de mener à bien son œuvre de démolition systématique, a spéculé à cette occasion sur le dialogue entre les Vénézuéliens et leur président marxiste-révolutionnaire pour résorber la crise.

Depuis lors, le Venezuela, confronté à la « révolution bolivarienne » de type marxiste tout au long des années 2000 et à une baisse drastique du cours du pétrole, n’a fait que sombrer toujours davantage dans le chaos et la famine. En s’inspirant du modèle communiste cubain, «réplique tropicale du «modèle de l’URSS» d’après Margarita López Maya, professeure émérite du Centre des études du développement (CENDES) de l’Université centrale du Venezuela le système de Maduro devient « pratiquement une dictature ».

Le Venezuela, riche en manne pétrolière ce qui lui permettra sous Hugo Chavez une période faste, est pris entre l’enclume et le marteau, comme la plupart des pays d’Amérique Latine d’ailleurs : l’hyper-libéralisme capitaliste que veulent imposer les grands voisins américains aux anciennes colonies espagnoles et le socialismemarxiste des auto-proclamés libérateurs du peuple. Qui ont la faveur du pape François ! Rajoutons à cela une corruption endémique des élites au pouvoir et une volonté mondialiste de déstabilisation des continents par des printemps oranges genre Maïdan, et on aura quelques unes des facettes des convulsions explosives, proche de la guerre civile, qui agitent la société vénézuélienne.

Antonio Socci, journaliste vaticaniste italien connu pour son hostilité au pape François, a publié dimanche dernier sur le Quotidiano Libero un article au vitriol sur les amitiés particulières entre le pape François et Nicolas Maduro  :

« La défaite qu’il a subi sur le Venezuela est grosse pour Bergoglio : il a perdu la partie et a du se plier à la Secrétairerie d’État du cardinal Parolin et aux évêques du Venezuela qui ont demandé un désaveu du despote rouge Maduro (signé par ailleurs par la Secrétairerie d’État elle-même). Le pape argentin était en effet proche de Maduro (il est toujours tendre avec les tyrans rouges, de Fidel Castro aux Chinois, tandis qu’il diabolise Trump et les leaders démocratiques). » « Aujourd’hui, écrit plus loin Soccio, que le despote a réduit à la faim le Venezuela (bien qu’il soit un des pays les plus riches de la planète : le premier au monde pour les réserves exploitables de pétrole), aujourd’hui que Maduro réprime dans le sang les manifestations dans la rue, le peuple et l’Église du Venezuela ne pouvaient plus accepter l’entente tacite du pape argentin avec le régime. Aussi la Secrétairerie d’État du Vatican a prévalu en faisant gagner outre-Tibre la ligne des évêques vénézuéliens. Cela arrive de plus en plus souvent. Au sein de l’Église désormais le règne du pape argentin est défini avec des termes tels que « catastrophe », « désastre » et « fléau ».

Francesca de Villasmundo  

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