Sanctoral
De la férie : messe du 1er janvier
Vigile de l’épiphanie
Pour la 3ème fois déjà, un Ange apparaît à Joseph. Il lui dit de retourner en Palestine, où Hérode vient de mourir au milieu des atroces tourments que le Ciel réserve aux persécuteurs. Mais son fils Archelaüs n’est pas moins cruel que son père; en arrivant au trône, il a fait mettre à mort 3 000 de ses sujets. Joseph, craignant pour Jésus, fut averti en songe d’avoir à se retirer à Nazareth. La vigile de l’épiphanie ne présente aucun des caractères de pénitence propres aux vigiles. L’Église fait lire à Matines aujourd’hui un beau passage de saint Augustin qui dit le rôle de la sainte Vierge dans le mystère de l’Incarnation: « Ô miracle, mes frères! Les lois de la nature sont changées pour l’homme! Un Dieu naît, une vierge devient mère, la parole de Dieu la rend féconde; elle est mère et vierge tout ensemble; mère, elle conserve sa virginité; vierge, elle enfante un fils; elle reste pure, mais elle n’est pas stérile. Elle met au monde celui qui seul est né sans pèché, et qu’elle a conçu non par la concupiscence de la chair, mais par l’obéissance de l’esprit ».
Saint Télesphore, Pape et Martyr
Saint Télesphore était Grec de nation et anachorète. C’est une tradition, dans l’ordre des Carmes, que le lieu où il exerça la vie solitaire, avant d’entreprendre la prédication de l’Évangile, était le mont Carmel, célèbre par le séjour des saints prophètes Élie et Élisée. Étant venu à Rome pour travailler à l’établissement de la religion chrétienne, il donna des marques si visibles d’une sagesse et d’une sainteté consommées, qu’après le martyre de saint Sixte, premier de ce nom, il fut mis en sa place, et créé souverain Pontife, sous l’empire d’Adrien. Entre plusieurs beaux règlements qu’il fit pour l’avancement de l’Église, l’un des principaux fut celui du jeûne de quarante jours avant Pâques, que nous appelons Carême. Ce n’est pas qu’il soit le premier auteur de cette observance ; car saint Ignace, martyr, qui vivait avant lui, en fait mention dans son Épître aux Philippiens ; et c’est le sentiment commun des Pères de l’Église, qu’elle est de tradition apostolique : plusieurs même en parlent comme d’une chose d’institution divine, en tant que Notre-Seigneur nous l’a apprise par Son exemple. Mais ce que fit ce saint Pape, fut d’établir par un décret ce qui n’était gardé que par l’autorité de la tradition, et de réveiller la ferveur des Chrétiens qui commençaient à se relâcher dans cette sainte pratique : on peut voir à ce sujet un traité fort curieux touchant les jeûnes, que le P. Thomassin, si connu par sa pénétration dans l’antiquité ecclésiastique, a donné au public. On dit aussi que notre Saint ordonna qu’à la solennité de Noël on célébrerait la Messe au milieu de la nuit, au lieu qu’aux autres temps, on ne la célébrait qu’à l’heure de tierce, c’est-à-dire sur les neuf heures du matin : ce qui se doit entendre de la Messe solennelle, et de ce qui se faisait le plus ordinairement dans les églises. On lui attribue encore le commandement de chanter l’hymne des Anges : Gloria in excelsis, etc., avant l’action du Sacrifice. Toutes ces ordonnances sont rapportées dans le Liber pontificalis. Il s’éleva, du temps de ce bienheureux pontife, trois hérétiques très pernicieux, savoir : Valentin, Marcion et Appellès, dont les dogmes impies et sacrilèges sont rapportés par saint Épiphane et par les autres auteurs ecclésiastiques qui ont écrit sur les hérésies. Cet homme apostolique ne manqua pas de les combattre avec toute la vigueur que l’on pouvait attendre d’un chef de l’Église aussi savant et aussi pieux qu’il était, et il fut aidé dans ce combat par le grand saint Justin, philosophe chrétien, qui présenta aussi, depuis, aux empereurs, deux excellentes apologies, pour justifier notre sainte religion des crimes que les païens lui imputaient, poussés qu’ils étaient par leur propre malice, et par la doctrine diabolique et les mœurs corrompues de ces hérétiques qui se donnaient pour chrétiens. Enfin, saint Télesphore, après avoir gouverné l’Église onze ans, trois mois et vingt-deux jours, fut couronné d’un très glorieux martyre, comme le dit expressément saint Irénée. Il avait donné trois fois les Ordres au mois de décembre, et créé douze prêtres, huit diacres et treize évêques. Son corps fut enterré au Vatican, proche de celui du Prince des Apôtres, et sa mémoire est célébrée dans l’Église au jour même de son martyre, selon l’ordre du Bréviaire réformé par Clément VIII, le 5 janvier. C’était l’an 138, Antonin étant empereur. On peint saint Télesphore avec un calice surmonté de trois hosties, pour rappeler qu’il institua la pratique de dire trois Messes le jour de Noël.
Saint Siméon, Stylite († 459)
Voici peut-être le plus étrange, le plus miraculeux de tous les Saints. Il naquit en Cilicie. Son père était berger, et lui-même passa les premières années de sa vie à garder les troupeaux. Il avait treize ans, quand un jour, à l’église, il entendit lire ces paroles: « Bienheureux ceux qui pleurent!… Bienheureux ceux qui ont le coeur pur! » Éclairé par la grâce, embrasé du désir de la perfection, il se met en prière, s’endort et fait un songe: « Il me semblait, dit-il, que je creusais les fondements d’un édifice; quand je crus la fosse assez profonde, je m’arrêtai: « Creuse encore! » me dit une voix. Par quatre fois je repris mon travail et je m’arrêtai, et par quatre fois j’entendis la même parole: « Creuse encore! » Enfin la voix me dit: « C’est assez! Maintenant tu peux élever un édifice aussi haut qu’il te plaira. » Ce songe signifiait sans doute l’humilité, base de toutes les vertus et mesure de la perfection; mais il faisait aussi allusion au genre de vie que devait mener le pieux jeune homme. Siméon entre dans un monastère; là, ses mortifications paraissent si effrayantes, qu’on lui conseille la solitude. Il se retire dans un désert et passe le Carême entier sans manger; le jour de Pâques, la Sainte Communion lui rend toute sa vigueur. Dès ce moment, il prend la résolution de passer ainsi tous les ans le temps du Carême. Les foules se pressent bientôt autour de lui attirées par ses miracles; il s’enfuit sur une montagne pour échapper au commerce des hommes; mais le concours prodigieux s’accroissait tous les jours. C’est alors qu’il se fit bâtir une colonne qui, s’élevant d’année en année, atteignit enfin la hauteur de quarante coudées, ou à peu près vingt mètres, sur laquelle il vécut environ trente-six ans. De là lui vient le surnom de Stylite, mot qui signifie, en grec, l’habitant de la colonne. Les heures de sa journée étaient partagées entre la prière, la prédication et les oeuvres de charité; la nuit se passait presque entière dans les entretiens avec le Ciel. Quelqu’un voulut un jour compter les inclinations profondes qu’il faisait en la présence de Dieu; arrivé au nombre de mille deux cent quarante-quatre, il s’arrêta, n’ayant pas la patience de continuer plus longtemps. Tout est merveilleux dans les détails de cette vie surprenante; et cependant on n’y trouve rien qui ne montre un homme conduit par l’Esprit de Dieu et soutenu par la vertu d’En Haut.
Bienheureuse Ortolana de Offreduccio, Mère de sainte Claire fondatrice des Clarisses
Bienheureuse Ortolana d’Assise, connue comme Hortulana ou Ortolana, était la mère de sainte Claire d’Assise, fondatrice de l’ordre des Pauvres Dames de Saint-Damien. Descendante d’une famille très noble, et dès sa jeunesse était dévoué à la piété. Elle prenait un plaisir particulier à faire des pèlerinages à lieux saints, et en compagnie d’un parent pieux, elle fit également un pèlerinage en Terre Sainte. Souvent, elle visitait les tombeaux des saints princes du apôtres à Rome et dans d’autres sanctuaires en Italie. À la demande de ses parents, elle s’est mariée avec Favarone de Offreduccio, un descendant de l’un des familles les plus importantes de la noblesse d’Assise. Sa nouvelle station dans la vie, cependant, cela ne l’a pas empêché de continuer à diriger une société véritablement pieuse. vie. Quand arriva le moment de son premier accouchement, elle pria avec ferveur devant un crucifix pour un accouchement heureux. Puis elle entendit une voix qui parlait à elle : « Ne crains rien, tu feras naître une lumière qui éclairera le monde avec son éclat. Peu de temps après, elle donna heureusement naissance à une fille à qui elle donna le nom de Claire, c’est-à-dire « la brillante ». Avec quelle dévotion elle a élevé ses enfants peuvent être attestés par leur sainteté ultérieure.
Martyrologe
A Rome, saint Télesphore, pape et martyr, qui, sous Antonin le Pieux, après de nombreux travaux entrepris pour la confession du Christ, subit un glorieux martyre.
En Angleterre, l’anniversaire de saint Edouard, roi d’Angleterre et confesseur. Il fut remarquable par sa vertu de chasteté et le don des miracles. Par décision du pape Innocent XI, sa fête principale est célébrée le 3 des ides d’octobre (13 octobre), jour de la translation de son saint corps.
En Egypte, la commémoraison de nombreux saints martyrs, qui dans la Thébaïde, pendant la persécution de Dioclétien, furent mis à mort par divers genres de tourments.
A Antioche, saint Siméon le solitaire: pendant un grand nombre d’années il vécut debout sur une colonne, d’où lui est venu le surnom de Stylite; sa manière d’agir a été étonnante.
A Rome, sainte Emilienne vierge, tante du pape saint Grégoire. A l’appel de sa sœur Tharsille qui l’avait précédée auprès de Dieu, elle s’en alla en ce jour même vers le Seigneur.
A Alexandrie, sainte Synclétique vierge, dont saint Athanase a consigné par écrit les belles actions.
En Egypte, Sainte Apollinaire vierge.
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