Sanctoral
Sainte Rose de Sainte-Marie, Vierge de Lima
Née à Lima en 1586, morte le 24 août 1617. Première sainte du nouveau continent à être canonisée en 1671, sa popularité était telle que Rome avait permis, dès la béatification, la célébration de sa Messe votive dans le monde entier, cas unique dans l’histoire du culte des saints. Mais la fête ne fut inscrite au calendrier au rang de rite double que sous Benoît XIII en 1727 ; la fête de sainte Rose de Lima a réduit au rang de commémoraison celle des deux Martyrs Félix et Adauctus que l’Église de Rome célébrait aujourd’hui. La première fleur de sainteté de l’Amérique méridionale fut la vierge Rose, née à Lima, de parents chrétiens.
Dès son berceau, on vit en elle des marques éclatantes de sa sainteté future, car son visage d’enfant parut un jour transfiguré et comme ayant l’aspect d’une rose, ce qui fut l’occasion de lui imposer ce nom. Dans la suite, la Vierge, Mère de Dieu, y ajouta un surnom, ordonnant de l’appeler Rose de Sainte Marie. A l’âge de cinq ans, elle émit le vœu de virginité perpétuelle. Dans son adolescence, craignant que ses parents ne la contraignissent à se marier, elle coupa secrètement sa superbe chevelure. Adonnée à des jeûnes qui semblent au-dessus des forces de la nature humaine, elle passait des carêmes entiers sans manger de pain, n’ayant chaque jour pour nourriture que cinq pépins de citron. Quand elle eut pris l’habit du Tiers Ordre de saint Dominique, elle redoubla ses austérités, fixa dans un long et très dur cilice de petites aiguilles, et se mit à porter jour et nuit, sous son voile une couronne armée de pointes aiguës.
A l’exemple de sainte Catherine de Sienne elle ceignit ses reins d’une chaîne de fer, qui l’entourait d’un triple nœud. Son lit se composait de troncs noueux dont les interstices étaient remplis de têts de pots cassés. Elle se fit construire une étroite cellule dans un coin retiré du jardin ; et là, livrée à la contemplation des choses du ciel, elle exténuait son faible corps par de fréquentes disciplines, des privations de nourriture et des veilles ; mais soutenue par l’esprit, elle sortit victorieusement de nombreuses luttes avec les démons qu’elle méprisait sans crainte et dominait. Cruellement éprouvée par les souffrances de diverses maladies, les insultes de personnes de sa maison, et la calomnie, elle s’affligeait de ne pas souffrir autant qu’elle le méritait. En proie presque continuellement durant quinze années aux peines consumantes de la désolation et de l’aridité spirituelle, elle supporta avec force d’âme ces combats plus remplis d’amertume que toute mort. Après quoi elle commença à connaître l’abondance des joies célestes, à être éclairée par des visions, et à sentir son cœur se fondre sous l’action de séraphiques ardeurs.
Favorisée de fréquentes apparitions de son Ange gardien, de sainte Catherine de Sienne et de la Mère de Dieu, elle usait avec eux d’une admirable simplicité, et mérita d’entendre de la bouche du Christ ces paroles : « Rose de mon cœur, sois une épouse pour moi. » Introduite heureusement enfin dans le paradis de cet Époux divin, Rose devint illustre après sa mort comme auparavant par de nombreux miracles, et le souverain Pontife Clément X l’inscrivit solennellement au catalogue des saintes Vierges.
Saints Félix et Adauctus, Martyrs
Les saints Félix et Adauctus sont des martyrs du cimetière de Commodille, sur la via Ostiense, dont le martyrologe hiéronymien fait mention en ce jour. Dans leur petite basilique cimétériale, plusieurs peintures votives les représentent. Ces peintures remontent au VIe siècle. Dans l’une d’elles on voit la Vierge Marie assise avec l’Enfant sur ses genoux, Félix est à sa gauche, Adauctus à sa droite. Celui-ci présente à Marie une défunte du nom de Turtura. Le sacramentaire de Vérone donne 7 formulaires de messes pour le natale des saints Adauctus et Félix. L’évangéliaire de 645 et le sacramentaire grégorien connaissent aussi cette fête, qui appartient depuis lors au sanctoral romain.
Sous le règne des empereurs Dioclétien et Maximien, Félix fut arrêté pour avoir embrassé la religion chrétienne. On l’entraîna dans le temple de Sérapis. Là, au lieu de sacrifier, comme on voulait qu’il le fît, il cracha au visage de l’idole et aussitôt la statue d’airain tomba par terre. La même chose s’étant renouvelée dans les temples de Diane et de Mercure, on accusa Félix d’impiété et de magie, et on le tortura sur le chevalet.
Pendant qu’on le conduisait sur la voie d’Ostie, à deux milles de Rome, pour être décapité, il rencontra chemin faisant, un Chrétien qui le reconnut et qui s’écria, en le voyant mener au supplice : « Moi aussi, je vis sous la même loi que lui et j’adore le même Jésus-Christ. » Ayant embrassé Félix, il fut décapité avec lui, le troisième jour des calendes de septembre. Comme les Chrétiens ne savaient point son nom, ils l’ennoblirent de celui d’Adaucte, c’est-à-dire ajouté, parce qu’il s’était adjoint au saint Martyr Félix, pour être couronné avec lui.
Saint Fiacre, Confesseur, Patron des jardiniers
Saint Fiacre, fils d’un roi d’Écosse, vivait au VI° siècle; il fut élevé dans la science et la piété par des maîtres habiles. Jeune encore, il sentit son âme enflammée par l’amour de la solitude et le désir de ne vivre que pour Dieu. Il s’embarqua pour la France, à l’insu de son père, et se choisit, près de Meaux, un lieu retiré, dans une forêt, où l’évêque lui concéda une portion de terre. Saint Fiacre y bâtit un couvent, qu’il consacra à la Sainte Vierge, à laquelle il avait voué dès son enfance, une dévotion singulière.
Là il mena une vie angélique, tant par son application à Dieu que par la pratique de la plus rude mortification et le soin de subjuguer les moindres saillies des passions mauvaises. Sa sainteté ne manqua pas d’attirer en foule vers lui les pauvres et les pèlerins. Fiacre mangeait peu et employait presque tout le produit du travail de ses mains à la subsistance de ses pieux visiteurs. On lui amenait des possédés et des malades, et il les délivrait ou les guérissait en grand nombre. Cependant le petit terrain qu’il occupait étant devenu insuffisant pour subvenir à tant d’aumônes et à une si généreuse hospitalité, Fiacre fut obligé d’implorer de l’évêque une nouvelle concession de terre, et le prélat lui permit de prendre et d’utiliser tout ce qu’il pourrait entourer d’un fossé dans l’espace d’une journée. Chose merveilleuse, Dieu vint au secours du travailleur: la terre se fendait d’elle-même comme par enchantement, et un seul jour suffit au Saint pour entourer une étendue considérable. C’est sans doute à cause des travaux de jardinage dont il occupait les loisirs que lui laissaient la prière et le service de Dieu, que saint Fiacre est regardé comme le patron des jardiniers.
Tandis qu’il jouissait tranquillement des délices de la solitude, des envoyés écossais vinrent lui offrir la couronne royale, dont son frère s’était rendu indigne. Fiacre avait eu révélation de leur approche et obtint de Dieu, à force de larmes et de prière, de ne pas permettre qu’il sortît de sa chère solitude pour être exposé aux dangers des honneurs du monde. Il devint aussitôt semblable à un lépreux. Quand les ambassadeurs furent arrivés près de lui, ils ne purent voir sans horreur ce visage défiguré, et ils n’eurent plus aucun désir de le faire monter sur le trône de ses pères. Fiacre mourut dans son ermitage; il opéra de grands miracles après sa mort.
Bienheureux Juvénal Ancina, évêque, Tiers-Ordre franciscain
Né à Fossano le 19 octobre 1545, premier d’une famille de quatre enfants, deux garçons et deux filles, Giovanni Ancina fut frappé dans son enfance par une grave maladie, dont il fut guéri après que ses parents demandèrent l’intercession de saint Juvénal, patron de Fossano. À partir de ce moment, le prénom Giovenale fut attaché à son celui de son baptême. Il n’avait que quinze ans lorsque ses parents l’envoyèrent à Montpellier pour y achever son éducation. Mais Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, ayant créé l’université de Mondovi, rappela tous ceux de ses sujets qui étudiaient en France. Ancina revint dans sa patrie et suivit les cours de philosophie et de mathématiques.
La culture des sciences exactes ne mit aucun obstacle au penchant qui l’entraînait vers la poésie. Dès l’âge de vingt ans, il publia un ouvrage en vers héroïques dédié au duc Emmanuel-Philibert de Savoie. Il alla ensuite à Padoue pour perfectionner ses études en médecine. Il composa dans cette ville un poème intitulé : Naumadria christianorum principum. Il y engageait tous les princes chrétiens à prendre les armes contre les Turcs, et promettait à leurs armes une réussite complète. Le duc de Savoie, ayant transféré à Turin l’université de Mondovi, fit appeler Ancina à l’une des chaires nouvellement établies. Ce docteur suivit à Rome, en qualité de médecin, Frédéric Madruce, ambassadeur du duc de Savoie prés du Souverain pontife. Philippe Néri venait de fonder la congrégation de l’Oratoire et Ancina se mit sous sa direction. Après de nouvelles études en théologie, il reçut le sacerdoce.
Charles-Emmanuel Ier demanda pour lui à Clément VIII l’évêché de Saluces. Ancina avait fait paraître dans sa jeunesse un ouvrage sur la pénitence de sainte Marie Madeleine, et un poème à la louange du pape Pie V. Il adressa au Souverain pontife une cantica en cent strophes. Il se lia d’une amitié fraternelle et spirituelle avec saint François de Sales qui fit connaissance des Oratoriens à Rome et qu’il désira aussi installer dans son propre diocèse. Les deux hommes prirent l’habitude de correspondre entre eux régulièrement. Ils se rencontrèrent à Carmagnola le 3 mai 1603 où l’évêque de Genève fit un prêche fort apprécié par son collègue italien. Il était en possession de l’évêché de Saluces depuis deux ans, lorsque la mort l’enleva, le 30 août 1604. François de Sales attesta de la sainteté d’Ancina dans les années 1660 facilitant les procédures de béatification. Giovanni Giovenale Ancina fut déclaré bienheureux par le pape Léon XIII à la basilique papale le 9 février 1890.
Martyrologe
Sainte Rose de Sainte-Marie, du Tiers-Ordre de saint Dominique, vierge, dont l’anniversaire est mentionné le 9 des calendes de septembre (24 août).
A Rome, sur la voie d’Ostie, la passion du bienheureux prêtre Félix, sous les empereurs Dioclétien et Maximien. Tourmenté d’abord sur le chevalet, il fut ensuite condamné à mort; comme on le menait au lieu où il devait être décapité, un chrétien venant au-devant de lui déclara ouvertement qu’il était lui-même chrétien, et eut pareillement la tête tranchée. Les fidèles, qui ignoraient son nom l’appelèrent Adaucte (c’est-à-dire « ajouté ») parce qu’il avait été ajouté à saint Félix, pour recevoir la couronne.
A Rome encore, sainte Gaudentie, vierge et martyre, avec trois autres martyrs.
A Colonia-Sufetula, en Afrique, soixante bienheureux martyrs, mis à mort par des païens furieux.
A Bologne, saint Bonône abbé.
A Rome, saint Pammaque prêtre, remarquable par sa science et par sa sainteté.
A Adrumète, en Afrique, les saints Boniface et Thècle, qui furent les parents des Douze Frères martyrs.
A Thessalonique, saint Fantin confesseur. Il eut beaucoup à souffrir des Sarrasins, qui le chassèrent de son monastère, où il avait vécu dans une abstinence admirable. Après avoir conduit un grand nombre d’âmes dans la voie du salut, il s’endormit dans une heureuse vieillesse.
Au diocèse de Meaux, saint Fiacre confesseur.
A Trévi, en Latium (auj. l’Ombrie), saint Pierre confesseur, qui brilla par ses vertus et ses miracles. C’est de ce lieu, où il est dignement honoré, qu’il s’en alla vers le Seigneur.
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
Commentaires