Vendredi des Quatre-Temps  

L’Église nous fait célébrer aujourd’hui le mystère de la Visitation de la Sainte Vierge. C’est la continuation historique du mercredi des Quatre-Temps. Nous voyons, aujourd’hui, la bienheureuse servante du Seigneur en route vers les montagnes pour aller voir Élisabeth. Nous entendons de sa bouche le premier Magnificat ; le premier fruit de la Rédemption est la sanctification de saint Jean Baptiste, dans le sein de sa mère. Par conséquent de grands mystères s’accomplissent aujourd’hui dans l’Église. La Visitation de la Sainte Vierge. Saint Ambroise nous donne aujourd’hui une belle homélie sur l’Évangile : « Dès que Marie eut entendu la parole (de l’ange), elle se leva et partit vers les montagnes ; non pas qu’elle fût incrédule envers la nouvelle ou qu’elle ait conçu des doutes sur le cas semblable. Mais elle était heureuse en raison des vœux qu’elle formait ; prête à rendre religieusement service, elle se hâtait à cause de sa joie. Où aurait-elle été, maintenant qu’elle était remplie de Dieu, sinon, vers les hauteurs, d’un pas rapide ? La grâce du Saint-Esprit ne connaît pas de lenteurs et d’hésitations. Apprenez aussi, saintes femmes, les attentions que vous devez avoir pour vos parentes qui se trouvent dans la situation d’Élisabeth. Pour Marie, qui demeurait seule dans l’intérieur de sa maison, elle ne fut pas retenue par la pudeur virginale, de paraître en public, ni par les aspérités des montagnes, de montrer son zèle, ni par la longueur du chemin, de témoigner sa charité. Pensant au service à rendre et non aux difficultés, elle quitte sa maison et s’en va dans la montagne, à l’impulsion de son cœur… Apprenez, jeunes filles, à ne pas errer, ici et là, dans les maisons étrangères, à ne pas séjourner sur les rues, à ne pas bavarder en public. A la maison, Marie reste à loisir ; quand elle est dehors, elle se hâte… Vous avez appris, jeunes filles, la pudeur de Marie, apprenez aussi son humilité. C’est une parente qui vient voir une parente, une femme plus jeune qui visite une femme plus âgée. Elle ne vient pas seulement la première, elle salue la première. Il convient donc qu’une vierge soit d’autant plus humble qu’elle est plus chaste. Qu’elle apprenne la déférence envers ses aînées. Qu’elle soit un modèle d’humilité. Car telle est la vocation de la pureté… ». Considérons les trois personnages qui peuvent jouer un rôle dans ce mystère sacré : le Christ, la Sainte Vierge et nous-mêmes. Le Christ. Quelle est l’attitude du Sauveur de Noël et de la messe d’aujourd’hui ? L’Église et Marie elle-même nous l’indiquent dans l’Introït : Il est proche (le Sauveur est devant la porte), il tient fidèlement ses promesses. Ce sont ses voies vers nous ; nos voies vers lui doivent être des voies d’innocence. L’Oraison est encore le cri d’imploration de l’Avent : Déploie ta puissance et viens à Noël. Dans la leçon, nous voyons le Sauveur comme un rameau de la racine de Marie ; le fruit divin germe déjà à dans la terre bénie (Graduel). A l’Évangile, nous adorons le Sauveur dans son tabernacle virginal et nous assistons à son premier acte rédempteur. Il purifie son fidèle héraut, de la tache originelle. La Communion fait surgir devant nos yeux la vision de l’avènement dernier, du dernier jour de Noël avec l’escorte de tous les saints. Le Roi qui viendra alors est le Sauveur qui vient à Noël, c’est aussi le Sauveur qui descend aujourd’hui sur l’autel. La messe unit donc le double avènement : l’avènement dans la chair et l’avènement dans la gloire. Marie. La bienheureuse servante de Dieu apparaît de nouveau devant nous : accompagnons-la dans son voyage ; comme l’ange qui la précède, semons des roses sur ses pas ; avec saint Joseph, suivons modestement ses traces. Les voies de Marie sont des voies immaculées. Elle est la terre bénie, fécondée par la rosée du ciel ; elle est aussi la racine sacrée, qui produit le noble rameau, la fleur divine de t’humanité.

Sainte Françoise-Xavière Cabrini, Fondatrice des Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur, vingt-deux décembre
Elle a été inscrite au catalogue des Saintes et constituée auprès de Dieu patronne céleste de tous les émigrants par le pape Pie XII.

Sanctoral

Sainte Françoise-Xavière Cabrini, Fondatrice des Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur

Née le 15 juillet 1850 à Santangelo, près de Lodi, en Lombardie, treizième enfant d’une famille de cultivateurs, la petite Marie-Françoise, de santé si frêle, ne semblait guère vouée à traverser trente fois l’océan et à établir des fondations qui essaimeraient jusqu’en Australie et en Chine. Françoise Cabrini embrassa la profession d’institutrice. Plusieurs tentatives pour se faire religieuse échouèrent à cause de sa santé précaire. Elle désirait aussi ardemment devenir missionnaire. Le curé de Codogno qui connaissait sa force d’âme, la fit venir à l’âge de vingt-quatre ans dans la Maison de la Providence pour remettre de l’ordre dans ce couvent où quelques orphelines recevaient leur formation. Un jour, l’évêque de Lodi dit à Françoise : «Je sais que vous voulez être missionnaire. Je ne connais pas d’institution qui réponde à votre désir. Fondez-en une !» Sœur Cabrini réfléchit un instant et répondit fermement : «Je chercherai une maison.» Elle posa à Codogno les bases de l’Institut des Sœurs Missionnaires du Sacré-Cœur. La prière était l’âme de leur action ; l’oraison remplissait quatre heures du jour, une cinquième s’ajoutait pour la fondatrice qui se levait une heure plus tôt que ses sœurs. En sept ans, Mère Cabrini accomplit l’objectif désiré : l’établissement de sa congrégation à Rome et son approbation par le souverain pontife Léon XIII. De Rome, son institut s’étendit rapidement. La Sainte croyait que la Chine l’appelait, mais le Pape lui demanda d’envoyer ses sœurs en Amérique pour aider les cinquante mille émigrés italiens qui attendaient un support matériel, spirituel et moral. Le Saint-Père lui dit : «Non pas l’est, mais l’ouest. Allez aux Etats-Unis où vous trouverez un large champ d’apostolat.» En effet, sans racines et sans foyer, les émigrés dépérissaient sur le plan religieux et social. Sainte Françoise Cabrini arriva en Amérique le 31 mars 1889. Sa communauté prit bientôt un développement extraordinaire : hôpitaux, écoles, orphelinats surgirent à New-York, Brooklyn, Scranton, New Jersey, Philadelphia, New Orleans, Chicago, Denver, Seattle et Californie. Elle fonda une école supérieure féminine à Buenos-Aires. Cette vaillante ouvrière de l’Évangile se dépensa aussi en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Au retour de ses voyages en Europe, Mère Cabrini ramenait des milliers de sœurs pour ses hôpitaux, ses écoles et ses orphelinats. «Travaillons, travaillons, disait-elle toujours à ses Filles, car nous avons une éternité pour nous reposer. Travaillons simplement et bien, et le Seigneur est Celui qui fera tout.» Elle établit soixante-sept maisons en huit pays. Humble devant la prospérité de son œuvre, elle répondait aux témoignages d’admiration : «Est-ce nous qui faisons cela ou bien est-ce Notre-Seigneur ?» Son inébranlable confiance dans le Cœur de Jésus fut largement récompensée. Celle qui s’était souvent écrié : «Ou aimer ou mourir !» fit de sa mort un acte de pur amour de Dieu. Elle expira le 22 décembre 1917, à Chicago, dans l’état d’Illinois. Son corps fut transporté à New-York, dans la chapelle de l’école qui porte son nom. C’est là que ses restes sont encore vénérés. Le 7 juillet 1946, le Pape Pie XII a canonisé cette dévouée servante du Christ dans Ses membres souffrants et abandonnés. Il l’a aussi constituée la patronne céleste de tous les immigrants.

Bienheureuse Marie Mancini, Veuve, Dominicaine, vingt-deux décembre
Elle fit voeu de jeûner quatre fois la semaine, de prendre chaque jour une rude discipline, et de ne se permettre un léger repos que sur un lit de planches.

Bienheureuse Marie Mancini, Veuve, Dominicaine

Catherine Mancini, fille d’une haute famille de Pise, étant encore au berceau, vit son Ange gardien et en reçut un avertissement qui préserva ses jours. Quelques temps après, elle en eut une seconde visite, et dès lors il s’établit entre l’âme virginale de l’enfant et l’esprit bienheureux un mystérieux échange de prières et de grâces. C’est à cette école que Catherine apprit les secrets de l’amour divin.  Elle eût désiré n’être épouse que de Jésus-Christ, elle fut obligée au mariage par son père; mais elle perdit en peu de temps son mari et deux petits enfants. Contrainte à une seconde alliance, Catherine, malgré son attrait pour la vie religieuse, obéit de nouveau. Dieu saura tirer Sa gloire de son obéissance et purifier cette âme d’élite par le sacrifice. En quelques années, elle fut entourée d’une nombreuse famille. Au milieu des occupations, des fatigues, des peines que lui donnaient le soin de sa maison et l’éducation de ses enfants, elle sut, par un emploi actif et minutieux de tous ses instants, trouver le loisir de s’entretenir avec Dieu dans la plus haute contemplation. Sa charité était inépuisable; jamais un pauvre ne frappait en vain à sa porte. Elle se plaisait surtout à soulager les malades, à panser leurs plaies, à leur distribuer, avec des aumônes, des paroles de paix et de consolation. Dieu l’éprouva encore par les pertes bien douloureuses de ses six enfants et de son époux lui-même. Elle rejeta dès lors toute alliance terrestre, fit voeu de jeûner quatre fois la semaine, de prendre chaque jour une rude discipline, et de ne se permettre un léger repos que sur un lit de planches. Bientôt même elle quitta le monde pour entrer au cloître, dans l’Ordre des Soeurs de Saint-Dominique. Désormais elle s’appellera soeur Marie. Là elle se distingue par d’héroïques excès de pénitence, qui lui méritent des visions célestes, et par un zèle admirable pour la délivrance des âmes du purgatoire.

Martyrologe

A Rome, sur la voie Lavicane, « entre les Deux Lauriers », l’anniversaire de trente bienheureux martyrs, qui furent couronnés en un même jour, durant la persécution de Dioclétien.

A Rome encore, saint Flavien, ancien préfet de la Ville, époux de la bienheureuse martyre Dafrose, père des bienheureuses vierges et martyres Bibiane et Démétrie. Sous Julien l’Apostat, il fut, pour le Christ, condamné à être marqué au front d’une inscription; envoyé en exil à Aquae-Taurinae (auj. Bagni-di-Ferrata), en Toscane, il y rendit à Dieu son esprit pendant sa prière.

En Egypte, les saints Chérémon, évêque de Nilopolis et bon nombre d’autres martyrs. Les uns, au temps où sévissait la persécution de Dèce, s’étaient enfuis et, errant dans le désert, furent dévorés par les bêtes; d’autres moururent de faim, de froid ou de langueur; d’autres furent massacrés par les barbares et par les voleurs. Tous parvinrent, par divers genres de mort, à la même gloire du martyre.

A Ostie, les saints martyrs Démétrius, Honorat et Flore.

A Alexandrie, saint Ischyrion martyr. Alors qu’il méprisait les opprobres et les injures dont on le chargeait pour l’obliger à sacrifier aux idoles, il reçut dans le ventre un coup d’épieu acéré et en mourut.

A Nicomédie, saint Zénon soldat. S’étant moqué de Dioclétien pendant que cet empereur offrait un sacrifice à Cérès, il eut les mâchoires brisées, les dents arrachées et la tête tranchée.

A Chicago, sainte Françoise-Xavier Cabrini, vierge, fondatrice de l’Institut des Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus. Elle se signala par une grande charité, une invincible force d’âme et par son humilité. Elle a été inscrite au catalogue des Saintes et constituée auprès de Dieu patronne céleste de tous les émigrants par le pape Pie XII.

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