Sanctoral
Bienheureux Noël Pinot, Prêtre et Martyr
Né le 19 décembre 1747 à Angers dans une famille de 16 enfants, Noël Pinot devient curé en 1770. Vicaire à Bousse (Grand Est), instituteur à l’école de Montsabert à Coutures (Maine-et-Loire) puis vicaire à Corzé, il revient finalement en 1781 à Angers comme aumônier de l’hôpital des incurables. Souhaitant être un prêtre instruit, il obtient à l’âge de 41 ans, le diplôme de « Maître ès arts » de l’Université d’Angers. En 1788, il est nommé curé de Louroux-Béconnais et c’est là que sa vocation prend une dimension profonde. Il décide de se dépouiller de tous ses biens et d’habiter dans une chambre basse sans feu. Il souhaite devenir « le premier pauvre de la paroisse » et consacrer sa vie aux malades et aux pauvres. Comme de nombreux prêtres au cours de la Révolution, Noël Pinot refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d’une loi civile. Le 27 février 1791, après avoir célébré la messe, il monte en chaire pour expliquer son refus. Le maire l’interrompt, mais c’est à ce moment-là qu’un paroissien intervient au nom des fidèles pour prendre la défense du curé. Trois années de véritable calvaire commencent alors entre la prison, les tribunaux et l’interdiction de poursuivre son ministère. Déterminé, il retire sa soutane et prend des habits de paysan pour pouvoir se cacher dans sa paroisse et continuer à annoncer l’Évangile. Dénoncé par un paroissien qu’il avait aidé auparavant, il est arrêté le 8 février 1794 alors qu’il se préparait à célébrer la messe clandestine dans la grange d’une ferme angevine. Ses bourreaux le mèneront à l’échafaud. Saluant ses fidèles pour leur dire adieu, il récite le psaume 42, puis donne son chapelet à une petite fille en lui demandant de le garder en souvenir de lui. Ses derniers mots résument sa vie : « Mon Dieu, qui avez donné votre vie pour moi, qu’avec plaisir je donne la mienne pour Vous ». Au pied de l’échafaud, au moment de poser le pied sur le premier degré, le saint prêtre eut une inspiration sublime. La vue des ornements sacerdotaux qui le revêtaient encore lui rappela le sacrifice de la messe, si semblable, dans son sens mystique, à celui qu’il allait accomplie. Élevant donc les yeux au ciel, il s’écria : « Introibo ad altare dei : je monterai vers l’autel du Seigneur ». Puis, dépouillé de sa chasuble qu’on lui enleva, mais conservant ses autres ornements, il gravit d’un pas ferme et assuré les marches de l’échafaud. Il se laissa attacher à la planche fatale, comme Jésus-Christ son bon Maître s’était laissé attaché à la croix. A ce moment, les membres de la Commission militaire qui l’avaient condamné poussèrent le cri de : Vive la République ; c’était le signal ordinaire de l’exécution. Le couteau tomba, et l’âme du martyr monta triomphante dans le ciel. Il était âgé de 47 ans. C’était un vendredi à 15 H 00. Il a été béatifié en 1926 par le pape Pie XI.
Saint Pépin de Landen (580-640)
Pépin de Landen nous montre d’une manière admirable, en sa personne, que la sainteté n’est point incompatible avec les plus hautes dignités de ce monde. Fils de prince, il fut maire du palais sous plusieurs rois de France, et se conduisit, dans cette haute charge, presque égale à la dignité royale elle-même, avec une prudence remarquable. Souvent les rois ont à se plaindre de leurs sujets, et les sujets ont lieu de murmurer contre les rois: Pépin obligé par ses fonctions à maintenir l’ordre et la justice, agit avec une loyauté si parfaite, que jamais on ne le vit montrer de partialité, ni pour le roi, ni pour le peuple, et qu’il sut réprimer sans faiblesse les excès du peuple comme les excès de son roi. Le roi Clotaire II ne se contenta pas de donner à ce noble prince la première charge de son royaume, il l’honora de toute sa confiance et mit entre ses mains l’éducation de son fils Dagobert. Pépin n’omit rien de ce qui pouvait imprimer au coeur du jeune prince la crainte de Dieu et l’amour de la justice. Il lui mettait souvent sous les yeux cette belle parole de nos Saints Livres: Le trône d’un roi qui rend justice aux pauvres ne sera jamais ébranlé. Plus tard, le prince devenu roi de France, ayant oublié les leçons de son illustre maître, le fidèle et invincible Pépin ne craignit pas de lui en faire des reproches sévères; si bien que de vils flatteurs en profitèrent pour inspirer au roi de mettre à mort ce censeur gênant; mais Dagobert, d’abord irrité de cette leçon, rentra en lui-même, et il montra plus que jamais une vénération profonde pour le mérite et la vertu d’un si grand ministre. Quand Pépin mourut, il fut pleuré à l’égal du meilleur des rois. Il laissa la réputation d’un saint, et chacun rappelait avec douceur et reconnaissance qu’il avait toujours été le gardien des lois, le soutien des faibles, l’ennemi des divisions, l’ornement de la cour, l’exemple des grands, le père de la patrie. A cette époque, estimée aujourd’hui barbare, la grâce de Dieu et la droiture naturelle ont fait de Pépin de Landen un ministre comme on en chercherait en vain aujourd’hui. Ce « conducteur des rois », comme il fut surnommé, laissa un tel souvenir de sainteté qu’il fut considéré comme un saint bien qu’il n’ait été ni moine, ni prêtre, ni évêque, ni ermite. Par sa fille sainte Begge, il est l’ancêtre de Charlemagne.
Martyrologe
A Scythopolis, en Palestine, saint Sévérien, évêque et martyr. S’étant opposé vigoureusement aux Eutychiens, il fut mis à mort par le glaive.
En Sicile, l’anniversaire de soixante-dix-neuf saints martyrs, qui sous Dioclétien confessèrent la foi, et par divers tourments méritèrent de recevoir la couronne.
A Adrumète, en Afrique, les saints Vérule, Secondin, Sirice, Félix, Servule, Saturnin, Fortunat et seize autres martyrs. Durant la persécution des Vandales, ils reçurent la couronne du martyre pour leur confession de la foi catholique.
A Damas, saint Pierre Mavimène. Pour avoir dit à quelques Arabes qui venaient le voir dans sa maladie : « Quiconque n’embrasse pas la foi chrétienne et catholique est damné comme votre faux prophète Mahomet, » il fut tué par eux.
A Metz, en Gaule, saint Félix évêque.
A Brescia, saint Patère évêque
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