Sanctoral
Saint Jean de Kenty, Confesseur
Jean naquit au bourg de Kenty, dans le diocèse de Cracovie, et fut pour cela surnommé Cantius. Ses parents, pieux et honnêtes, se nommaient Stanislas et Anne. Dès son enfance, la gravité, la douceur et l’innocence de ses mœurs firent concevoir l’espérance qu’il parviendrait à un haut degré de vertu. Il étudia la philosophie et la théologie à l’Université de Cracovie et passa par tous les grades académiques. Docteur et professeur pendant plusieurs années, il éclairait l’esprit de ses auditeurs par la doctrine sacrée qu’il leur exposait, et les enflammait d’ardeur pour toute sorte de bien, et cela par ses exemples aussi bien que par son enseignement. Devenu Prêtre, il s’appliqua davantage à la perfection chrétienne, sans négliger aucunement l’étude des lettres. Autant il déplorait avec amertume que Dieu fût partout offensé, autant il s’efforçait de détourner sa colère de lui-même et du peuple, en offrant chaque jour, avec abondance de larmes, le Sacrifice non sanglant de l’autel. Il gouverna parfaitement, pendant quelques années, la paroisse d’Ilkusi ; mais, troublé à la vue du péril des âmes, il quitta cette paroisse et, l’académie le demandant, il se remit à enseigner. Tout e temps que l’étude lui laissait, il le consacrait, soit à procurer le salut du prochain, surtout par la prédication, soit à prier. On rapporte que, dans l’exercice de l’oraison, il lui arriva quelquefois d’être favorisé de visions et d’entretiens célestes. La passion du Christ le touchait à ce point, qu’il passait parfois des nuits entières à la méditer, et que, pour se la retracer plus vivement, il fit le pèlerinage de Jérusalem. Là, enflammé du désir du martyre, il ne craignit pas de prêcher, aux Turcs eux-mêmes, le Christ crucifié. Il se rendit quatre fois à Rome, au tombeau des saints Apôtres, faisant la route à pied et chargé lui-même de ce qu’il lui fallait pour le voyage. Le saint y allait tant pour honorer le Siège apostolique, auquel il était extrêmement dévoué, que pour diminuer, disait-il, les peines de son purgatoire, grâce à la rémission des péchés offerte là, chaque jour, aux fidèles. Au cours de ce voyage, des voleurs le dévalisèrent et lui demandèrent ensuite s’il avait encore autre chose ; Jean ne se souvint pas de quelques pièces d’or, cousues dans son manteau, et répondit qu’il ne lui restait plus rien. Déjà les voleurs s’enfuyaient, lorsqu’il se mit à crier pour les leur offrir aussi ; mais, admirant sa simplicité et sa bonté, ils lui rendirent spontanément ce qu’ils lui avaient pris. Pour qu’on ne blessât point la réputation du prochain, il fit, à l’exemple de saint Augustin, graver des vers sur la muraille de sa demeure, comme un perpétuel avertissement pour lui-même et pour ceux qui le visitaient. Les pauvres qui souffraient de la faim, il les nourrissait des mets de sa table ; ceux qui n’avaient pas de vêtements, il leur en achetait et il quittait même ses habits et ses chaussures pour les leur donner ; alors il laissait tomber son manteau jusqu’à terre, pour qu’on ne le vît pas rentrer pieds nus chez lui. Il dormait peu, et par terre ; comme vêtement, comme nourriture, il n’avait que ce qu’il faut pour couvrir le corps et soutenir les forces. Un dur cilice, les flagellations et le jeûne, furent les moyens par lesquels il garda sa virginité, comme un lis au milieu des épines. Bien plus, pendant environ les trente-cinq dernières années de sa vie, il s’abstint constamment de l’usage de la viande. Enfin, plein de jours et de mérites, après s’être longtemps et soigneusement préparé à la mort, dont il pressentait l’approche, il distribua aux pauvres tout ce qu’il pouvait encore avoir chez lui, afin qu’aucune chose ne le retînt plus. Puis, saintement muni des sacrements de l’Église, « désirant d’être dissous et d’être avec Jésus-Christ, » il s’envola dans le ciel, en la veille de Noël, et fut illustre par d’éclatants miracles, après sa mort comme pendant sa vie. Dès qu’il eut rendu l’esprit, on le porta dans l’église de Sainte-Anne, voisine de l’Université, et on l’y ensevelit avec honneur. La vénération du peuple et le concours à son tombeau s’étant accrus de jour en jour, on l’honore très religieusement comme un des principaux patrons de la Pologne et de la Lithuanie. De nouveaux miracles ayant ajouté à sa gloire, le souverain Pontife Clément XIII l’a solennellement inscrit au nombre des Saints, le dix-septième jour dés calendes d’août, de l’an mil sept cent soixante-sept.
Bienheureux Contardo Ferrini, Confesseur, Tiers Ordre Franciscain
La ville de Milan regorge d’hommes savants et vertueux. Notre époque actuelle y a révélé une nouvelle étoile, destinée à montrer à une génération moderne étonnée qu’une connaissance profonde et une foi humble peuvent aller de pair. Le bienheureux Contardo Ferrini est né le 4 avril 1859 dans une famille distinguée. Alors qu’il était encore étudiant au lycée et au collège, il encourageait ses compagnons à mener une bonne vie et exerçait parmi eux une sorte d’apostolat laïc. Après avoir obtenu son doctorat en droit, il obtient une bourse du gouvernement pour étudier à l’étranger. Il se rend à Berlin, où il étudie le droit romano-byzantin, domaine dans lequel il acquiert une renommée internationale. Dans la capitale de l’empire allemand, les préjugés contre les catholiques n’empêchèrent pas le professeur Ferrini de professer publiquement sa foi. De retour en Italie, il enseigne dans diverses institutions supérieures d’enseignement et finalement à l’Université de Paris. Il faut souligner ici que la vie de Ferrini fut pratiquement une élévation ininterrompue de son âme vers Dieu. Ses voies intellectuelles pénétrantes pénétrèrent jusqu’au dernier principe de toutes choses. « Notre vie, dit-il, doit s’étendre vers l’Infini, et de cette source nous devons puiser tout ce que nous pouvons attendre de mérite et de dignité ».Chaque jour, il s’approchait de la Sainte Table. Il faisait quotidiennement une courte méditation et lisait également Thomas et Kempis. Ses livres préférés étaient ceux de la Bible. Pour mieux savourer l’esprit de leur contenu, il les lisait dans les langues originales, qu’il maîtrisait parfaitement. Comme un autre Joseph d’Égypte, il préserva sa pureté intacte au milieu des dangers de la vie dans les grandes villes. Il pratiquait des mortifications nombreuses et variées pour se prémunir contre le mal. En 1886, le bienheureux Contardo Ferrini entra dans le Tiers-Ordre de Saint François et, pendant le reste de sa vie, il en observa fidèlement la règle. Il s’est également inscrit à la Société Saint-Vincent de Paul. Dans ses discours et ses écrits ainsi que dans sa conduite, il s’est fait un devoir de montrer que non seulement la foi et la science ne s’opposent pas, mais que la foi est plutôt un bouclier pour nous protéger de l’erreur et nous guider vers les véritables sommets. En 1900, Contardo Ferrini souffrit d’une lésion cardiaque suite à un travail excessif. À l’automne 1902, ressentant le besoin de repos, il se rendit dans sa maison de campagne de Suna. Là, cependant, il fut frappé par le typhus. En raison de son état de faiblesse, il ne put résister à la fièvre maligne et mourut le 17 octobre 1902, à l’âge de 43 ans. La haute estime dans laquelle était tenu le défunt devenait alors évidente. Les lettres de condoléances des professeurs de l’université le félicitaient comme un saint. Les habitants de Suna exprimèrent aussitôt le désir de le voir compter parmi les saints. La demande de béatification devint de plus en plus insistante avec le temps, et la joie fut universelle lorsqu’en 1909 le pape saint Pie X nomma le cardinal Ferrari pour entamer le processus. Le pape Pie XI a conféré au bienheureux Contardo Ferrini le titre de Vénérable en 1931 ; et le pape Pie XII le béatifie en 1947.
Martyrologe
Saint Jean de Kenty, prêtre et confesseur, qui s’endormit dans le Seigneur le 9 des calendes de janvier (21 décembre).
Dans la cité d’Avia, près d’Aquila, dans les Abruzzes, l’anniversaire du bienheureux Maxime, diacre et martyr. Désireux du martyre, il se présenta de lui-même aux persécuteurs qui le recherchaient, et, après une confession généreuse, fut étendu et torturé sur le chevalet, puis meurtri de coups de bâton; il mourut enfin précipité d’un lieu élevé.
A Agen, en Gaule, saint Caprais martyr. Pour éviter la rigueur de la persécution, il se cacha dans une caverne. Mais apprenant de quelle manière la bienheureuse vierge Foi combattait pour le Christ, il éprouva le désir de souffrir les mêmes tourments et pria le Seigneur, s’il le jugeait digne de la gloire du martyre, de le lui montrer en faisant sortir une eau limpide d’une pierre de sa caverne: le Seigneur l’ayant exaucé, il courut alors plein de confiance au lieu du combat, soutint l’attaque avec force, et mérita la palme du martyre, sous l’empereur Maximien.
A Antioche, saint Artème, commandant impérial. Après avoir obtenu les premiers honneurs de la milice sous Constantin de Grand, il fut, par ordre de Julien l’Apostat, auquel il avait reproché sa cruauté envers les chrétiens, meurtri de coups de bâton, torturé de diverses manières, et enfin décapité.
A Constantinople, saint André de Crète, moine. Pour le culte des saintes images, il fut, sous Constantin Copronyme, battu de verges à plusieurs reprises: enfin on lui coupa un pied et il rendit l’esprit.
A Cologne, la passion des saintes vierges Marthe et Saule, avec plusieurs autres.
Près de Nabantia (auj. Thomar), en Portugal, sainte Irène, vierge et martyre. Son corps fut enseveli avec honneur à Scalabis, ville honorée plus tard du nom de la sainte.
A Aussonce, au pays rémois, saint Sindulphe, prêtre et confesseur.
A Minden, en Allemagne, la translation de saint Félicien, évêque de Foligno et martyr. Une partie de ses saintes reliques fut apportée en cette cité de Germanie, de la ville de Foligno en Ombrie, où il avait souffert le 9 des calendes de février (24 janvier).
A Paris, la translation des saints martyrs Georges diacre, et Aurèle, apportés de Cordoue, ville d’Espagne, où tous deux avaient jadis consommé leur martyre avec trois compagnons, le 6 des calendes d’août (27 juillet).
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