De la férie : messe du vendredi après les Cendres
Sanctoral
Saint Conrad de Plaisance, Tertiaire franciscain, Ermite
Conrad naquit à Plaisance en 1290 de parents riches, qui le marièrent et lui laissèrent à leur mort des biens considérables. Quoiqu’il eût des principes religieux, il se laissa aller aux vanités du monde. Un jour, à la chasse, ayant allumé un grand feu pour forcer quelque bête fauve à quitter son terrier, l’incendie se communiqua de proche en proche, et Conrad, après de vains efforts pour l’éteindre, s’enfuit, laissant la forêt à moitié consumée. Le dégât fut considérable. L’autorité se mit aussitôt à en rechercher l’auteur; plusieurs personnes furent emprisonnées, entre autres un malheureux qu’on avait vu revenant de la forêt quelques heures avant l’incendie. Il nia d’abord avec fermeté. Mais les juges, trompés par les apparences, l’ayant fait appliquer à la question, il avoua, vaincu par la douleur, tout ce qu’on voulut, et il fut condamné à mort. Conrad, déchiré par le remords, alla trouver les magistrats, leur avoua la vérité et offrit de payer le dommage occasionné par son imprudence. Sa proposition fut acceptée, mais pour la remplir il fut obligé de vendre une partie de ses biens. Cet événement lui inspira la résolution de ne s’occuper que de son salut, qu’il avait négligé jusqu’alors. Après avoir fait partager à son épouse les nouveaux sentiments qui l’animaient, il mit ordre à toutes ses affaires, et ils partirent ensemble pour Rome. Conrad entra dans le Tiers-Ordre de saint François, et sa femme se fit carmélite. Après quelques temps de séjour à Rome, Conrad se rendit en Sicile, où il se dévoua au service des malades; puis, entraîné par l’amour de la solitude, il gagna une haute montagne où il passa le reste de ses jours dans la pénitence et les austérités. Il mourut en 1351, à l’âge de soixante et un ans. Plusieurs miracles qu’il opéra, après sa mort, lui ont mérité les honneurs que l’Église rend aux Saints en 1625. Le pape Urbain VIII étendit sa fête à toute la Famille franciscaine.
Saint Barbat, évêque de Bénévent
Saint Barbat naquit dans le pays de Bénévent, en Italie, au commencement du VIIe siècle. Ses parents, qui craignaient Dieu, mirent tout en oeuvre pour lui procurer une éducation chrétienne, et ils eurent la consolation de voir que leurs soins n’étaient point inutiles. Dès ses premières années, le jeune Barbat montrait des dispositions qui présageaient l’éminente sainteté à laquelle il parvint dans la suite. Dès qu’il eut atteint l’âge requis, il reçut les saints Ordres. Il s’était rendu digne de cet honneur par un grand amour pour l’Écriture Sainte, par la simplicité et l’innocence de ses moeurs et par le zèle extraordinaire avec lequel il avançait continuellement dans les voies de la perfection. Le rare talent qu’il avait pour la prédication fit confier à son ministère une petite ville voisine de Bénévent. Le Saint s’aperçut bientôt qu’il avait affaire à des paroissiens intraitables et ennemis de tout bien. Son zèle ne fit que les aigrir contre lui, et, malgré son humilité profonde et sa patience inaltérable, il fut forcé, par la calomnie de quitter son église. Du moins, il remporta de sa mission l’avantage d’avoir profité des épreuves que Dieu avait permises pour purifier son coeur, en le détachant de plus en plus du monde et de lui-même. Barbat revint à Bénévent, où il fut reçu avec joie par tous ceux qui connaissaient la sainteté de sa vie. Il y travailla à l’extirpation des abus, non seulement par ses discours, mais encore par des prières ferventes et par des jeûnes rigoureux qu’il s’imposait. Il fut élu pour succéder à l’évêque Ildebrand de Bénévent et fut sacré le 10 mars 663 sous le règne du duc arien Romuald Ier de Bénévent. Il lutte activement contre le paganisme des Lombards (avant même qu’il devienne évêque), notamment contre le culte de l’arbre et de la vipère, cultes ayant même séduits un certain nombre de chrétiens. En 662, Bénévent est assiégé par les Byzantins de l’empereur Constant II, Barbat promet la victoire lombarde et la levée du siège si Romuald et les Lombards acceptent la religion chrétienne telle qu’elle professé par le pape, successeur de Pierre : Romuald et ses troupes reviennent dans le giron de l’Église Catholique Romaine, les Byzantins lèvent le siège, le duc de Bénévent est victorieux. Barbat assista à deux conciles importants en 680 : un concile de Rome et au sixième concile œcuménique ou troisième concile de Constantinople. Il meurt à Bénévent le 19 février 682 et devient plus tard le patron de la ville. Ses reliques se trouvent à Bénévent et à Montevergine.
Martyrologe
A Rome, l’anniversaire de saint Gabin, prêtre et martyr, frère du bienheureux pape Caïus. Longtemps retenu en prison par Dioclétien et chargé de fers, il s’acquit à lui-même les joies du ciel par une mort précieuse.
En Afrique, les saints Publius, Julien, Marcel, et d’autres martyrs avec eux.
En Palestine, la commémoraison des saints moines et autres martyrs, qui furent cruellement massacrés pour la foi du Christ par les Sarrasins et leur chef Alamundar.
A Naples, en Campanie, saint Quodvultdeus (c’est.à.dire « ce que Dieu veut »), évêque de Carthage. En même temps que son clergé, il fut placé par le roi arien Genséric sur un navire avarié, sans rames et sans voiles, et, contre toute attente, il aborda à Naples; c’est là qu’en exil, il succomba en vrai confesseur.
A Jérusalem, saint Zambdas évêque.
A Soli, en Chypre, saint Auxibe évêque.
A Bénévent, saint Barbat évêque. Homme d’une admirable sainteté, il convertit au Christ les Lombards et leur chef.
A Milan, saint Mansuet, évêque et confesseur.
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