Sanctoral 

Sainte Claire, Vierge, Fondatrice du 2ème Ordre franciscain [L’Ordre des Pauvres Dames ou Clarisses]

Voici celle qu’aujourd’hui la sainte liturgie appelle la première plante de la pauvre famille des Mineurs, dans sa branche féminine. Pauvre d’argent, oui, mais splendide dans la magnificence de son dénuement, parce qu’elle reflète fidèlement la pauvreté royale du Christ en Bethléem et sur la Croix. La vierge Claire naquit le 16 juillet 1194 d’une famille illustre, à Assise, en Ombrie. A l’exemple de saint François, qui était de la même ville, elle distribua et convertit tous ses biens en aumônes et secours aux pauvres. Fuyant le tumulte du siècle, elle se rendit dans l’église de la Portioncule, où le même Saint lui coupa les cheveux. Ses parents firent tous leurs efforts pour la ramener dans le monde ; mais elle y opposa une ferme résistance. Conduite par saint François à l’église de Saint-Damien, elle s’associa plusieurs compagnes et institua ainsi elle-même une communauté de religieuses consacrées à Dieu – l’Ordre des Pauvres Dames -, dont elle n’accepta le gouvernement que pour céder aux saintes importunités du Bienheureux. Elle exerça pendant quarante-deux ans la charge de supérieure, et se montra admirable par sa sollicitude, sa prudence et le soin qu’elle prit de maintenir dans sa communauté la parfaite observance des règles et des statuts de l’Ordre. Sa vie, en effet, était pour ses sœurs un enseignement et un exemple, d’où elles apprirent à régler leur vie. Afin de fortifier l’esprit en soumettant la chair, elle avait pour lit la terre nue ou des sarments, et pour oreiller un dur morceau de bois. Une seule tunique et un manteau d’étoffe rude et grossière lui suffisaient ; un âpre cilice ne quittait point sa chair. Telle était son abstinence que, pendant un temps assez long, elle ne goûta aucun aliment corporel, trois jours par semaine ; se restreignant les autres jours à une si petite quantité de nourriture, que ses sœurs s’étonnaient qu’elle pût subsister. Avant de tomber malade, elle s’imposait deux carêmes chaque année, sa seule réfection consistant alors en du pain et de l’eau. Adonnée aux veilles et assidue à l’oraison, elle passait dans ce saint exercice la plupart des jours et des nuits. Quand, éprouvée par de longues infirmités, elle ne pouvait se lever d’elle-même pour se livrer au labeur matériel, Claire se soulevait avec l’aide de ses sœurs, puis, le dos appuyé, travaillait des mains pour ne pas demeurer oisive, même dans ses maladies. Son amour passionné de la pauvreté lui fit constamment refuser les biens que Grégoire IX lui offrait pour le soutien de sa communauté. Des miracles nombreux et variés répandirent l’éclat de sa sainteté. A l’une des sœurs de son monastère, elle rendit l’usage de la parole, guérit une seconde de sa surdité, et en délivra d’autres de la fièvre, d’une enflure d’hydropisie, d’une fistule douloureuse et de diverses maladies qui les accablaient. Un frère de l’Ordre des Mineurs lui dut de recouvrer la raison. L’huile étant venue à manquer totalement dans le monastère, Claire prit une cruche, la lava, et tout à coup ce vase se trouva rempli d’huile par un miracle de la divine bonté. Elle multiplia la moitié d’un pain, de manière à ce qu’il y en eût assez pour cinquante sœurs. Les Sarrasins, assiégeant Assise, s’efforçaient d’envahir le couvent de Claire : la Sainte, toute malade qu’elle était, se fit porter à l’entrée de la maison, tenant elle-même le vase où était renfermé le très saint sacrement de l’Eucharistie ; là, elle adressa à Dieu cette prière : « Seigneur, ne livrez pas aux bêtes féroces des âmes qui vous louent ; protégez vos servantes, que vous avez rachetées de votre sang précieux. » Pendant qu’elle priait, on entendit cette parole : « Moi, je vous garderai toujours. » En effet, une partie des Sarrasins prit la fuite, et ceux d’entre eux qui étaient déjà montés sur les murailles furent aveuglés et tombèrent à la renverse. Enfin cette Vierge, à ses derniers moments, fut visitée par un chœur de bienheureuses Vierges vêtues de blanc parmi lesquelles s’en distinguait une surpassant en beauté toutes les autres. Alors, munie de la sainte Eucharistie et enrichie par Innocent IV de l’indulgence plénière, elle rendit son âme à Dieu, la veille des ides d’août. Les nombreux miracles qui la glorifièrent après sa mort, intervenue le 11 août 1253, déterminèrent le Pape Alexandre IV à la mettre au nombre des saintes Vierges le 26 septembre 1255. Son corps reposa pendant six cents ans profondément enfoui sous l’église d’Assise. En 1850, Pie IX en ayant permis l’exhumation, on le trouva parfaitement conservé (en particulier, la tête et toutes les dents).

Martyrologe

Sainte Claire vierge, première plante des Pauvres Dames de l’Ordre des Mineurs, qui fut appelée aux noces éternelles de l’Agneau la veille de ce jour.

Le même jour, saint Porcaire, abbé du monastère de Lérins, et cinq cents moines, ses compagnons martyrs, qui, massacrés par les barbares pour la foi catholique, reçurent la couronne du martyre.

A Catane, en Sicile, l’anniversaire de saint Euple diacre. Sous les Augustes Dioclétien et Maximien, après de longues tortures pour la confession du Seigneur, il fut frappé du glaive et reçut ainsi la palme du martyre.

A Augsbourg, cité des Vindéliciens, sainte Hilarie, mère de la bienheureuse martyre Afre. Tandis qu’elle veillait au tombeau de sa fille, elle fut, pour la foi du Christ, brûlée en ce même lieu par les persécuteurs, avec Digne, Euprépie et Eunomie, ses servantes. Le même jour et dans la même ville, souffrirent aussi Quiriaque, Largion, Crescentien, Nimmia, Julienne et vingt autres martyrs.

En Syrie, les saints martyrs Macaire et Julien.

A Nicomédie, saint Anicet comte, et son frère Photin avec plusieurs autres martyrs, sous l’empereur Dioclétien.

A Faleria (auj. Civitta-Castellana), en Toscane, la passion de saint Gracilien et de la vierge Félicissime. Ils furent d’abord cruellement meurtris au visage avec des cailloux, pour avoir confessé la foi; tous deux ensuite périrent par le glaive, et obtinrent la palme désirée du martyre.

A Milan, la mise au tombeau de saint Eusèbe, évêque et confesseur.

A Brescia, saint Herculan évêque.

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