De la férie : messe du dixième dimanche après la Pentecôte
Sanctoral
Saints Tiburce et Suzanne, Martyrs
Tiburce, fils de Chromatius, préfet de Rome, avait embrassé le christianisme, à la persuasion de saint Sébastien. Amené pour ce motif devant le juge Fabien, il se mit à discourir en sa présence sur divers points de la foi chrétienne. Dans sa fureur, le juge ordonna de couvrir le pavé de charbons ardents, et lui dit : « Tiburce, il faudra, ou que tu sacrifies sans délai aux dieux de l’empire, ou que tu marches nu-pieds sur ces charbons » . Se munissant alors du signe de la croix, le Martyr marcha plein de confiance sur le brasier. « Apprends par là, dit-il an juge, que le Dieu des Chrétiens est le seul Dieu. Tes charbons me semblent être des fleurs ». Ce prodige ayant été attribué à la magie, on conduisit Tiburce hors de la ville sur la voie Lavicane, à trois milles de Rome, où on le décapita et où les Chrétiens l’ensevelirent. Le même jour, Suzanne, vierge d’une grande noblesse, qui avait refusé l’alliance de Galère Maxime, fils de l’empereur Dioclétien, à cause de son vœu de virginité, et que de nombreux supplices n’avaient pu détourner de sa résolution sainte, fut décapitée dans sa propre maison, sur l’ordre de l’Empereur. C’est ainsi qu’elle monta au ciel, couronnée de la double gloire de la virginité et du martyre.
Sainte Philomène, Vierge et Martyre
Le tombeau de cette vierge et martyre, inconnue jusqu’aux premières années du siècle dernier, fut providentiellement découvert aux catacombes, l’an 1802. Dieu a rendu célèbre par tant de miracles la découverte du corps de sainte Philomène; le culte de cette jeune Sainte s’est répandu dans tout l’univers avec une rapidité si merveilleuse; elle a reçu et reçoit de toutes parts des hommages si exceptionnels, qu’elle mérite d’être placée au premier rang parmi les vierges et martyres que vénère l’Église. Le saint curé d’Ars l’appelait sa chère petite Sainte et faisait des merveilles par son invocation. D’après les études fort sérieuses des savants, sainte Philomène aurait été une enfant du peuple, immolée au Ier siècle pour Jésus-Christ, à l’âge de douze ou treize ans. L’examen de ses ossements a permis d’apprécier son âge; la fiole de sang desséché trouvée dans sa tombe indique clairement son martyre; les instruments de supplice peints sur la plaque de terre cuite qui fermait le tombeau, les flèches, l’ancre, la torche, nous montrent quels genres de tortures elle a souffert; l’inscription: La paix soit avec toi, Philomène, nous fait connaître son nom vénéré. C’est à bon droit que sainte Philomène a été appelée la Thaumaturge du XIXe siècle. Aucun Saint peut-être, dans ce siècle, n’a opéré tant de prodiges. On l’invoque dans tous les besoins; mais elle semble s’être déclarée surtout l’amie et la protectrice des petits enfants. De tous les miracles qu’elle a faits, le plus grand est l’explosion de confiance et d’amour qu’elle a excitée en toute l’Église.
Bienheureux Innocent XI, le Pape des pauvres
Le bienheureux Innocent XI est né Benedetto Odescalchi à Côme, en Lombardie, le 16 mai 1611. Né dans une famille de vieille noblesse lombarde, il étudie chez les jésuites de Côme. Encore enfant, il perd successivement son père (1622) et sa mère (1630). Il passe alors sous la tutelle de l’un de ses oncles, Papirio, qui le fait venir à Gênes. Il se frotte alors au monde des affaires et de l’administration avant d’entamer un cursus de droit civil et canonique à Rome et Naples, où il obtient sa licence en 1639. À Rome, il lie amitié avec les cardinaux Alfonso de la Cueva, Francesco Barberini ou encore Giambattista Pamphili (futur pape Innocent X). Il décide alors de faire carrière dans la Curie romaine. Sa carrière est fulgurante : Urbain VIII, un Barberini, le nomme successivement protonotaire participant, commissaire général du Timbre, gouverneur de Macerata et de Picène. Âgé de 34 ans en 1645, sans être prêtre, il reçoit la dignité de cardinal-diacre des Saints-Côme-et-Damien des mains d’Innocent X. Il est ensuite nommé légat à Ferrare, pendant la famine de 1648, où il gagne la réputation d’un homme proche du peuple. En avril 1650, il est nommé évêque de Novare. Quelques mois plus tard, il est ordonné prêtre, puis consacré. Il se signale dans son diocèse pour son activité caritative et pastorale, dans la ligne du concile de Trente. Le cardinal Benedetto Odescalchi est élu pape le 21 septembre de 1676, et prend le nom d’Innocent XI, en l’honneur d’Innocent X. Sa cérémonie d’intronisation fut très simple et modeste, par contre l’argent prévu a été destiné, par ordre du nouveau pape, aux pauvres et aux églises de Rome. Il abolit la sinécure et pendant tout son pontificat il a essayé de restituer l’éthique et la morale publique en luttant contre le népotisme, l’usure, l’esclavage, et contre le gaspillage en matière économique dans les États pontificaux. Il interdit également les jeux, le théâtre et l’opéra sauf pendant les derniers jours du carnaval. Le 2 mars 1679, il condamne par la bulle Sanctissimus Dominus 65 propositions de théologie morale jugées laxistes. Sur le plan religieux, Innocent XI est aussi confronté au quiétisme, mouvement spirituel encourageant la passivité de l’âme face à Dieu, dont l’Espagnol Miguel de Molinos, auteur du Guide spirituel (1675), est le plus ardent défenseur. Le 20 novembre 1687, la constitution apostolique Cœlestis Pastor condamnera le quiétisme. Innocent XI meurt en 1689. Tout le peuple de la ville de Rome, sauf certains membres de la noblesse et le clergé français, pleuraient ce pape, appelé « le pape des Pauvres ». Ils demandèrent sa canonisation en manifestant devant la basilique Saint-Pierre. En 1714, Clément XI introduit sa cause en béatification. Poursuivie par Clément XII, elle est retardée par l’opposition de la France (Innocent XI fut inébranlable face à la politique du roi Louis XIV et au clergé français accusé de s’être laissé corrompre par son roi). Le pape Pie XII annonce sa béatification le 7 octobre 1956.
Martyrologe
A Rome, « entre les Deux Lauriers », l’anniversaire de saint Tiburce martyr. Sous le juge Fabien, durant la persécution de Dioclétien, contraint de marcher pieds nus sur des charbons ardents, il n’en confessa le Christ qu’avec plus d’assurance; conduit ensuite à trois milles de la Ville, il y fut mis à mort par le glaive.
De plus, à Rome, sainte Suzanne vierge. Issue d’une noble famille et nièce du bienheureux pape Caïus, elle fut décapitée et mérita ainsi la palme du martyre, sous l’empereur Dioclétien.
A Assise, en Ombrie, l’anniversaire de sainte Claire vierge, première plante des Pauvres Dames de l’Ordre des Mineurs. Sa vie et ses miracles la rendirent célèbre, et le pape Alexandre IV l’a mise au nombre des saintes Vierges. Sa fête se célèbre le jour suivant.
A Comane, dans le Pont, saint Alexandre évêque, surnommé le Charbonnier. Philosophe très éloquent, il acquit la sublime science de l’humilité chrétienne; élevé, par saint Grégoire le Thaumaturge, sur le siège épiscopal de cette église de Comane, il s’y rendit célèbre, non seulement par sa prédication, mais encore par son martyre accompli dans les flammes.
Le même jour, la passion de saint Butin, évêque des Marses, et de ses compagnons, sous l’empereur Maximin.
A Evreux, en Gaule, saint Taurin évêque. Ordonné évêque de cette ville par le pape saint Clément, il y propagea la foi chrétienne par la prédication de l’évangile, et entreprit dans ce but de nombreux travaux; il s’endormit dans le Seigneur, renommé par l’éclat de ses miracles.
A Cambrai, en France, saint Géry, évêque et confesseur.
Dans la province de Valérie, saint Equice abbé, dont la sainteté est attestée par le témoignage du pape saint Grégoire.
A Todi, en Ombrie, sainte Digne vierge.
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !