Déjà mi-octobre MPI faisait part de cette possibilité qui cadre avec certains gestes et paroles d’ouverture du pape actuel dans ces directions. MPI rappelait, par la même occasion, les liens existant entre célibat et Révélation tout en soulignant à quel point la solution des prêtres mariés n’est qu’un leurre, impropre à résoudre le manque criant de vocations.
D’après un long article paru hier 2 novembre sur le quotidien italien Le Messagero, le pape François aurait accepté que ces deux sujets soient abordés au futur synode sous la pression de deux évêques : le cardinal Claudio Hummes, l’actuel président de la Conférence épiscopale amazonienne, qui serait à la manœuvre, et Mgr Erwin Krautler, secrétaire de la Commission pour l’Amazonie. Les deux estiment que les prêtres mariés et les femmes diacres seraient la solution à la crise des vocations dans cette vaste région d’Amérique du Sud.
Le cardinal Hummes, qui fut de 2006 à 2010 préfet de la Congrégation pour le clergé, est un proche de Jorge Maria Bergoglio : il se trouvait à ses côtés sur le balcon de la basilique Saint-Pierre en 2013 lors de son élection et d’après François lui-même c’est à Claudio Hummes qu’il doit le choix de son nom de pape. Le cardinal brésilien est aussi connu pour ses positions en faveur du mariage homosexuel et son attitude gay-friendly. De même pour son fervent soutien à Amoris Laetitia. Il ne s’est pas gêné d’ailleurs pour moquer publiquement les quatre cardinaux auteurs des dubia et de les accuser de fomenter des divisions dans l’Église. Depuis le révolutionnaire concile Vatican II, il est vrai que les défenseurs de la doctrine traditionnelle sont considérés, par les progressistes aux commandes, les séditieux, les subversifs et les révolutionnaires… Nous baignons dans une totale inversion des valeurs et du sens des mots.
Pour en revenir au futur synode, le projet du cardinal Hummes, qui considère le célibat chose désuète, est de faire passer à cette occasion la possibilité d’ordonner des viri probati, hommes mariés et de foi confirmée, qui seraient en mesure d’administrer spirituellement une communauté de fidèles.
Pour le soutenir dans sa démarche, il a à ses côtés le très progressiste autrichien Mgr Erwin Krautler, anciennement évêque du diocèse brésilien de Xingu. A plusieurs reprises et publiquement le secrétaire de la Commission pour l’Amazonie a estimé qu’il était urgent selon lui de conférer à cette région amazonienne la possibilité d’ordonner des hommes mariés et de procéder à l’ordination de diaconesses. Selon l’agence autrichienne Kna qui le rapporte, il aurait abordé le sujet directement avec le pape qui lui aurait répondu :
« Entendez les évêques et dîtes-leur de faire des propositions valables. »
Il est donc à peu près certain que ce futur Synode pan-amazonien destiné à traiter de « l’évangélisation » de la région, outre discuter des problèmes environnementaux, de la déforestation et de la tutelle des peuples indigènes (thèmes hautement catholiques s’il en est, n’est-ce pas ?), débattra aussi de ces deux thématiques révolutionnaires. Et il est fort probable, connaissant les dispositions progressistes de l’actuel détenteur du trône pétrinien qui veut révolutionner de fond en comble « le visage de l’Église », que l’autorisation sera donnée de permettre, pour cette région, l’expérimentation des hommes mariés et des femmes diacres.
Si cette hypothèse, plus que plausible donc, devait se réaliser, ce serait un précédent pour l’avenir de toute l’Église conciliaire : d’autres épiscopats, tels ceux si protestantisés d’Allemagne, de Belgique, d’Autriche, pourraient en effet revendiquer d’avoir la même permission pour soi-disant résoudre leur propre crise des vocations. Le test brésilien pourrait ainsi ouvrir la porte à une véritable révolution dans le domaine du célibat des clercs et du rôle des femmes dans l’Eglise. Et ne soyons pas naïfs : c’est le but recherché en sous-main. Car c’est ainsi qu’avance la révolution : d’une exception qu’elle obtient elle en fait la généralité !
Si l’une ou les deux de ces solutions contraires à la Tradition en venaient donc à être recommandées au synode amazonien, un pas de plus serait alors franchi par la « nouvelle Église » issue du concile Vatican II dans sa rupture avec l’Église catholique. Cette « Église bâtarde » comme l’appelait Mgr Lefebvre, qui a ses sacrements bâtards, ses nouveaux rites, son nouveau code, aura sa nouvelle discipline ecclésiastique : « Cette fausse Église est en rupture toujours plus profonde avec l’Église catholique » écrivait le 4 décembre 1990 Mgr Marcel Lefebvre à Mgr de Castro-Mayer.
Oui : toujours plus profonde !
Francesca de Villasmundo
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