Près de dix ans après la renonciation historique à Benoît XVI, son successeur fait savoir au monde qu’il a déjà « signé sa démission ». Il l’a fait même au début de son pontificat, la confiant au cardinal secrétaire d’État de l’époque, Tarcisio Bertone. C’est ce que François lui-même a déclaré.
« J’ai déjà signé ma démission », révèle El papa argentin, expliquant qu’il avait remis la feuille au cardinal piémontais qui a mis fin à son mandat en 2013 en précisant :
« En cas d’obstacle pour des raisons médicales ou que sais-je, voici ma démission. Ils l’ont déjà. Je ne sais pas à qui le cardinal Bertone l’a donnée, mais je la lui ai donnée quand il était secrétaire d’État ».
Des précédents avec Paul VI et Pie XII
Dans l’interview, François a rappelé le précédent de Paul VI : reconstruit à partir d’études récentes, Montini envoya en 1965 à son secrétaire d’État Hamlet Cicognani et Eugène Tisserant, doyen du collège des cardinaux, la lettre avec laquelle il leur a ordonné d’accepter son abdication « dans le cas de l’infirmité, présumée incurable ou durable, et qui nous empêche d’exercer suffisamment les fonctions de notre ministère apostolique ».
Mais Bergoglio a également mentionné un autre de ses prédécesseurs Pie XII qui, comme en témoigne Monseigneur Pietro Palazzini, pendant la Seconde Guerre mondiale a écrit une lettre de démission au cardinal portugais Manuel Cerejeira Goncalves, estimant qu’ainsi si Adolf Hitler avait tenté de l’arrêter, il n’aurait pas pu mettre la main sur la tête de l’Église catholique : « Les nazis déporteront ainsi le cardinal Pacelli, pas le pape », confia Pie XII.
Au regard de l’état de santé détérioré de l’actuel hôte du Vatican, cette abdication pourrait donc survenir dans peu de temps.
Francesca de Villasmundo
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