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Vatican II, super-dogme ?

Dans un long article paru sur le blog du vaticaniste italien, Aldo Maria Valli en septembre dernier, et intitulé Vatican II : Monseigneur Viganò répond au Père De Souza (et au Père Weinandy), Mgr Vigano abat le mythe du concile Vatican II, super-dogme intouchable. Un texte du père Raymond De Souza, intitulé Le refus de l’archevêque Viganò du concile Vatican II favorise-t-il le schisme ?, attaquant frontalement les critiques formulées à l’encontre du dernier concile du Vatican par l’ancien nonce apostolique aux Etats-Unis, est l’occasion pour Mgr Vigano de préciser sa pensée sur le Concile lui-même mais aussi l’herméneutique de la continuité chère à Benoît XVI, l’obéissance à l’autorité suprême, les circonstances historiques autour de ce « conciliabolo ».

Dans son texte, le père J. De Souza, à la suite d’un autre article similaire publié par le père Thomas Weinandy (ici) accuse Mgr Vigano de favoriser le schisme :

« Dans son dernier ‘témoignage, l’ancien nonce a une position contraire à la foi catholique sur l’autorité des conciles œcuméniques. »

C’est à cette accusation que répond Mgr Vigano dans son texte que MPI, en raison de sa longueur, a décidé de publier en plusieurs parties.

Ière partie : la relation causale entre Vatican II et l’apostasie actuelle

« Je peux comprendre que, à bien des égards, mes interventions peuvent causer un mécontentement considérable aux partisans de Vatican II, et que remettre en question leur idole représente une raison suffisante pour mériter les sanctions canoniques les plus sévères, après avoir crié au schisme. Leur mécontentement se double d’un certain dépit de voir que – malgré mon choix de ne pas paraître en public – mes interventions suscitent l’intérêt et alimentent un débat sain sur le Concile et plus généralement sur la crise de la hiérarchie ecclésiastique. Je ne me revendique pas du mérite d’avoir initié ce différend : avant moi, d’autres prélats éminents et intellectuels de haut niveau ont mis en évidence des problèmes critiques qui nécessitent une solution ; d’autres ont montré la relation causale entre Vatican II et l’apostasie actuelle. Face à ces plaintes nombreuses et argumentées, personne n’a jamais proposé de réponses valables ou de solutions partagées : au contraire, en défense du totem conciliaire on a recours à la dé-légitimation de l’interlocuteur, à son ostracisation, à l’accusation générique de vouloir saper l’unité de l’Église. Et cette dernière accusation est d’autant plus grotesque, que d’autant plus évident est le strabisme canonique des accusateurs, qui déchaînent le malleus haereticorum contre ceux qui défendent l’orthodoxie catholique, tandis qu’ils respectent profondément les ecclésiastiques, les religieux-sj et les théologiens qui attaquent quotidiennement l’intégrité du depositum fidei. Les événements douloureux de tant de prélats, parmi lesquels sans aucun doute se distingue Mgr. Marcel Lefebvre, confirme que même en l’absence d’accusations spécifiques, il y en a qui parviennent à utiliser la norme canonique comme un instrument de persécution du bien, et tout en faisant bien attention en même temps à ne pas l’utiliser avec de vrais schismatiques et hérétiques.

Comment oublier, à cet égard, ces théologiens qui avaient été suspendus d’enseignement, exclus des séminaires ou frappés par les censures du Saint-Office, et qui, précisément en raison de leurs ‘mérites’, méritèrent d’être appelés au Concile en tant que conseillers et experts? Sont également inclus les rebelles de la théologie de la libération admonestés sous le pontificat de Jean-Paul II et réhabilités par Bergoglio ; sans parler des protagonistes du synode amazonien et des évêques du Sentier synodal promoteurs d’une église nationale allemande hérétique et schismatique ; sans omettre les évêques de la secte patriotique chinoise, pleinement reconnus et promus par l’accord entre le Vatican et la dictature communiste de Pékin.

Le Père de Souza et le Père Weinandy, sans entrer dans le fond de mess arguments et que tous deux définissent dédaigneusement comme intrinsèquement schismatiques, devraient avoir la correction de lire d’abord mes interventions avant de censurer ma pensée. Ils y trouveraient mention du travail douloureux qui m’a conduit à comprendre seulement ces dernières années que j’ai été induit en erreur par ceux, constitués en autorité, je n’ai jamais pensé puissent trahir ceux qui leur faisaient confiance. Je ne pense pas être le seul à avoir compris cette tromperie et à l’avoir dénoncée : laïcs, clercs et prélats se sont retrouvés dans la douloureuse situation d’avoir à reconnaître une fraude ourdie avec ruse, fraude consistant à mon avis à avoir fait eu recours à un Concile pour donner une autorité apparente aux instances des novateurs et obtenir l’obéissance du clergé et du peuple de Dieu. Et cette obéissance a été exigée par les pasteurs, sans aucune dérogation, pour démolir l’Église du Christ de l’intérieur. » (Traduction de Francesca de Villasmundo)

Francesca de Villasmundo

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