L’évêque de Porto Rico, Mgr Daniel Fernández Torres, est la dernière victime du ‘pape de la Miséricorde’.
Mgr Daniel Fernández Torres, qui dirige le diocèse d’Arecibo depuis 2010, a déclaré qu’on lui avait demandé de démissionner parce qu’il n’avait pas obéi au pape et qu’il n’avait pas été en communion suffisante avec ses frères évêques de Porto Rico peut-on lire dans un article de l’Agence de presse Catholic News Agency. C’est le bureau de presse du Saint-Siège qui a annoncé le 9 mars que le pape avait relevé l’évêque de 57 ans de la pastorale de son diocèse sans donné de raison à la décision du pape.
Mgr Torres a réagi en qualifiant sa destitution de « totalement injuste » et en publiant sur le site internet de son diocèse une déclaration dans laquelle il annonce s’opposer à son retrait :
« Je regrette profondément que dans l’Église où la miséricorde est tant prêchée, certains manquent en pratique d’un minimum de sens de la justice.
« Aucun procès n’a été fait contre moi, je n’ai été formellement accusé de rien et simplement un jour le délégué apostolique [le représentant du pape à Porto Rico] m’a communiqué verbalement que Rome me demandait de démissionner.
« Un successeur des apôtres est maintenant remplacé sans même entreprendre ce qui serait un processus canonique en bonne et due forme pour destituer un curé.
« J’ai été informé que je n’avais commis aucun crime mais que soit disant je n’avais pas été obéissant au pape et que je n’avais pas été en communion suffisante avec mes frères évêques de Porto Rico.
« Il m’a été suggéré que si je démissionnais du diocèse, je resterais au service de l’Église au cas où à un moment donné on aurait besoin de moi dans un autre poste ; une offre qui prouve en fait mon innocence.
CNA rapporte les propos de son partenaire ACI Prensa, l’agence de presse en espagnol qui explique que « Fernández Torres avait initialement résisté à l’envoi de ses séminaristes au nouveau séminaire interdiocésain de Porto Rico, approuvé par le Vatican en mars 2020. L’évêque d’Arecibo avait également soutenu l’objection de conscience à la vaccination obligatoire contre le covid-19 dans un communiqué publié le 17 août 2021. Il a fait cette intervention après que Pedro Pierluisi, le gouverneur de Porto Rico, a émis un décret exécutif selon lequel tous les travailleurs du gouvernement et de la santé, tant dans les établissements publics que privés, doivent être vaccinés, ainsi que les travailleurs de l’industrie hôtelière. Dans sa lettre, l’évêque a déclaré qu’« il est légitime pour un catholique fidèle d’avoir des doutes sur l’innocuité et l’efficacité d’un vaccin étant donné que ce que disent les sociétés pharmaceutiques ou les agences de réglementation des médicaments n’est en aucun cas un dogme de foi. Et que la sécurité et l’efficacité sont des données pertinentes et nécessaires pour le jugement moral », a-t-il expliqué. »
ACI Prensa a rapporté également que Fernández Torres avait refusé de signer une déclaration commune publiée le 24 août par les évêques portoricains qui disait qu’ « il y a un devoir d’être vacciné et que nous ne voyons pas comment une objection de conscience peut être invoquée à partir de la morale catholique. »
Après ce refus, toujours selon ACI Prensa, l’archevêque Ghaleb Moussa Abdalla Bader, délégué apostolique à Porto Rico, aurait demandé la démission de Fernández Torres, qui a refusé, invoquant des raisons de conscience. Convoqué au Vatican, Mgr Torres n’avait pas pu s’y rendre en raison de la pandémie.
L’évêque de Porto Rico est aussi connu pour être un ferme opposant de l’idéologie du genre, décrivant la nouvelle législation de Porto Rico de février 2021 comme une « persécution religieuse » et une violation des droits parentaux.
En conclusion de sa déclaration, Mgr Torres écrit :
« Cependant, je n’ai pas démissionné parce que je ne voulais pas devenir complice d’une action totalement injuste et encore maintenant j’hésite à penser que cela puisse arriver dans notre Église. »
Souhaitons à cet évêque qui a encore un bon sens naturel de comprendre que, oui, tout ce qu’il y a de pire et d‘injuste peut arriver dans « son » Eglise, puisque celle-ci, la nouvelle Eglise issue du concile Vatican II, rejetant la soumission à Dieu, à sa loi et à sa tradition, s’est soumise au monde, à ses pompes et à ses œuvres, et quiconque s’oppose à cette soumission mondaine en tout domaine ne peut être que rejeté à terme. Il en fait la triste mais salutaire expérience.
Francesca de Villasmundo
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