Une société française demande l'autorisation de vendre du foie gras artificiel cultivé en laboratoire

La société française Gourmey a introduit une demande d’autorisation préalable à la commercialisation dans l’Union Européenne de foie gras cultivé en laboratoire.

C’est ce vendredi 26 juillet que cette entreprise spécialisée dans les aliments cultivés en laboratoire a annoncé sa demande d’autorisation de mise sur le marché. Elle a préalablement déposé cinq autres demandes d’autorisation de commercialisation de ses produits de canard fabriqués artificiellement en laboratoire à partir de cellules. Ces demandes ont été introduites auprès des autorités chargées de la sécurité alimentaire au sein de l’UE, en Suisse, au Royaume-Uni, à Singapour et aux États-Unis.

Gourmey affirme n’utiliser aucun composant d’origine animale pendant la culture.

Controverse au sein de l’UE

La viande cultivée en laboratoire est considérée dans l’Union européenne comme un « nouvel aliment », une définition juridique qui inclut des produits qui n’étaient pas présents de manière significative dans l’alimentation des Européens avant mai 1997. En vertu de cette réglementation, toute entreprise souhaitant commercialiser un nouvel aliment sur le marché de l’Union européenne doit soumettre une demande d’autorisation à la Commission européenne.

Les ministres de l’Agriculture de la France, de l’Italie et de l’Autriche ont cependant présenté en janvier dernier une note au Conseil de l’UE dans laquelle ils mettent en doute la compatibilité du règlement sur « les nouveaux aliments » avec la viande cultivée, et réclament une évaluation plus stricte des produits de culture.

D’après eux, ces innovations menacent les « méthodes de production traditionnelles » et l’EFSA, l’autorité européenne de sécurité alimentaire, doit établir des lignes directrices spécifiques pour l’évaluation de la viande cultivée en laboratoire, similaires à celles utilisées pour les nouveaux médicaments et les produits pharmaceutiques.

La note, également appuyée par les ministres tchèque, chypriote, grec, hongrois, luxembourgeois, lituanien, maltais, roumain et slovaque, appelle également la Commission à lancer une « consultation publique » sur la viande cultivée en laboratoire.

Plus récemment, la Hongrie, en charge de la présidence tournante du Conseil de l’UE depuis le 1er juillet, a proposé un débat au Conseil sur l’impact négatif éventuel des nouveaux aliments sur les traditions culinaires de l’Europe.

Budapest a rappelé que la viande d’élevage et les produits laitiers restaient la pierre angulaire de la culture alimentaire européenne, soulignant le « scepticisme des citoyens » à l’égard des nouveaux types de produits alimentaires.

Léo Kersauzie

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