C’est ce qui ressort de certains médias norvégiens qui accusent l’EMA de ne pas avoir pris en compte, en donnant le feu vert au vaccin AstraZeneca, les résultats d’une étude de l’Institut norvégien de santé publique, après que la Norvège ait suspendu la vaccination suite à des décès par thromboses.
Une équipe de chercheurs de l’hôpital universitaire d’Oslo a établi qu’il existe un lien entre le vaccin AstraZeneca et la formation de caillots sanguins chez trois patients norvégiens. A la tête de cette équipe, le professeur Pal Andre Holme, chef du service hématologie de l’hôpital, a révélé, jeudi 18 mars, trois heures seulement avant que l’Agence européenne des médicaments ne livre ses conclusions, qu’il était désormais convaincu que le vaccin était responsable :
« Nous avons obtenu des résultats susceptibles d’expliquer l’évolution clinique de nos patients hospitalisés, a déclaré jeudi le professeur Pal Andre Holme. Ces résultats soutiennent l’hypothèse, que nous avions avancée plus tôt, selon laquelle ces patients ont développé une forte réponse immunitaire, ce qui a conduit à la formation d’anticorps, qui peuvent affecter les plaquettes et ainsi provoquer un thrombus [caillot sanguin]. »
Interrogé sur son niveau de certitude, il a parlé d’« indices », mais a précisé qu’il « ne voyait aucune autre possibilité aujourd’hui », sachant qu’« il s’agit de patients vaccinés entre trois et dix jours avant qu’ils ne développent des complications graves ». « Nous estimons que cela est directement causé par le vaccin », a assuré Pal Andre Holme.
Pour l’instant, alors que la France, l’Allemagne et l’Italie vont reprendre la vaccination avec le sérum d’AstraZeneca, la Norvège, de son côté, préfère donc patienter quelque temps encore. L’Institut norvégien de santé publique a en effet jugé qu’il était « prématuré de tirer des conclusions », indiquant qu’il rendrait son propre avis « à la fin de la semaine prochaine ». Son voisin, la Suède, a également maintenu la suspension du vaccin. « Nous allons maintenant examiner les informations qui ressortent de l’étude [de l’EMA], et nous espérons que, la semaine prochaine, nous serons en mesure de décider de la meilleure façon d’utiliser ce vaccin à l’avenir », a expliqué l’épidémiologiste Anders Tegnell.
Francesca de Villasmundo
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !