Une femme présentée comme la chef Putanny de la tribu Yawanawá d’Amazonie n’a pas révélé le sens de la « prière » et de la « bénédiction » qu’elle a prononcée sur certains des dirigeants les plus puissants du monde.
Une femme chamane amazonienne a exécuté mercredi un rituel païen après un débat sur le « climat et la nature » lors de la réunion 2024 du Forum économique mondial (WEF) à Davos, en Suisse.
Chamanisme et « Terre Mère »
Après une discussion sur la manière de « permettre un avenir positif pour la nature », une femme présentée comme la chef Putanny de la tribu Yawanawá d’Amazonie a prononcé un bref discours demandant de l’aide pour « guérir la planète ». Elle s’est présentée comme représentant « la voix de la nature » et « la voix de la forêt » et a conclu : « Lorsque nous serons tous unis dans nos cœurs et nos pensées, notre Terre Mère nous écoutera. »
Elle s’est lancée dans ce qui semblait être une « bénédiction » rituelle païenne, se frottant les mains et récitant une « prière » avant de souffler de l’air sur la tête de chaque invité présent à la tribune.
Ils ont ensuite reçu une ovation debout de quelques personnes, notamment l’ancien vice-président américain et alarmiste climatique Al Gore.
Chamanisme féminin
Ce n’est que relativement récemment, en 2005, que les femmes ont été autorisées à suivre une initiation en tant que chef spirituel, ou chamane, des Yawanawá. Selon Vivejar, une source d’information en ligne sur le Brésil, la tribu estime que « les chamanes sont les gardiens du savoir de la tribu, de la médecine aux arts, et qu’ils apprennent les secrets magiques avec les esprits ».
Une autre page Web consacrée aux Yawanawá admet que « le pouvoir chamanique est ambivalent puisqu’il permet simultanément la capacité de guérir et de provoquer des maladies » et que « des accusations de sorcellerie et d’empoisonnement parmi les Yawanawá se produisent à la fois entre et au sein des groupes, provoquant des tensions sociales périodiques qui peut donner lieu à des fissions.
Sorcellerie
Les informations accessibles au public sur la spiritualité des Yawanawá sont relativement limitées et tendent à décrire leurs rituels religieux plutôt que les croyances spirituelles qui sous-tendent ces rituels. Par exemple, plusieurs sources soulignent que lors de certaines cérémonies de guérison, les chamanes Yawanawá ingèrent de l’Ayahuasca, une concoction psychotrope souvent utilisée en Amazonie lors de pratiques chamaniques.
Dans un ouvrage de 2004 intitulé « L’anthropologie de la sorcellerie et la sorcellerie en Amazonie », Neil L. Whitehead et Robin Wright soulignent que le chamanisme est traditionnellement utilisé pour infliger la mort et la souffrance aux ennemis ainsi que pour guérir. Ils vont jusqu’à affirmer que « les pratiques rituelles des guérisseurs sont intimement liées aux agressions des tueurs chamaniques et ne peuvent être comprises indépendamment d’elles ».
WEF et religion
Le WEF ne soutient pas officiellement une religion ou une spiritualité particulière, mais organise des panels « œcuméniques » lors de ses réunions annuelles, impliquant des participants de différentes religions.
L’année dernière, un orateur du WEF a révélé lors d’une table ronde « Garder la foi » qu’on lui avait dit de ne pas utiliser les mots « Dieu », « foi » et « religion » pendant son discours.
Parmi les participants au débat de cette année sur « Climat et nature » figuraient la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva ; Katharine Hayhoe, présentée comme spécialiste de l’environnement ; Jesper Brodin, PDG du groupe Ingka ; André Hoffmann, vice-président de la société pharmaceutique Roche Holding ; et le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga.
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