Québec – Depuis le 8 novembre 2017, une polémique fait rage au sein des féministes québécoises et fait l’objet d’un suivi médiatique.

Ce jour-là, la Fédération des femmes du Québec élisait sa nouvelle présidente. C’est Gabrielle Bouchard qui l’a emporté. Du moins, c’est le nom choisi aujourd’hui par cette personne. Car Gabrielle Bouchard est en vérité un transgenre né garçon.

De nombreuses femmes québécoises ont immédiatement remis en question le fait qu’un transgenre puisse les représenter.

Dans une chronique publiée dans le Journal de Montréal le 1erdécembre 2017, la polémiste Denise Bombardier dénie la légitimité de Gabrielle Bouchard comme présidente de la Fédération des femmes du Québec :

« Comment peut-elle parler au nom de toutes les femmes, elle qui a été formée dans une culture masculine, ignorant les expériences vécues par les femmes depuis l’enfance ? »

Denise Bombardier est revenue sur les déclarations de Gabrielle Bouchard devant une Commission sur les changements de nom pour les transgenres en avril 2015, concluant que Gabrielle Bouchard veut « éradiquer les mots les plus chargés d’émotion dans toutes les langues, à savoir « mère » et « maternité » ». Est-ce vraisemblable qu’une femme s’exprime de la sorte ? »

Denise Bombardier ajoute :

« La condition de transsexuel, aussi douloureuse et injuste qu’elle soit, ne peut justifier ces délires que certains esprits fêtés qualifient de progrès et d’ouverture à plus d’humanité. Quelle tristesse et quelle folie se sont emparées de nos pauvres sociétés en désarroi ! »

Lise Ravary, autre chroniqueuse du Journal de Montréal, a publié une chronique intitulée « Une femme trans est-elle une vraie femme ? ».
« Savoir si madame Bouchard est une vraie femme ou non m’intéresse peu. La réponse lui appartient, mais il devrait être permis de se demander si elle a été une femme assez longtemps pour comprendre le spectre de l’expérience féminine et pour parler au nom des femmes du Québec », conclut Lise Ravary.

Le mouvement anti-immigration La Meute a également réagi : « Comment est-ce possible qu’une transgenre en femme puisse représenter les féministes du Québec ? N’y a-t-il pas là une aberration ? Ne devrait-elle pas représenter les transgenres ? N’est-il pas aussi aberrant qu’une niqabée qui représente les féministes québécoises ? ».

Des anthropologues, philosophes, féministes, sont appelés à donner leur avis sur les réseaux sociaux et dans les médias :

A LIRE ! Un homme devient-il une femme dès lors qu’il dit en être une ? http://sisyphe.org/spip.php?article5427  @sitesisyphe

Dans Le Devoir c’est une philosophe et anthropologue qui répond :
« Précisons que Gabrielle Bouchard est biologiquement un homme et que cela ne peut changer, même après l’obtention de nouveaux papiers d’identité mentionnant qu’il s’agit d’une femme. De même, on ne peut changer l’ADN d’une personne. Même après de nombreuses interventions, chirurgicales ou esthétiques, visant à transformer des caractéristiques extérieures liées à un sexe, comme la pilosité ou la pomme d’Adam, les organes internes ne sont pas changés. (…/…) Le problème avec Gabrielle Bouchard, c’est qu’elle s’est approprié un poste réservé aux personnes ayant un vécu de femmes — poste par ailleurs pensé pour elles —, ce qui n’est pas son cas.« 

Et pour ajouter encore une couche à la controverse, Marlihan Lopez, la co-vice-présidente de la Fédération des Femmes du Québec, est noire, immigrée et queer.

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