Mark_RutteLa jeunesse fête sa victoire et nous montre le chemin ! Une cachotterie de plus… Le projet de traité d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine est officiellement sur le feu depuis 2013. Les autorités françaises l’ont passé discrètement sous silence, alors qu’il s’agit d’un traité engageant les peuples européens dans les domaines politique, économique et militaire dans sa dernière édition. Vingt-sept États-membres l’ont déjà ratifié, dont la France. Ne manquaient plus que les Pays-Bas, où il devait être préalablement soumis au référendum d’initiative populaire déclenché par la branche néerlandaise du Forum européen pour la démocratie (Forum für Demokratie) ayant pour chef de file le juriste Thierry Baudet[1].

La méfiance à l’égard des hommes politiques et de la presse aux ordres va grandissante dans tous les pays européens. Et les Néerlandais nous montrent une nouvelle fois l’exemple. Le 6 avril dernier, la grande majorité d’entre eux (60%) se sont prononcés contre ce projet, 38,1% l’ont approuvé. Les résultats de cette votation devraient être entérinés le 12 avril prochain par le gouvernement néerlandais puisque la participation électorale a dépassé le quorum requis de 30%. Sur les 12,5 millions de citoyens néerlandais, 32,2% se sont rendus aux urnes. Une véritable épine dans le pied des élites mondialistes de Bruxelles qui vont tenter de parvenir à leurs fins par des voies de contournement.

Rejet du peuple néerlandais que les instances européennes et en particulier le président de l’EU Jean-Claude Juncker redoutaient au plus haut point, car susceptible de créer une synergie en Europe (Brexit, etc.). Peu avant le référendum néerlandais, ce dernier avait déclaré au quotidien libéral hollandais NRC Handelsblad qu’un rejet par les Pays-Bas provoquerait une « crise continentale » et qu’il serait un succès de la stratégie russe. « Cela est intéressant, souligne de son côté le quotidien économique allemand Deutsche Wirtschaftsnachrichten[2], car cet accord avec l’Ukraine n’a, jusqu’à présent, jamais été présenté comme étant dirigé contre la Russie. Or, sachant que cet accord comprend un volet militaire, il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir qu’il est sous-tendu par une stratégie antirusse. »  

Bien que le résultat de la votation n’ait pas un caractère contraignant sur le plan juridique, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a admis en toute honnêteté que les adversaires du traité avaient remporté une victoire éclatante et a annoncé sur une télévision néerlandaise que « si le référendum était valide, nous ne pourrions le ratifier en l’état ».

Autre problème plus épineux encore : l’UE a déjà consenti à l’Ukraine un crédit de plusieurs milliards d’euros sur le dos des contribuables européens. Il est possible que la part néerlandaise soit dès lors répartie entre les vint-sept autres pays, ce qui, à son tour, remet en cause la validité d’un traité non signé par la totalité des États-membres. À moins qu’il ne fasse l’objet d’une renégociation.

Et ce n’est pas tout. La non-ratification du traité par les Pays-Bas devient également problématique pour l’OTAN, dont la plupart des membres sont russophobes et prônent une coopération étroite Ukraine-Otan. Jusqu’ici, une coopération militaire n’était pas prévue dans l’accord de libre-échange de l’UE. Se pose donc la question des conséquences que pourrait engendrer un retrait des Pays-Bas. Car les entreprises européennes d’armement partent du principe que l’adaptation aux normes de l’Otan à laquelle l’Ukraine s’est engagée  dans ces accords devrait profiter à tous ses produits jusqu’en 2020.

Il est d’autant plus amusant de voir la panique s’emparer de la presse conformiste : « Il ne s’agit pas en l’occurrence d’un quelconque accord de libre-échange, mais du traité qui a provoqué le soulèvement populaire en Ukraine en novembre 2013. Soulèvement qui a entraîné la chute du gouvernement de Victor Ianoukovitch et a finalement conduit à des actions militaires en Crimée et en Ukraine orientale, a rappelé le Spiegel. Ce rejet n’est pas seulement une victoire pour Vladimir Poutine, mais également pour ceux qui voudraient voir l’UE éclater. » Ce qui n’est pas tout à fait vrai. Les initiateurs de la pétition, qui a rassemblé quelque 400 000 signatures, se sont réjouis du frein mis à « l’expansionnisme » d’une « UE antidémocratique ». Ce qui pourrait ouvrir le débat sur « une autre Europe ». Une position défendue par Geert Wilders et « L’Europe des nations et des libertés »[3], groupe parlementaire européen dont le cœur est constitué par le Front national, le PVV néerlandais, le FPÖ autrichien et la Ligue du Nord italienne.

Bravo aux Hollandais qui ne se sont pas trompés sur l’embuscade que nous tend l’UE une fois de plus par la politique des petits pas. Ce traité est annonciateur de l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, afin de nous couper définitivement de la Russie.

Liens
http://www.compact-online.de/eu-schlappe-niederlande-stimmt-gegen-abkommen-mit-ukraine/
http://de.sputniknews.com/videos/20160407/309020652/eu-ukraine-assoziierung-niederlaender.html?utm_source=short_direct&utm_medium=short_url&utm_content=aZqn&utm_campaign=URL_shortening  / 7 avr. 2016

[1] http://www.radio-bamberg.de/niederlaender-stimmen-gegen-eu-ukraine-abkommen-4938366

[2] http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2016/04/07/niederlande-regierung-will-ukraine-deal-vorerst-nicht-ratifizieren/

[3] En juin 2015, le Front national a formé une coalition au Parlement européen, « L’Europe des nations et des libertés » (Europe of Nations and Freedom, ENF), avec le PVV (Pays-Bas), le FPÖ (Autriche), la Ligue du Nord (Italie), le Vlaams Belang (Flandre), le KNP (Pologne), Janice Atkinson (Royaume-Uni), auxquels se sont joints ultérieurement l’Usvit/SPD (Tchéquie) et le PRU (Roumanie). Leurs dirigeants ont exposé leur programme au Congrès de Milan le 28 janvier 2016, sur le thème « Libre et forte : une autre Europe est possible ».
https://www.youtube.com/watch?v=mrPxAJHkKpA
https://www.youtube.com/watch?v=lAXEFtbLVD8

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