Une pluie de critiques virulentes s’est abattue sur le chef du groupe Fratelli d’Italia au Sénat italien, Lucio Malan, « coupable », selon ses accusateurs, d’avoir tenu des propos inacceptables sur le mariage homosexuel, ou plutôt sur les relations homosexuelles, lors d’une interview pour « Un Giorno da Pecora » sur Radio1. Le sénateur a simplement dit ce que la Bible enseigne.
La vérité est que Lucio Malan a été explicitement interrogé sur la question :
La Bible dit-elle que les mariages homosexuels sont interdits ?
« Elle dit des choses pires et encore plus explicites, mais pas sur les mariages car il n’est jamais venu à l’esprit de personne qu’il puisse y avoir des mariages homosexuels il y a deux mille ans ou même avant.«
Et que dit la Bible à ce sujet ?
« Elle dit que l’homosexualité est une abomination, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. »
Ainsi, Malan s’est limité à se référer à une affirmation réellement contenue dans la Bible, répondant également à une question précise de l’animateur.
Ses déclarations ont créé des remous dans le pays transalpin. Pour Ivan Scalfarotto, sénateur d’Italia Viva, « la seule abomination est qu’un homme qui a des responsabilités dans le gouvernement d’une grande démocratie européenne dise les choses que Lucio Malan a dites« . Selon Carlo Calenda, « dans n’importe quel pays occidental, le secrétaire du parti aurait déjà destitué Malan en tant que chef de groupe« . « Est-ce aussi la position de Giorgia Meloni et du premier parti au gouvernement ?« , a demandé le député Pd Alessandro Zan sur Twitter.
Barbara Floridia, chef de file du groupe M5s au Sénat, a suivi la même ligne. « Comment Malan ne peut-il pas se rendre compte que la juxtaposition de l’homosexualité avec le mot ‘abomination’ est vraiment mystifiante ?«
Mais, et c’est plus inquiétant, il y a aussi eu des critiques de la part d’hommes politiques de la Ligue : « J’ai entendu les paroles de Malan et j’ai eu des ampoules », a déclaré Federico Freni, membre de la Ligue et sous-secrétaire du ministère de l’Économie, « parce que ceux qui citent de manière totalement inappropriée les Ecritures, je leur réponds paisiblement avec les mêmes écritures en citant Jean : « Dieu est amour, celui qui aime connaît Dieu et cela suffit ». Je pense que c’est la meilleure réponse aux bêtises qu’il a dites.»
Malan lui-même a répondu à la critique : « En lisant les déclarations de divers membres de l’opposition à propos d’une phrase que j’ai prononcée lors de l’émission ‘Un giorno da pecora’, je me rends compte du nombre de personnes, même éduquées, qui ont des difficultés à comprendre un texte écrit. », répond le sénateur. « Comme l’écrit correctement l’agence de presse qui a rapporté mes propos, je n’ai pas dit que l’homosexualité était une abomination.» Et d’ajouter : « La prochaine fois, pour éviter des problèmes de compréhension à ceux qui m’ont attaqué, je me bornerai à citer le numéro du verset».
Pour le reste, le sénateur a fait usage de la thèse libérale sur le rôle de la religion chrétienne dans le domaine des lois des nations chrétiennes : « Et je rappelle aussi à tous ceux qui sont toujours prêts à parler de la laïcité de l’État, peut-être sans savoir de quoi ils parlent, que reconnaître les jugements moraux d’une religion ne signifie pas vouloir les appliquer par la loi ou ne pas respecter ceux qui les enfreignent. Le christianisme enseigne exactement le contraire. J’ai toujours lutté pour la liberté religieuse et pour la liberté sexuelle des gens. Des libertés qui doivent être garanties en Italie et promues dans le monde. La gauche l’a souvent oublié.»
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