Le 360 est un journal marocain publié en arabe et en français. La direction de ce média serait, dit-on, très proche du roi Mohammed VI. Or, depuis quelques jours, ce journal publie différents articles qui se moquent ouvertement d’Emmanuel Macron. Après avoir perdu tout prestige en Afrique noire, le président de la république française semble être aussi devenu la cible du pouvoir marocain.
Daté du 21 septembre 2023, l’article qui agace le plus Emmanuel Macron est titré « Un peu homme, un peu femme », mais il n’assume rien : qui est vraiment Emmanuel Macron ? Le propos fait allusion à une phrase sarcastique de Nicolas Sarkozy prononcée en mai 2016 au sujet de Macron. L’article signé Tarik Qattab est lourd de sous-entendus.
Il dit ne pas supporter le mensonge, la duplicité et rappelle à qui veut l’entendre la solidité de son mariage avec Brigitte Trogneux. Mais aussi bien certains de ses actes manqués que son entourage proche, étonnamment et quasi exclusivement fait de «beaux gosses», interrogent quant à l’identité du chef d’Etat français. S’il est libre de ses choix, Emmanuel Macron n’assume rien. Mieux, il en joue. Venant d’un donneur de leçon attitré, il y a comme un souci de cohérence.
(…) C’est celui que l’on «surprend», samedi 4 mars dernier, une bière à la main, en train de faire la fête à Kinshasa, assistant à un concert de la célébrité congolaise Fally Ipupa et prolongeant, décontracté, la soirée dans les rues de la ville… à quelques heures de la grève intersyndicale contre la réforme des retraites en France. C’est celui qui tient absolument à se rendre, samedi 26 août 2022, à «Disco Maghreb», ce temple de la musique raï situé à Oran, popularisé par DJ Snake, au détour d’une visite officielle en Algérie. Le bilan de la visite attendra, mais le plus important, c’est le cliché.
Le journal marocain égratigne aussi Macron sur ses frais de maquillage.
(…) Pour les seuls trois premiers mois de son premier mandat présidentiel, révélait l’hebdomadaire Le Point, l’Elysée a dû s’acquitter d’une facture de 26.000 euros en frais… de maquillage. (…)
Allusions explicites
Suivent des allusions explicites :
Mais à vouloir être la chose et son contraire, et le tout «en même temps», le chef d’Etat français s’y perd. Au risque de trahir certains penchants, notamment homosexuels ? S’il est libre de ses choix, c’est surtout le fait qu’Emmanuel Macron ne les assume pas qui interpelle. D’autant que l’Etat profond français et ses relais médiatiques ne cessent de servir des leçons de morale en matière de transparence.
La vie privée d’Emmanuel Macron est précieusement cachée. Certains signes ne trompent pas. Il y a d’abord son entourage immédiat et sa garde rapprochée. Ses «mignons», ironise une source française bien au fait du sujet. Citons Stéphane Séjourné, ancien conseiller (et toujours très proche) d’Emmanuel Macron. Ouvertement homosexuel, il est secrétaire général du parti Renaissance depuis 2022, député européen et président du groupe Renew. (…)
Stéphane Séjourné a un compagnon attitré. Et ce dernier n’est autre que Gabriel Attal, également partie intégrante du sérail de Macron. Actuellement ministre de l’Education, Attal a, entre autres, été porte-parole du gouvernement. Depuis qu’il a rejoint en 2016 En Marche, le parti fondé par Macron, il n’a plus quitté ce dernier.
Plus qu’une question d’entourage, la question porte sur Emmanuel Macron himself. En 2016, le tout Paris en est persuadé: le ministre de l’Economie (de l’époque) est en couple avec le jeune président de Radio France alors, Mathieu Gallet, là encore un beau gosse professionnel. Non seulement le candidat Macron serait un «homosexuel honteux», mais il entretiendrait aussi une relation extra-conjugale, étant donné qu’il est déjà marié à Brigitte Macron, de 24 ans plus âgée que lui et qui, sur le chemin, n’a pas échappé à des doutes concernant son identité sexuelle. Au point que certains ont questionné la profondeur de l’idylle qui unit Emmanuel Macron et Brigitte Trogneux, affirmant qu’il s’agit d’une couverture pour cacher sa double vie.
La rumeur a poursuivi Emmanuel Macron jusqu’à sa campagne pour la présidentielle. Son adversaire d’alors, un certain Nicolas Sarkozy, semblait même la conforter. «Que voulez-vous que j’en pense? Il [Emmanuel Macron] est cynique. Un peu homme, un peu femme, c’est la mode du moment. Androgyne. Ce qui vous plaît chez Macron, c’est que vous aimez toujours ceux qui ne vous obligent pas à choisir», avait-il déclaré pour Le Point en mai 2016. (…)
Le journaliste marocain évoque ensuite l’affaire Alexandre Benalla.
Le chef d’Etat français a déployé une telle énergie pour défendre son «protégé» que des doutes se sont installés sur l’existence d’une prétendue romance entre les deux hommes. Des journalistes se sont d’ailleurs interrogés «si Benalla était plus qu’un proche du Président de la République». L’ascension fulgurante d’Alexandre Benalla, depuis son recrutement par le couple présidentiel, lequel n’hésitait pas à lui confier même les clés de sa résidence au Touquet, a contribué à alimenter les soupçons.
Dans son livre «Présumé coupable», Vincent Crase, un des protagonistes de l’affaire, affirme qu’Alexandre Benalla avait un accès privilégié à la vie privée du Président de la République, dont il connaît bien des détails le concernant, ainsi que son épouse. Benalla «connaît les goûts, les manies, les habitudes, les horaires du président comme sa façon de fonctionner. (…) Lorsque le couple veut organiser une sortie au théâtre ou au restaurant, il est à la manœuvre, avec des consignes de discrétion maximales.» Des propos qui ont été confirmés par une source proche de Macron, selon laquelle «Benalla vivait dans l’intimité du couple présidentiel» et «a donc eu à connaître des choses qui font qu’il avait un statut réel auprès du Président, bien supérieur à son statut sur le papier».
Ce manque de courage à assumer une orientation sexuelle aurait été anecdotique s’il ne révélait pas un trait de caractère récurrent dans l’action politique de Macron: l’incapacité d’assumer ses actes, la peur de faire face, le calcul, la procrastination, le fait d’enjamber les institutions comme le Parlement à coups de lois passées sans débats, en activant le 49-3, sans le risque de mener une bataille pour convaincre du bien-fondé d’une réforme.
L’article du journal Le 360 rappelle également comment Macron s’est rendu détestable en Afrique noire.
Personne n’a oublié sa plaisanterie puant la condescendance, à Ouagadougou en novembre 2017, sur l’ancien président burkinabé Roch Kaboré. Cela s’est passé devant 800 étudiants dans un amphithéâtre où il faisait lourd, la climatisation étant insuffisante ou défectueuse. Après près de deux heures, le président burkinabé quitte la salle, momentanément, et Macron commente son absence en s’adressant aux étudiants par un propos indigne d’un homme d’Etat: «II est parti réparer la climatisation.»
Tout le monde se demande jusqu’où ira ce règlement de compte entre l’entourage du roi du Maroc et Emmanuel Macron.
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