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Un jeune agriculteur, trop intelligent, a été abattu en Saône-et-Loire par des gendarmes dans l’indifférence des grands médias

Samedi 20 mai 2017, Jérôme Laronze, 37 ans, éleveur à Trivy en Saône-et-Loire, persécuté par l’administration jusqu’à prendre la fuite durant 9 jours, a été abattu lors de son interpellation par des gendarmes à Sailly prés de son exploitation sans que cette mort d’un fils de la terre de France, trop intelligent, n’intéresse les gros médias occupés à promouvoir le candidat du mondialisme, Emmanuel Macron.

Au bout de neuf jours de fuite, arrivé avec sa voiture blanche prés de Sailly sur un chemin de terre,  il a aperçu les gendarmes et leur a alors foncé dessus. Ils étaient six selon l’enquête, mais un seul aurait tiré, alors que semble-t-il, il suffisait de s’écarter. l’éleveur avait prévenu qu’il ne se rendrait pas.

Pour comprendre il convient, avant de laisser parler sa famille et les témoins, de laisser en premier la parole à la victime. Déjà en février 2016, le jeune éleveur avait déclaré dans une interview :

« Les agriculteurs sont plutôt des taiseux et souvent ils retournent la violence contre eux-même. C’est pour cela qu’il y a un ou deux suicides par jour dans notre profession. Mais peut-être que la violence va finir par se retourner vers les autres… » (cités par le JSL le mercredi 17 mai 2017).

« Comme Jésus avec les marchands du Temple »

« Cultivé, maniant aisément les références littéraires ou évangéliques », commence le rédacteur du journal local. Jérôme Larouze, lors de sa fuite avait contacté le Journal de Soâne-et-Loire (JSL):

« Il a notamment évoqué un épisode survenu le 6 juin 2016. Ce jour-là, des fonctionnaires de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) procèdent à une identification de ses bovins dans leurs pâtures. Mais les bêtes paniquent et selon le récit de l’agriculteur, une vingtaine d’entre elles se précipitent dans un ruisseau. Cinq n’y survivront pas. « Plus tard on m’a demandé de ne rien dire concernant ces bêtes pour que mon dossier soit régularisé, » affirme-t-il.

Les services administratifs causent la mort de 5 de ses vaches

« Traumatisé par cet épisode qu’il relate en détail dans un mail adressé au JSL, l’éleveur admet ne pas avoir été très rigoureux concernant les déclarations de traçabilité des bêtes. Il dénonce surtout « l’hyper administration qui n’apporte rien aux agriculteurs, sinon de l’humiliation et des brimades. Cela ne rapporte qu’aux marchands et aux intermédiaires. Mon cas est anecdotique, mais il illustre l’ultra-réglementation qui conduit à une destruction des paysans.. Les dossiers de la politique agricole commune sont devenus tellement compliqués que les paysans payent des gens pour faire leurs déclarations. Ils perdent ainsi la main sur leurs propres exploitations. il y a une solitude de l’agriculteur face aux nombreuses questions des contrôleurs. Pour avoir la paix, le paysan va signer tous les papiers qu’on lui tend. » Concernant la récente charte départementale destinée à « humaniser » les contrôles des agriculteurs par les services de l’État, Jérôme Laronze les considère comme un « simple instrument de communication. C’est le bal des hypocrites« .

Le pot de terre contre le pot de fer

Interrogé sur l’épisode du tracteur. L’éleveur avait déclaré avoir simplement voulu « effaroucher » les gendarmes: Quand ils sont arrivés, les contrôleurs et tous ces gens en armes, j’étais sur mon tracteur et j’y suis resté, car c’était pour moi le seul et unique moyen d’avoir droit à la parole. J’ai toujours été courtois et je n’ai jamais manqué d’égards avec les contrôleurs. Mais ce jour-là j’ai été pris de la colère du juste, comme Jésus avec les marchands du Temple. Les paysans on les fait culpabiliser du martin au soir. Et le jour où ils se déculpabilisent on leur envoie les gendarmes. »

Exploitation familiale de Jérôme Laronze. Que sont devenus ses animaux ?

Interrogé par le JSL sur ses intentions la veille de sa mort, Jérôme Laronze avait répondu qu’il n’avait l’intention ni de se suicider, ni de se rendre.

Ni suicide, ni reddition

« Je n’ai absolument pas l’intention de me suicider » a précisé jeudi matin au JSL, Jérôme Laronze. L’agriculteur affirme également ne pas envisager de se rendre aux forces de l’ordre. « C’est la période électorale, je vais faire campagne », répond-il sous forme de boutade.

France pays de la liberté ?

Comment en France, le pays que certains persistent à appeler « le pays de la liberté »,  un honnête homme, assidu à son travail, successeur dans l’exploitation de son père, qui n’avait ni volé ni assassiné, a-t-il pu être contraint à prendre le maquis comme on dirait en Corse, traqué par les forces de l’ordre en une époque de chômage, d’insécurité et d’attentats, où les islamistes franchissent les frontières avec une facilité déconcertante ?

« Très intelligent »

Jérôme Laronze était catholique, français ,« très intelligent » de l’avis de tous ceux qui le connaissaient comme en témoignent les reportages de la presse et des médias locaux, plus intelligent qu’il n’est admissible pour un paysan qui doit être docile à la dictature des contrôles. Cette petite paysannerie traditionnelle est en but au libéralisme sauvage représenté par le nouveau président Emmanuel Macron. Un libéralisme sauvage qui veut les faire disparaître pour laisser la place à de vastes exploitations industrielles appartenant à des consortiums chinois ou américains, qui, se plaçant au-dessus du harcèlement des fonctionnaires de la DDPP, utiliseront les dangereux produits Monsanto ou autres du même tonneau, ainsi que le Traité Transatlantique actuellement suspendu, mais non abandonné,  le prévoit.

Ils emploieront alors la population locale française dépossédée et soumise pour effectuer les travaux qu’on leur demandera.

C’est ce qu’explique dans l’interview ci-dessous Stéphanie Bignon, présidente de Terre & Famille, association pour laquelle  « les priorités spirituelles nous paraissent urgentes à restaurer pour nous enraciner,  fortifier nos âmes de paysans, de bâtisseurs et ainsi  retrouver une société ouverte vers le haut donnant toute sa place au sacré ».

Stéphanie Bignon relate le drame de Jérôme Laronze qui s’est déroulé dans sa région, emblématique de ceux de la paysannerie française, :

La famille du jeune paysan a réagi dans un communiqué transmis au Journal de Saône-et-Loire:

« Nous, parents, sœurs, neveux et nièces de Jérôme Laronze, sommes profondément choqués et indignés des conditions dans lesquelles celui-ci a été traqué pendant neuf jours puis abattu par plusieurs tirs mortels samedi 20 mai 2017 par deux gendarmes de la brigade de Cluny. »  » Les premiers éléments de l’enquête laissent penser que rien ne justifiait une telle violence à son encontre et que les deux gendarmes ont agi sans discernement et avec précipitation alors que des renforts étaient attendus. Jérôme Laronze n’était ni une personne violente, ni une personne isolée, contrairement aux propos rapportés dans la presse par une organisation syndicale avec laquelle il n’avait aucune relation personnelle. De tels propos sont une insulte à sa mémoire, outre leur violence à l’égard d’une famille en deuil. » « De telles déclarations nous obligent à réagir et à rappeler les conditions humiliantes et inhumaines dans lesquelles Jérôme a subi des contrôles répétés des services vétérinaires de la DDPP, en présence de très nombreux gendarmes, alors qu’il ne s’était jamais montré violent ou menaçant à l’égard des agents de l’administration. Aucun soutien psychologique ne lui a été proposé bien que sa famille ait signalé », dés 2016, son profond désespoir et sa révolte à l’égard d’une administration toujours plus menaçante à son encontre. La famille évoque la « grande souffrance «   dans laquelle les contrôles ont laissé Jérôme. Elle se dit « en droit d’exiger la transparence et la vérité sur les circonstances de sa mort brutale. » et « veille à ce que sa mémoire ne soit pas salie. Jérôme Laronze était un paysan poète idéaliste qui défendait une agriculture de proximité et qui exécrait la bureaucratie administrative et son système de connivence. C’est là son plus grand tort. Une trop grande lucidité doublée d’une liberté de ton dérangeante lui ont valu  un acharnement qui lui a fait perdre pied. »

« Jérôme Laronze était un paysan poète idéaliste »

Le trentenaire était célibataire et n’avait pas d’enfant, il avait pris la succession de son père dans l’exploitation familiale. Pour un de ses voisins, Jérôme Laronze était un garçon très intelligent” avec un “fort tempérament”.

Ailleurs à Trivy d’autres passants interrogés:

A Trivy, la commune où travaillait et résidait Jérôme Laronze, les habitants rencontrés ce matin  sont sous le chocCet éleveur était connu et apprécié. Ses voisins le décrivent comme un être « intelligent », « intéressant et gentil ». Tous sont stupéfaits que la situation a pu « en arriver là ».

Un habitant de Trivy avait déjà protesté avant le drame, auprès du JSL en ces termes :

« Il n’est pas une personne violente, simplement un homme qui en a marre de cet « acharnement » contre lui.  « Nous le connaissons bien et jamais il n’a fait preuve de violence, c’est une personne très intéressante. »

La confédération Paysanne va se porter partie civile en accord avec la famille

Après la mort de Jérôme Laronze,  la Confédération Paysanne va se porter partie civile en accord avec la famille, lors de l’information judiciaire.

« Jérôme Laronze n’était pas celui qu’on décrit dans la presse comme un forcené ultra-violent », explique au Journal de soâne-et-Loire du 25 mai 2017 Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne.  C’était « un paysan à bout ». «Nous demandons un moratoire pour qu’on retrouve de l’intelligence et de la décence dans la manière dont on fait les contrôles» dans les exploitations.

La voiture dans laquelle Jérôme Laronze a été abattu

« Afin que cet éleveur ne soit pas mort pour rien »

Bruno Guichard, chargé de l’accompagnement des viticulteurs en difficulté, conciliateur de justice pour les tribunaux de Mâcon et de Chalon connaît bien les problématiques de détresse du monde agricole, il a réagi au drame qui a endeuillé le monde agricole:

« Ce dossier a été traité comme un fait divers, dit-il, or il est caractéristique de la société dans laquelle nous vivons. Il souligne l’indifférence qu’il a suscité au niveau national. Si un drame identique c’était passé en banlieue, avec deux policiers tuant un jeune, toute la presse nationale en aurait parlé. or pour un agriculteur pas un mot. »

« Nous avons le devoir de faire en sorte que cette mort ne tombe pas dans l’oubli. Il faut se poser la question: comment en 2017, un éleveur identifié en difficulté depuis des années a pu en arriver là? Pourquoi la force publique a-t-elle été sollicitée ? (…) Il faut quand même admettre qu’il peut y avoir certains comportements inadaptés de la part de l’administration. Cette affaire ne doit pas être enterrée, afin que cet éleveur ne soit pas mort pour rien. »

L’asservissement de la paysannerie française au mondialisme:

A la fin de la seconde guerre mondiale les Américains qui ont concédé le plan Marshall ont demandé en contre-partie l’américanisation de l’agriculture française. De ce fait les exploitations ont été regroupées arbitrairement et autoritairement, les tracteurs ont remplacé les chevaux, les techniques coûteuses d’exploitation ont été promues. L’agriculture française traditionnelle de grande qualité a été en grande partie enterrée. Les subventions ont fait leur apparition au prétexte d’alléger le panier de la ménagère, comme si au bout du compte il ne fallait pas que quelqu’un paye. Les paysans n’ont pas vu venir le piège qui leur était tendu, mais à partir de cela ils ont perdu la liberté du choix de leurs méthodes d’exploitation. La grande distribution a inversé le concept d’une production au service de la demande, pour créer une demande toujours plus grande au service de l’offre.  A son tour l’Union européenne dont les fondateurs émargeaient à la CIA, a imposé ses conditions dans le cadre des différentes PAC. Une administration impérieuse est venue donner ses ordres et ses conditions aux agriculteurs transformés peu à peu en sous-fonctionnaires…

« Labourage et pâturage », dont l’intendant Sully disait qu’ils étaient « les deux mamelles de la France », et qui faisaient la fierté de tous les petits écoliers il y a cinquante ans encore, sont en voie de disparition accélérée. Si les Français endormis depuis longtemps et plus encore par Emmanuel Macron ne se réveillent pas, la mémoire de la France profonde, représentée par sa paysannerie, aura complètement disparue dans le magma mondialiste, et quant à leurs enfants, ils seront engraissés aux hormones de la grande industrie chimique d’outre atlantique.

Lire à ce sujet: L’agriculture assassinée de Jean-Clair Davesnes,  paru en 1992, mais réédité récemment pour la troisième fois. Un livre à lire à tout prix pour comprendre l’ampleur du drame qui se joue.

emiliedefresne@medias-presse.info

 

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