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Un écrivain catholique écrit au pape François qu’il n’est pas loin de quitter son Église

Pope Francis arrives for an audience with Lutheran pilgrims in the Paul VI Hall at the Vatican, Thursday, Oct. 13, 2016. (AP Photo/Alessandra Tarantino) - Le pape François devant la statue de Luther exposée au Vatican

jp-snyersA la suite des cardinaux qui veulent « corriger » le pape, l’écrivain belge Jean Pierre Snyers, rédacteur à la revue mensuelle Médiatrice et Reine, écrit au pape François.

Cri de détresse et de tristesse d’un conciliaire déboussolé par les folies novatrices du pape François.

Celui-ci pourtant ne fait que porter à son comble la nouvelle Pentecôte de l’Église catholique, débutée au concile Vatican II, chérie pendant 50 ans. Ce vent nouveau moderniste et progressiste qui a soufflé sur le catholicisme a acquis, avec le pontificat de Jorge Maria Bergoglio, véritable disciple du funeste Vatican II, une vitesse folle que rien ne semble pouvoir arrêter.  Cyclone et ouragan en même temps, plus furieux que Matthew, il abat les derniers remparts du catholicisme, rase gratis la doctrine, protestantise les mentalités, en parcourant le chemin inauguré par Jean XXIII, et suivi pieusement par Paul VI, Jean-Paul II et le pape « émérite » Benoit XVI…

La révolution est dévoreuse et jamais assez rassasiée… au grand désespoir des ecclésiastiques et laïcs conservateurs qui n’en ont pas compris son mécanisme pervers et diabolique.

Coup de gueule, coup de colère, donc, d’un catholique conciliaire face aux dérives ultra-progressistes d’un pontife qui a perdu la boussole de la foi…

« Lettre ouverte au pape François

« Bonjour pape François,

Avec tout le respect que j’ai pour vous, mais pas pour bon nombre de vos idées, je vous écris pour vous dire que je ne suis pas loin de quitter votre Eglise. Je n’aurais jamais cru qu’un pape puisse me conduire à envisager une telle rupture, mais vous avez réussi cette prouesse. Depuis votre élection, que vous devez en grande partie à l’obscur groupe St Gall, je vous ai observé. Longtemps, je vous ai laissé le bénéfice du doute. Mais aujourd’hui, saint père, je ne peux plus reconnaître en vous Celui que vous représentez. En comparant vos discours avec ce qui est rapporté dans l’Ecriture par les apôtres, je ne peux que constater que ce n’est plus l’Evangile décrit par celle-ci que vous nous présentez. Un exemple: vous parlez DES vraies religions, dont les fondements (doctrines) reposent selon vous sur la capacité de l’homme à se transcender vers l’absolu. En disant cela, vous laissez clairement entendre que la vérité est plurielle. Eh bien, il m’est de  impossible de souscrire à une telle affirmation sans renier purement et simplement que le Christ est, comme Il le dit, LA vérité et le seul chemin qui conduit au Père et à la vie éternelle.

Croyez-vous, comme saint Paul que le coeur de l’Evangile est le fait que Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver du péché et de la damnation éternelle et que, par conséquent, notre salut est en Lui seul? Croyez-vous comme lui que celui qui annoncerait autre chose est anathème (Epître aux Galates, 1, 7-9)? Etes-vous fidèle à l’appel de notre Rédempteur qui nous exhorte, non pas à dialoguer en vue d’établir une religion mondiale, mais d’essayer de convertir ceux qui ne Le connaissent pas ou qui Le refusent? A entendre vos propos syncrétistes et relativistes et à voir vos agissements, pour moi, la réponse est non.

Quand vous dites à un athée (le journaliste Scalfari) que vous ne VOULEZ PAS essayer de le convertir, je ne puis reconnaître le langage d’un saint Pierre. Et quand vous ajoutez que le prosélytisme (qui n’est jamais que le zèle déployé par un nouveau converti en vue que les autres puissent découvrir le trésor qu’il a découvert), est une idiotie, je me dis que vous condamnez les apôtres et les premiers chrétiens qui ont payé de leur sang leur fidélité à Jésus-Christ. Non, ce n’est pas en affirmant que « Dieu n’est pas catholique, qu’un tel Dieu n’existe pas » que vous allez regonfler le moral de vos troupes et que vous inciterez les autres à se convertir. Car si, comme vous le pensez, Dieu n’est pas catholique, quelles raisons aurions-nous de l’être nous-mêmes? Vous pensez réellement que notre Rédempteur (ou les apôtres) aurait dit: « Dieu n’est pas chrétien »? Que générez-vous en tenant de tels propos sinon le doute et la confusion? Qui amènerez-vous à la foi chrétienne à travers ce genre d’affirmation? J’estime que vos sous-entendus sont désastreux à l’égard du peuple des croyants et des périphéries auxquels d’ailleurs vous n’annoncez jamais la Prédication apostolique.

Pape François: un jour, dans cet au-delà dont vous ne nous parlez pratiquement jamais, vous devrez répondre à Celui qui va vous demander: « Qu’as-tu fait avec ce que tu as reçu? As-tu fidèlement veillé à l’intégrité de la foi? As-tu prêché la conversion en vue du salut éternel des âmes ou t’es-tu seulement consacré au salut temporel des corps? Vous me direz: Dieu est miséricorde, Il ne juge pas ». Si, Il juge! Toute la Bible le clame et le Credo l’affirme aussi! Ne vous en déplaise, pour Jésus et pour ses disciples, il n’y a pas « des » vraies religions, il n’y en a qu’une seule et celles qui ne sont pas chrétiennes ils les appellent des idoles! Dès lors, votre religion irénique n’ayant pas sa place dans la Bible, il serait peut-être temps que vous révisiez votre idéologie en fonction de ce qu’elle dit et que vous arrêtiez de la lire avec les lunettes de cet autre Evangile que vous essayer d’imposer.

Oui, que vous essayer d’imposer! Car, au vu de la manière brutale avec laquelle vous avez d’un seul coup limogé les 27 collaborateurs du cardinal Sarah pour les remplacer par vos perroquets, au vu des nominations à la pourpre cardinalice d’archevêques proches de la « mafia » St Gall (le terme « mafia » est utilisé avec vantardise par le cardinal Danneels qui en faisait partie), vous signifiez au monde entier, votre volonté de rompre avec cette Tradition chère à vos deux prédécesseurs et à des évêques courageux comme le sont par exemple, le cardinal Sarah ou Monseigneur Léonard.

Saint père: qui êtes-vous vraiment? Sur quel rivage conduisez-vous la barque de Pierre? Vous me faites peur. Je commence franchement à penser que vous êtes au service d’autre chose que de la foi catholique. Et ce n’est pas le fait que vous vous agenouillez devant les migrants mais pas devant votre Seigneur présent dans l’hostie consacrée, qui va me rassurer. Ce n’est pas non plus votre présence en Suède pour fêter les 500 ans du schisme de Luther et votre absence à la procession de la fête-Dieu et à celle du Congrès eucharistique qui a rassemblé tous les évêques d’Italie, qui contribuera à me faire croire que vous êtes dans la bonne voie.

En écrivant cette lettre, je me sens dans une peau bien étrange: celle d’un simple laïc qui est obligé de supplier le successeur de saint Pierre, les évêques et les prêtres, d’être fidèles à la foi apostolique et catholique. Dès lors, je rêve du jour où, plutôt que de vous apitoyer sur le réchauffement climatique, vous aurez enfin à coeur de vous intéresser au refroidissement de la foi; je rêve du jour où les médias et le monde ne vous applaudiront plus, parce que vous aurez consenti à revenir à ce à quoi le Christ vous appelle: l’annonce de cette Vérité qui est le seul chemin vers le ciel et vers Dieu, notre Père. Ce jour viendra t-il? Je ne sais, et pour ne rien vous cacher, j’en doute très fort. Puisse néanmoins Notre Seigneur et Notre-Dame faire en sorte qu’il en soit ainsi. »

Que faut-il pour ne pas être ébranlé si profondément, ce qui est si compréhensif, par les dérives bergogliennes : rester attaché à la Tradition immuable de l’Église catholique, garder la doctrine de toujours et conserver la foi de nos pères, en rejetant l’esprit du concile qui aboutit à l’hérésie qui éclate aujourd’hui, comme l’a enseigné Mgr Marcel Lefebvre dans sa belle déclaration du 21 novembre 1974   :

« Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.

Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. (…)

On ne peut modifier profondément la « lex orandi » sans modifier la « lex credendi ». A messe nouvelle correspond catéchisme nouveau, sacerdoce nouveau, séminaires nouveaux, universités nouvelles, Église charismatique, pentecôtiste, toutes choses opposées à l’orthodoxie et au magistère de toujours.

Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit.

La seule attitude de fidélité à l’Église et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme.

C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église Catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures.

C’est pourquoi nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les mœurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Église, par l’Église de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du concile en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle. »

Francesca de Villasmundo

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