Etats-Unis – C’est une anecdote qui se rapporte à la fois à la procréation artificielle et aux questions raciales. Un duo de lesbiennes de l’Ohio a poursuivi une banque de sperme pour leur avoir vendu par erreur le sperme d’un homme afro-américain et avoir donné naissance à un enfant de «race métisse» qui est maintenant âgé de deux ans, selon le journal Chicago Tribune.

Jennifer Cramblett, 36 ans, et sa compagne Amanda Zinkon avaient choisi le donneur de sperme 380, qui selon description correspondait à un homme de race blanche avec des yeux bleus. Mais, par erreur; il leur a été donné le sperme du donneur 330, homme afro-américain.
Jennifer Cramblett et sa partenaire poursuivent donc la banque de sperme du Midwest pour «mauvaise naissance» et «violation de la garantie » ainsi que pour des pertes économiques et émotionnelles.
L’avocat du duo de lesbiennes avance que « le 21 août 2012 Jennifer a donné naissance à Payton, beau bébé de race métisse. Jennifer s’est rapidement attachée à Payton et elle et Amanda l’aiment beaucoup. Cependant, Jennifer vit dans une communauté «blanche» et, chaque jour, a peur, est anxieuse et incertaine quant à son avenir et celui de Payton”.

Jennifer Cramblett dit aussi que pour couper les cheveux de Payton, elles doivent aller dans un quartier noir « où elles sont évidemment en apparence différentes et pas très bien accueillies« .
Par ailleurs, Jennifer Cramblett précise que « toute sa famille est blanche, ce qui inconsciemment pourrait avoir un effet négatif” sur sa fille.
« Les différences de Payton avec la famille sont irrépressibles et Jennifer ne veut pas que Payton se sente stigmatisée ou non reconnue à cause des circonstances de sa naissance
« .

Le “stress de Jennifer s’intensifie quand elle imagine Payton dans une école de blancs. »

Les thérapeutes qui suivent Jennifer Clamblett lui ont recommandé pour son bien-être et celui de sa fille de déménager près d’une communauté racialement mélangée, avec de bonnes écoles.

Jorge Nicolás Lafferrière, du Centre de bioéthique individuel et familial d’Argentine, s’inquiète de ces nouvelles : “encore une fois, un enfant se trouve au milieu d’une dispute légale pour un litige lié à la fécondation in vitro« .

« Paradoxalement, une paire de deux femmes blanches qui a cherché à avoir un fils « blanc» se retrouve avec une fille, née du sperme d’un afro-américain et elle engage une action en justice. Ces femmes allèguent les difficultés à élever l’enfant dans une ambiance familiale de blancs« .
Derrière le cas, continue Lafferrière, «  non seulement nous voyons le racisme qui recherche le fils parfait, mais aussi les inévitables conséquences de la FIV”.

Il est révolu le temps où le débat portait sur l’infertilité. Maintenant, c’ est le pur désir de reproduction qui guide l’utilisation de ces techniques. Il est possible de choisir les caractéristiques de la progéniture par deux façons : la sélection des gamètes ou la sélection des embryons.

L’expert conclut en affirmant qu’avec «l’insémination artificielle, la transmission de la vie humaine abandonne la gratuité du don et entre dans une logique de production. Entre les deux, les enfants sont soumis aux manipulations des adultes « .

En mars de cette année, Mgr Angel Rodriguez Luño, membre de l’Académie pontificale pour la Vie depuis plus de 30 ans et consultant à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi au Vatican, avait expliqué qu’en termes économiques, la fécondation in vitro « a tout d’un négoce« .

« Il suffit d’aller sur Internet et de voir l’offre des cliniques, expliquant ce qu’il en coûte et même que si cela ne fonctionne pas, il y a remboursement. Il y a toutes sortes de publicité commerciale« .
Le prélat ajoutait que la FIV « privilégie le désir légitime d’avoir un enfant sans regarder les moyens utilisés, obligeant un grand nombre d’embryons à mourir ou a être congelés« . « Compte tenu de tous les embryons qui sont en jeu, probablement que pour 20 naissances, 80 doivent mourir».

Pour sa part, l’archevêque de La Plata (Argentine) écrivait en juillet 2013 que la FIV ne peut pas être considérée comme «une solution médicale», car elle ne guérit pas les problèmes d’infertilité ou de stérilité, mais plutôt « supplante l’acte par lequel la vie est transmise, dissociant la procréation de la sexualité« .

En 2010, au Pérou, l’attention s’était concentrée sur le «cas Marianita», fillette née avec le syndrome de Down dont les parents avaient déposé plainte contre la clinique qui avait réalisé la FIV. Gloria Adaniya, présidente du centre pour la défense de la famille (CEPROFARENA), rappelait que «l’enfant a le droit de naître naturellement et dans une famille, a droit à la naissance dans le dignité du mariage, et ne doit pas être considéré comme un bien matériel« .

Gloria Adaniya rappelait qu’il n’y a pas de droit à l’enfant mais le droit des enfants à «avoir des parents, à naitre dans l’amour et à intégrer une famille« .
« La FIV traite l’être humain comme une marchandise et il est triste que cela justifie d’enlever autant de vies, autant d’enfants » en décidant quels embryons seront pris, quels seront éliminés, quels seront rejetés, quels seront choisis ».

La doctrine catholique s’oppose à la FIV pour deux raisons principales: d’abord, parce que c’est une procédure contraire à l’ordre naturel de la sexualité qui viole la dignité des époux et le mariage; et deuxièmement, parce que la technique implique la suppression d’êtres humains embryonnaires à l’extérieur et à l’intérieur de l’utérus, impliquant plusieurs avortements dans chaque processus.

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