Une voix scientifique a lancé, dans un média que l’on peut difficilement soupçonné d’être incorrect, un pavé dans la mare du confinement rigoriste imposé par le gouvernement de Macron. Sur les ondes de France Bleu Armorique, l’enseignement chercheur à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique de Rennes, Jocelyn Raude, est assez critique sur les mesures mises en place en France pour lutter contre le coronavirus. Il n’hésite pas à y voir une approche selon le modèle « autoritaire » à la chinoise.

Il commence par dénoncer, dans son entretien, « un mouvement de panique initial dans la population et au plus haut niveau de l’Etat, probablement du à un certaine impréparation due à un événement pandémique qu’on n’attendait pas à cette ampleur ni à ce moment là, et qui s’est traduit par ce qu’on observe depuis quelques semaines : un manque de masques, dans un premier temps, un manque de lits, de matériel de réanimation, qui a suscité une forme de désordre dans la gestion des premières semaines de la pandémie », ce qui a abouti, explique-t-il, « à la mise en place d’un confinement extrêmement sévère par rapport à ce qu’on pouvait observer dans d’autres pays d’Asie. »

Il déplore que l’exécutif français ait pris exemple sur « le modèle autoritaire chinois, fondé sur la répression, la stigmatisation des mauvais citoyens, la peur du gendarme. On n’a pas questionné la pertinence de ce modèle, qui est un modèle essentiellement du XIXe siècle. C’est un modèle de quarantaine pour tous avec lequel on régulait les grandes épidémies de choléra au XIXe siècle. Si l’on compare avec les pays d’Asie et d’autres pays européens, on constate que dans les pays les plus avancés (Taiwan, Japon, Corée du Sud), on a une approche plutôt individuelle, fondée sur l’isolement des malades, ce qu’on n’a pas fait tout de suite en France, mais qu’on commence à faire, avec l’isolement des malades et le suivi de leurs contacts. »

S’il souligne les mouvements de solidarité et d’altruisme, il montre le revers de la médaille de ce confinement rigoriste :

« on a pu voir de la délation, de la méfiance, des dénonciations notamment encore du personnel de santé. Cela ne fait pas ressortir le plus beau de l’humanité. »

« Il y a eu une forme d’amateurisme et de jusqu’au-boutisme, ajoute-t-il, au niveau central mais aussi local avec la mise en place par endroits de couvres feux, ou des interdictions de sortir comme à Paris. Il faut rappeler qu’une des premières choses qu’on a faites, ce fut de fermer les parcs, les forêts, les plages alors que ce sont des lieux où on risque moins de se faire contaminer. A l’inverse, on n’a pas isolé les malades et donc, malgré le confinement, ils ont continué à contaminer les membres de leurs familles. C’est pour cela que la courbe des malades a continué à augmenter jusqu’à aujourd’hui. C’est un grand paradoxe dans les mesures de prévention de ces dernières semaines. »

Et de conclure par une condamnation sévère de ce confinement autoritaire, mauvais pour la santé :

« La France a eu un approche rigoriste, qui est de mon point de vue critiquable sur le plan de la santé publique. »

Francesca de Villasmundo

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